mercredi 24 novembre 2010

"LAISSE-MOI PASSER, EFFLEURER MES DOIGTS SUR TOI..."


Bon, il est grand temps que je raconte la suite.

La suite, c’est donc le 26 juin. Et le 26 juin, c’était le jour d’Indochine au Stade de France. L’évènement qu’on attendait depuis deux ans, pour lequel j’avais acheté mon billet près de 600 jours auparavant, qu’on avait hâte de vivre et qu’on appréhendait à la fois. Pourtant, je n’étais pas des plus emballée en y pensant, pas motivée du tout à faire la queue, et était plus excitée à l’idée de croiser toutes ces personnes pas vues depuis longtemps que par le concert en lui-même.

Après un petit déjeuner près du métro, on a laissé Steph, et Caro et moi sommes parties en direction de la Seine St Denis. Et là, paf, arrêt de métro loupé, épisode 2. Décidément. Et puis en sortant, au loin, le Stade de France, impressionnant pour une première fois. Entre les dizaines de porteurs de t-shirts autour de nous, et la bande-son qui sortait des enceintes, on était vite certains d’être au bon endroit. Premier arrêt à un stand de merchandising, le t-shirt de 7000 danses me faisait gravement de l’œil mais j’ai su résister, pendant que Caro craquait pour le Péril Jaune. On a retrouvé Morgane qui nous attendait, j’ai jeté un œil au gros bordel devant notre porte et celles alentour, complètement décourageants. Du coup on n’est pas restées bien longtemps en place et on est vite parties faire un tour à la recherche des visages connus. Et il n’a pas fallu attendre bien longtemps, puisque durant les heures suivantes je n’ai cessé de tomber par hasard sur ceux que je souhaitais voir. Ça aurait été moins drôle s’il n’y avait pas eu aussi ceux que j’avais moins envie de voir, mais on s’en est bien sorties et on a échappé au plus grand nombre, les dommages ont été réduit au minimum.

Au final j’ai fini par faire la queue au plus tôt 30 minutes avant l’ouverture annoncée des portes. Et encore, une fois là, impossible de rester en place. De toute façon, la file avançait tellement lentement que j’ai pu à loisir faire 2-3 petites escapades pour saluer de nouveaux arrivants et profiter un peu plus des placés en gradins. Et c’est après avoir passé la sécurité et le tourniquet, les pieds enfin posés sur les premières marches, le stade entier face à moi, que j’ai commencé à réaliser.

Une fois les paquets de Dragibus terminés et nos bouteilles d’eau à TROIS EUROS CINQUANTE englouties bien trop vite, le ciel encore ensoleillé a accueilli les Wampas. Et en 30 minutes, Didier a prouvé qu’il est effectivement le roi. Il n’y avait que lui pour se foutre de la gueule de Monsieur Sirkis : ça a commencé avec un gentil « Nicola ne veut pas que j’aille sur l’avancée ? Bon bah je vais sur l’avancée », et ça a continué avec l’annonce de « la chanson préférée de Nicola » enchainée sur un air connu... « Partenaire particulier cherche partenaire particulière... ». Le ton était donné et l’affection du public gagnée. En vrac, on a eu droit au rituel porté de chaise, alors que je ne pensais pas qu’il oserait ; à un fan tendant une pancarte « C’est mon annif » qui s’est fait invité sur scène et en a profité pour courir partout, donnant à Didier l’occasion de lancer un « Pas étonnant que les belges soient dans la merde » ; à une variante des paroles de Manu Chao donnant « Si j’avais le portefeuille de Nicola, je partirai en vacances, au moins au Canada » ; et à un Stade de France gagné par la bonne humeur. On a aussi vécu le jeté de guitare dans la fosse, par deux fois, et pas n’importe lesquelles. Qui dit Didier Wampas dit guitare Bob l’Eponge et guitare rose Hello Kitty, s’il vous plait. Sans oublier la descente devant les crash barrières pour offrir quelques bisous au premier rang juste après la fin du set.

Miss Kittin a enchainé peu de temps après, au bout de la longue avancée de scène, pour permettre les changements d’instruments avec un minimum de dérangement. Son set très planant était loin d’être mauvais mais il a eu le gros défaut de faire abondamment redescendre l’ambiance. De notre côté, après quelques coups d’œil aux écrans (permettant de confirmer qu’elle est vraiment très jolie), on a passé la majorité de cette seconde première partie assises, en profitant pour économiser nos jambes et notre énergie.

Et enfin. E-talking a embrasé le stade. Seuls ceux qui ont vécu la tournée précédente peuvent comprendre l’émotion qu’a fait ressurgir ce morceau de Soulwax. Seuls ceux qui ont frappé des mains en rythme peuvent imaginer les battements de mon cœur à cet instant là. Seuls ceux qui ne peuvent pas écouter cette Nite Version sans frissonner peuvent savoir pourquoi cela a suffit à nous mettre les larmes aux yeux. Et la magie de l’introduction ne s’est pas arrêtée là. Sur l’écran central, un énorme poing s’est mis à frapper. Encore et encore. Aux chocs lourds se sont vite mêlées les notes légères de l’inespérée Dancetaria, pendant que la jeune fille se désaltérait au robinet sur notre gauche. A l’opposé, la croix de Paradize s’est dessinée au son nostalgique de Venus. Quelques secondes plus tard, la petite fille aux collants rayés se multipliait sur un nouvel écran, joignant ses tambours aux milliers de voix passionnées des survivants de l’Alice & June Tour. Il ne manquait alors plus que la toute dernière, celles des sirènes et du cheval, qui a pris place sur le cinquième écran. Et pendant ce temps, face à cette rétrospective des dernières tournées, ces morceaux plein de nostalgie et ces vidéos rescapées, on s’imaginait tous un concert entier à l’image de cette introduction, un voyage dans le temps à travers les époques et les albums, et LE concert d’Indochine.

A la place, en dehors de quelques surprises pas si surprises que ça, on a eu un concert à peu près classique du Meteor Tour, transposé dans un cadre hors-norme. C’est vrai qu’on en attendait sans doute beaucoup, qu’on avait un peu trop rêvé. La déception s’est lue sur beaucoup de visages à la sortie du stade, et on retrouvait les mêmes mots sur de nombreuses lèvres.

Du Go Rimbaud Go pour commencer, du Drugstar et du Miss Paramount pour remonter un peu en arrière, du Little Dolls et du J’ai demandé à la lune pour les singles. Le classique 3ème sexe repris à l’unisson, nos doigts en l’air sur 3 Nuits Par Semaine, les milliers de points lumineux pendant La Lettre de Métal. Côté surprises, Atomic Sky, émouvante sous le ciel étoilé. Dimitri et Lou, armés d’un saxophone et d’une guitare, entourant Nicola pour un mémorable Tes Yeux Noirs. Ce long set acoustique tout au bout de l’avancée de scène principale, au beau milieu du Stade. Salômbo et Monte Cristo, pas jouées depuis longtemps. She Night, votée par le public, comme il fallait s’en douter. Une pluie de confettis sur Le Dernier Jour.

Mais ce sont surtout des petits détails tout bêtes qui me restent qui font la différence. Comme le moment où Oli est arrivé devant nous, avec son kilt et ses Doc Martens JP Gautier. La scène immense, les lumières de malades, les écrans géants, les avancées de scène colossales. Ma pancarte Warriors tendue à bout de bras. Les dizaines de milliers de personnes en me retournant. Les émotions partagées avec Caro, nos yeux embués aux mêmes moments. Le regard de Boris croisant le mien. La nuit tombant au-dessus de nous. Mes voisins un peu trop calmes. Les points de côté à force de sauter sans relâchement. L’hélicoptère tournoyant là-haut. Le clin d’œil d’Oli pendant Le Baiser. L’avancée vers la barrière libre où on ne voyait rien, et le retour rapide à notre place. Les visages connus sur les écrans, nos sauts de joie à la vue de certains. Les dirigeables gonflables jetés sur nous, sautant de mains en mains. Les paillettes dans mes yeux. Ce Putain de public arboré fièrement au-dessus de la scène. Et même ce moment de flottement après Le Dernier Jour, qui marquait la fin sans qu’on ne veuille y croire. Sans parler des dizaines de « Et Dutronc il est où ? » étonnés par l'absence du duo promis.

Alors ouais, au final, Indochine au Stade de France, ça n’aura pas été la soirée d’anthologie que j’attendais. Ca n’aura pas été le concert plus marquant de ma vie, ni mon plus beau moment avec Indochine. Malgré tout, je ne regrette en rien d’avoir pris part à l’aventure, et je suis fière d’avoir été là, en ce 26 juin 2010.

[Et en plus, après, j’ai eu droit à plein de câlins.]


Intro Indoshow / Go Rimbaud Go / Marilyn / Little Dolls / Playboy / Punker / Drugstar / Miss Paramount / Le Lac / J'ai Demandé à la Lune / Atomic Sky / 3ème Sexe / Tes Yeux Noirs (+ Lou & Dimitri) / Un Ange à ma Table / Alice & June / Popstitute / Club Meteor (You Spin Me Round + Canary Bay + Les Tzars + Des Fleurs pour Salinger + Adora + Mao Boy) // Le Baiser / 3 Nuits Par Semaine / Set acoustique (Le Grand Soir + Salômbo + Monte Cristo + Kao Bang + She Night + Electrastar) / La Lettre de Métal // L’Aventurier / Le Dernier Jour.


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mardi 20 juillet 2010

"GIVE ME THINGS THAT CAN CALM THIS DEPRESSION..."


Il y a 5 ans. La même photo, ou presque. John debout sur son clavier. Les Solidays, 5 ans après.

Le 25 juin au matin, pas beaucoup dormi après The Rodeo, départ pour Paris. Forcément mon train est arrivé en retard, on est même restés 10 min à l’arrêt à seulement 500 mètres de la gare. Heureusement j’ai quand même eu le temps de monter à Bastille, de passer chercher le carnet réservé à BOTW et de faire ma groupie avec mon album à dédicacer, avant de rejoindre les filles au café. Une semaine qu’on ne s’était pas vues, autant dire qu’on a bien papoté. Au bout d’un moment on a réussi à se motiver et on est parties vers Porte de St Ouen à la recherche de notre hôtel. Après avoir passé le périph ainsi qu’une bonne dizaine de pompes funèbres, et fait un peu de ravitaillement au Monoprix du coin, on a enfin posé nos bagages dans notre chambre. Mais ce n’est qu’une fois le poster de Michael Jackson collé au mur qu’on s’est vraiment senties chez nous et qu’on a pu pique-niquer en paix.

Enfin il a été temps de se bouger pour de vrai, et là a commencé le pèlerinage de festival. Métro tout d’abord, même qu’on a raté notre arrêt à force de trop parler et qu’on a dû se taper une correspondance de plus, et puis la marche habituelle sous le soleil de plomb, impossible d’y échapper à celle-là. Gros bordel une fois arrivées, une seule entrée pour les billets un jour et une file immense, on avait l’impression que ça n’avançait jamais. Malgré tout, 3 jours plus tard on a pu entrer, et le tout premier truc qu’on a fait a été de courir acheter à boire et nous poser à l’ombre au stand vert. De là et malgré la musique électro ambiante, on a entendu une partie du set de ce qui devait être Phoebe Killdeer & The Short Straws d’après le programme, et c’était mais pas du tout tentant. Nos Coca finis, on a commencé à visiter un peu les alentours, avant de nous avancer vers les distributeurs de billets, pris d’assaut. S’en est suivie une bonne heure d’attente, ponctuée du lointain set d’Olivia Ruiz et du spectacle un peu hystérique des fausses bonnes sœurs. Le temps d’y passer fièrement toutes les 3 et le set de N*E*R*D avait déjà commencé sur la scène principale. De loin la foule paraissait immense mais on a facilement pu s’infiltrer plus ou moins au milieu de la plaine, et avoir ainsi une vue générale tout en arrivant à reconnaître les visages. Excellente ambiance dans le public, tout le monde était chaud et de bonne humeur, les milliers de bras levés répondaient à l’unisson aux appels de Pharrell Williams, le batteur était juste impressionnant, et les deux nanas qui se trémoussaient comme des dingues de part et d’autre de la scène auraient foutu le sourire à n’importe qui. On est pourtant parties au bout de quelques morceaux seulement, voulant éviter la foule aux stands de bouffe. Et c’est avec nos sandwiches et nos frites qu’on s’est posées dans l’herbe sèche pour Archive. Chez eux, je n’ai jamais vraiment suivi les nombreux changements de line-up ni les diverses successions de chanteurs, mais ce soir-là, j’ai enfin pu mettre des visages sur les différentes voix des derniers albums, ça faisait tout bizarre. Mais je n’y peux rien, j’aime encore moins Maria Q en live qu’en studio, et You Make Me Feel m’a paru niaise au possible. A peine supportable, du genre Evanescence qui aurait débarqué là au milieu, les épouvantables effets de flammes colorées sur l’écran vidéo aidant sans doute. Heureusement la majorité du set était bon et bien choisi, majoritairement des morceaux des deux derniers albums forcément, mais aussi quelques plus anciens, ça faisait plaisir. Cependant le must aurait évidemment été des titres forts comme Again, Fuck U ou Lights, même si je ne les attendais pas vraiment. Bon en même temps tant mieux, ça aurait été con de mourir là alors qu’on avait d’autres trucs à voir après. On a eu droit à une grosse blague au pire moment, juste sur Finding it so Hard, l’ovni de 15 minutes : la coupure de courant. Ça a duré un bon moment, ils se sont tous cassés de scène et même le public a commencé à perdre patience et à s’étioler. Heureusement après une longue pause ils ont pu revenir et finir leur set, en débordant d’un petit quart d’heure, et j’étais juste heureuse d’entendre Bullets et Dangervisit. Après un tour aux toilettes (où il y avait du papier, c’est important de le souligner), on s’est dirigées Steph et moi vers Kasabian qui avaient déjà commencé, avec l’espoir de retrouver Caro au milieu de la foule, puisqu’elle nous avait abandonné un peu plus tôt. Sauf que cette fois bien trop de monde, impossible de tracer droit comme plus tôt, on a fait le tour par le côté gauche et au final on a atterri dans les premiers rangs. J’attendais leur set avec pas mal d’impatience, pas que je connaisse énormément à part les quelques singles, mais j’étais surtout très curieuse après tout ce que j’avais pu lire et entendre sur leurs prestations live. Et j’ai été plutôt déçue. Ouais c’était sympa, les morceaux sont assez entrainants, ça fait bien bouger le public, ils ont une bonne attitude sur scène, ils respirent le groupe anglais, tout ça tout ça, mais bon, c’était loin d’être exceptionnel. Une fois leur set fini on a récupéré Caro et on a commencé notre petit squatt d’une heure devant les barrières – côté Mika cette fois –, en attendant Ghinzu. Premièrement, déjà que chaque concert « classique » passait à chaque fois plus vite que le précédent, la setlist type festival là, c’était juste pas possible. Tout juste plus d’une heure, même pas de rappel, trop de morceaux qui manquaient. Enfin c’est là qu’on voit bien leur façon de jouer avec nous et de construire leur set. Pas le temps de nous faire voyager dans les montagnes russes comme à Forest par exemple, alors ils nous ont balancé le set qui monte, qui monte, qui monte, à en devenir sauvage. Ils étaient assez excités sur scène mais sont quand même restés bien pro et carrés, attention on était aux Solidays, ce n’est pas n’importe quoi. Enfin y’a juste John qui ne s’est pas gêné pour pousser Mika par l’épaule, c’était un truc infime à la con mais ça a fait notre soirée. Par contre c’était dur de voir Jean au loin, et on s’est senties un peu désœuvrées pendant les chœurs et en plus on ne voyait même pas le flamant rose, mais profiter de Mika et Greg ça faisait longtemps, et ça a vraiment fait du bien, aussi. Surtout lorsque leurs regards se sont bloqués quelques secondes sur nous, appelés par ma banderole fétiche. Étapes obligées, « La la la » sur Take It Easy, déhanchements sur Dragon, larmes sur The Dragster-Wave et cris hystériques dès l’intro de Chocolate Tube, tu en as l’habitude de tout ça. Et c’est drôle mais au milieu de ce dernier, une petite nana d’une trentaine d’année m’a demandé ce qu’était le morceau et a ensuite passé la moitié du temps à me regarder hurler d’un air amusé. J’y pense, pas de néons bleus en fond de scène, juste quelques-uns disposés ici et là, mais les lumières étaient carrément trop classes, même si on était trop sur le côté pour en profiter au mieux. John nous a encore parlé de cette histoire de dvd spécial pour lequel les filles et uniquement les filles devaient hurler de toutes leurs forces, et à la fin de Mine Jean lui a gueulé de monter sur son clavier, rapport au fait qu’ils ne jouaient pas Kill the Surfers où il en a l’habitude. Après, même pas l’occasion de voir Maman ni de tenter de récupérer une setlist, on s’est fait dégager en quatrième vitesse par les vigiles. On a tout juste eu le temps d’aller faire un coucou à Emilie qui les suppliait de la laisser vendre un dernier t-shirt, et d’apprendre une très très bonne nouvelle, et puis je leur ai silencieusement dit A dans deux jours en allant acheter un granité framboise. Pendant qu’on dégustait nos dernières boissons fraîches, on a aperçu Antoine rentrer backstage et je me demande quelle groupie a bien pu hurler son prénom à l’en faire se retourner vers nous, tout ce que je sais c’est qu’elle s’est cachée sous la table en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.

Le plus fatiguant finalement dans toute cette histoire, ça a été l’épisode retour à l’hôtel. Tu imagines bien qu’à plus de 3h du matin, il n’y avait plus aucun métro dans le coin. Notre toute première idée a été celle du co-voiturage mais elle n’a pas résisté longtemps, il aurait fallu s’y prendre bien avant. On a vaguement songé faire du stop mais on a préféré demandé ses tarifs à un taxi. Une quarantaine d’euros pour nous mener jusqu’à notre chez nous pour la nuit, non merci. Dernière option, on est montées à l’arrache dans la première navette qui passait, sans même savoir où elle nous emmenait, et on a longé Paris façon boîte de sardines, mais les gens à côté de nous étaient drôles. Une fois à Porte Maillot on a recommencé à galérer un peu, mais pas trop parce que comme d’habitude on a trop la classe et on s’en sort bien : quelques rues plus loin on est tombées sur le Noctilien qu’il nous fallait, et on est arrivées à l’hôtel au moment où le soleil se levait.


Archive : Pills / Sane / Finding it so Hard / Basterdised Ink / Lines / Blood in Numbers / You Make Me Feel / Kings Of Speed /Bullets / Dangervisit.

Ghinzu : Mother Allegra / Mirror Mirror / Dream Maker / Cold Love / Take it Easy / Dragon / The Dragster-Wave / 21st Century Crooners / Do you read me? / The End of the World / Chocolate Tube / Mine.


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dimanche 18 juillet 2010

"AND WHO'S GONNA HEAR YOUR MESSAGE ON THE RADIO?"


Quelques jours plus tard, le 24 juin précisément, je suis partie retrouver de nouveau The Rodeo sur scène, pour le premier concert d’un long week-end. Pas besoin d’aller loin cette fois puisqu’ils passaient juste chez moi.

On a eu droit à Jamie Cullum en musique d’attente, et ensuite, même pas de première partie, Dorothée et Jean se sont présentés à pas feutrés, devant le plus petit public que j’ai pu voir au Rockstore. Les photographes, professionnels ou amateurs, voguant tout autour de la scène. Des timides, en retrait vers les tables. Quelques audacieux, s’approchant au fur et à mesure de leur découverte. Et moi, au milieu, les yeux brillants.

A partir des premiers titres quasi tubesques, la setlist m’a semblé très semblable à celle de Tourcoing. Et pourtant, rien ne sonnait de la même façon. Jusqu’à en avoir les larmes aux yeux sur Ode to You, où la voix aigüe teintée de fragilité a pris possession de l’espace vide. L’atmosphère est restée unique tout au long des morceaux, dans cette salle particulière, plus intime encore qu’à son habitude.

J’ai cette fois pu mieux profiter du jeu de Jean à la batterie et de toute sa panoplie d’instruments plus ou moins insolites. Le long tube de plastique comme l’accordéon étaient encore une fois à l’honneur, pour mon plus grand bonheur. Sans oublier les petites clochettes, qu’il prenait soin de manipuler subtilement lorsqu’elles devaient rester silencieuses.

Dorothée l’a évoqué juste avant Little Soldier, leur présence ici se faisait dans le cadre du Festival du Roman Noir et d’une soirée hommage à Johnny Cash. A cette occasion, en fin de set, elle a annoncé deux reprises du Monsieur. La première étant une chanson qu’il a reprise et qui s’appelle Hurt. J’ai eu des frissons rien qu’à l’attendre prononcer ces mots, et plus encore pendant le morceau.

Le rappel leur a valu de chaleureux applaudissements et des cris venus de toutes parts, nous faisant passer pour au moins 10 fois plus nombreux qu’on n’était en réalité. A leur retour, après avoir salués notre engouement, nous avoir remerciés d'être venus et invités à les retrouver une autre fois, Dorothée m’a offert un moment des plus touchants. Ainsi, son « ... elle se reconnaîtra » accompagné d'un joli sourire dans ma direction a dû me valoir deux joues rouges bien de rigueur.

Après ça ils ont terminé sur Cha Cha Cha comme quelques jours plus tôt, mais les Beautiful People m’ont juste donné envie d’encore. A défaut d’encore il y a eu la suite, hors scène. Et le retour chez moi la tête et les bras chargés de souvenirs.


People Know / On the Radio / Your Love is Huge / My Ode to You / Modern Life / Uncle Sam / Hand Shadows / Little Soldier / I’m Gonna Leave You / High Resolution Word / Hurt (cover) / Ring of Fire (cover) // Cha Cha Cha.


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samedi 17 juillet 2010

"WELL, SHAKE IT UP BABY NOW !"


A un jour près, un mois tout pile sans concert. Et ça manquait. Alors pour reprendre les bonnes habitudes, on a pris le train, direction Ghinzu. Arrivées à Lille en début de soirée, ce 19 juin, on a bien cru débarquer au Pôle Nord, moi et ma petite veste en cuir, au milieu de tous ces gens en manteaux et écharpes. Heureusement, on en a vite oublié les températures. Le temps de retrouvailles autour d’un grand café pour partager les derniers potins, puis d’un trajet en métro.

Pas le temps de respirer, à peine sorties, une voix bien connue s’est fait entendre et on a couru jusqu’à la barrière pour le concert de The Rodeo. Très discrètes comme d’habitude, on s’est fait remarqué en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, et c’est un joli sourire de Dorothée qui nous a accueillies. Sa voix nous a réchauffé en un rien de temps et les gouttes de pluie ne pouvaient rien face à nos fesses qui se dandinaient et aux refrains que l’on reprenait en chœur. Aucune idée précise de la setlist, mais je me souviens de On the radio, Your love is huge, I’m gonna leave you, et Cha Cha Cha pour conclure le set. Et puis il y avait Jean, son regard genre Je-les-connais-mais-d’où, ses frappes sur les futs en mode marche arrière, son xylophone, son accordéon, son tube en plastique, ses petites clochettes, et je dois en oublier.

Une fois les Beautiful People égrainés et nos deux chouchous sortis de scène, on n’a pas perdu de temps face au dj set qui faisait peur. Un petit tour rapide vers les backstages où il n’y avait rien à voir, et on est parti à l’assaut de Tourcoing. Nos buts principaux : nous asseoir au chaud, prendre un verre et manger, et trouver une carte postale. Cette dernière mission s’est vite retrouvée rayée de la liste, rapport à l’heure avancée, mais même le reste ne s’est pas avéré des plus faciles. Bon nombre de bars étaient déjà fermés (à 21h30 un samedi ?) et les rues plus que désertes. C’est à la suite d’une expédition à travers les travaux de la ville qu’on a déniché une petite pizzeria bien planquée. Pendant que des milliers d’ados se recevaient une pluie torrentielle sur la gueule en supportant le concert de Millow, je me suis personnellement goinfrée d’une des meilleures pizzas au saumon jamais goûtée, et ce pour moins de 9€. Et après 5674 « Oh Jean » à chaque ouverture de la porte d’entrée, et une fois la pluie passée, on a retrouvé, repues, les rues de Tourcoing et la place de la Voix du Rock, prêtes à recevoir nos belges.

Il a fallu se faufiler un peu, on est arrivé à genre deux mètres de la barrière côté Jean, mais c’était encore trop loin. Et puis il s’est mis à pleuvoir aussi, je me suis abritée sous ma banderole mais heureusement ça n’a pas duré bien longtemps. Un peu d’attente ponctuée par les annonces de concerts sur les écrans, Arnaud Fleurent Didier responsable de mes exclamations de groupie toutes les 2 minutes. Et puis avec un petit quart d’heure de retard, Ghinzu ont débarqué...

Ils arrivaient tout juste des Pays-Bas où ils avaient assurés la première partie de Muse plus tôt dans la soirée. Et pourtant, si John n’y avait pas fait allusion, rien dans leur set n’aurait indiqué leur fatigue, le set déjà joué, les heures de route ni le contraste de lieu, de contexte, de public. La pluie s’est calmée pour nous laisser profiter et la foule ultra motivée nous a permis de gagner quelques rangs au fil des morceaux, me laissant même jouer avec la barrière sur la fin, pour le plus grand bonheur de mes voisins déchainés. J’ai sauté, poussé, chanté, hurlé, ri et pleuré, John s’est déhanché sur Dragon, il est descendu voir les premiers rangs et il est aussi monté sur son clavier, Jean nous a fait sauter sur The End of the World, on a levé nos bras sur Twist & Shout, mais tout ça tu le sais déjà bien évidemment. C’est toujours un peu pareil, les moments qui poussent le sourire jusqu’aux oreilles, ceux qui cognent dans la poitrine, ceux qui donnent envie de se secouer le corps jusqu’à en faiblir, etc., c’est toujours un peu les mêmes, mais on ne s’en lasse jamais. Tout comme on ne se lasse jamais du t-shirt Fuck de Mika, de la veste en cuir de Jean ou des clopes de Greg.

Et puis la pluie s’est mise à tomber sur Mine alors que de notre côté on avait déjà laissé tombé les vestes et les pulls. Les fines gouttes sur nos visages et sur nos bras nus pendant qu’on hurlait de toutes nos forces, ça je m’en souviendrai. On a même eu droit à un rappel, ils n’ont pas joué Blow mais c’était déjà plus qu’on ne pouvait l’espérer en venant. La fin arrive toujours bien trop vite de toute façon. Et même encore plus vite à chaque fois.

Alors comme souvent on a refusé de laisser la soirée s’arrêter là, de toute façon le dernier métro était déjà parti depuis longtemps, inutile de se presser. J’ai fait ma groupie pour récupérer des setlists que j’ai offertes, je suis allée acheter un t-shirt même pas pour moi, on a trainé un peu sous la pluie du côté de la sortie mais ils étaient déjà tous partis à l’hôtel, on a fait la bise à Maman, qui repartait chercher les lunettes de Greg égarées quelque part sur la scène, et on a croisé Emilie chargée de cartons. Le temps de tout ça, Tourcoing s’était déserté et notre espoir de trouver quelqu’un pour nous ramener s’amenuisait au fur et à mesure. Et puis après avoir trouvé refuge sous le stand du merchandising, on a tenté un dernier coup, et paf, on est rentré en voiture avec un couple totalement hermétique. Trois mots sur tout le trajet, c’est bien le maximum qu’ils ont dû prononcer. Mais bon, on a fini par arriver dans le centre de Lille entières, et on a pu déguster nos bières d’après Ghinzu, c’était bien le principal.


Mother Allegra / Mirror Mirror / Dream Maker / Cold Love / Dragon / Take it Easy / Dragster wave / 21st century crooners / Do you read me? / The End of the World / Chocolate Tube / Mine // This war is silent / Twist & shout / Kill the surfers.

samedi 3 juillet 2010

vendredi 11 juin 2010

vendredi 4 juin 2010

REVOLUTIONARY ROAD.

"All I know, April, is I want to feel things. Really feel them, you know. How's that for an ambition?"

"Our whole existence here is based on this great premise that we're special and superior to the whole thing. But we're not. We're just like everyone else. Look at us. We've bought into the same ridiculous delusion. This idea that you have to resign from life and settle down the moment you have children. And we've been punishing each other for it."

"I mean, I was probably just as scared as everyone else, but inside I never felt better. I felt alive. I felt full of blood. I felt... Everything just... Everything seemed more real."

"If being crazy means living life as if it matters, then I don't care if we are completely insane."

"Can't leave, can't stay. No damn use to anyone."

dimanche 30 mai 2010

"I HOPE I'LL DIE BEFORE I GET OLD..."


Denis Wielemans

9 octobre 1982 - 30 mai 2010

samedi 22 mai 2010

"I LIKE WHEN YOU STAND ON MY TONGUE, AND WHEN YOU DIVE INSIDE MY THROAT !"


Ghinzu, la dernière, ou presque. La toute dernière date en salle, après plus d’un an de tournée. Bien sûr, l’aventure n’est pas tout à fait terminée, on craquera sûrement pour quelques festivals ici et là cet été, mais ce sera bien loin d’être pareil.

J’ai fini ce concert avec un sourire d’extase et en même temps une boule dans la gorge à cette idée-là.


On a atterri au 2ème rang côté Jean à cause du mec de la billetterie pas pressé du tout, mais au final ce n’était pas plus mal. Les petites blondes ignorantes devant nous n’ont pas bougé d’un pouce durant tout le concert, excepté pour nous lancer des regards noirs à chaque fois qu’on osait les toucher. Ce à quoi nous avons évidemment répondu en intensifiant les pogos et les sauts n’importe comment, au final on avait une place immense dans la fosse rien que pour nous. Des mecs bourrés ont bien fait chier sur toute la première partie du concert en gueulant de la merde et en poussant tout le monde, mais le pire a été atteint lorsqu’ils ont commencé à pourrir l’instru de Dragster Wave, j’aurais pu les tuer sur place. Heureusement, quelques « Ta gueule » et des plus gentils « Chut » ont eu raison de leur petit groupe. Mika avait encore son t-shirt Fuck, John a apparemment bien aimé ma petite banderole, et son combo sourire + regard rien que pour nous a encore fait fondre mon petit cœur de groupie. A un moment un mec avec un pass, sans doute du staff de la salle, est monté sur scène et a commencé à se dandiner, volant la vedette à John qui l’a fait virer en 2 secondes chrono, regard de tueur compris. La scène était trop loin du coup impossible de voir la setlist, on a commencé à s’inquiéter quand on a remarqué que l’enchainement ressemblait à celui de Blois, mais au final on a encore eu bien plus que ce qui était prévu. De toute façon le public était bien plus bruyant et surtout au moins deux fois plus nombreux, plus que chaud du début jusqu’à la fin et carrément bouillant pour les rappels, on s’est senti beaucoup moins seules. Pour autant ça ne nous a pas empêché de martyriser nos cordes vocales ainsi que les oreilles de nos voisins. Après The End of the World John a pianoté quelques notes avant de se concerter avec les autres, j’ai entendu un « On fait l’autre ? » et puis ils nous ont joué un petit quelque chose qui ressemblait tantôt à Mother Allegra, tantôt à Purple Rain. Bon en fait c’était pour lancer Chocolate Tube, même version qu’à Blois d’ailleurs, c’est-à-dire avec un long final en instru à la place de John qui tente de faire répéter à la foule les « Ah qu’est-ce que c’est ? Ah ah ! ». Le premier rappel a commencé sur High Voltage Queen où j’aurais bien voulu voir ma gueule totalement surprise. John n’est toujours pas monté sur son clavier pendant Kill The Surfers mais il s’est rattrapé à la fin sur Mine, et Greg a fini en chemise + caleçon, s’amusant à faire des grimaces derrière son micro. Et puis c’est lui qui a définitivement clos le concert, tout dernier à sortir de scène, gueulant des « One mooooore » à qui voulait bien l’entendre.


Mother Allegra / Mirror Mirror / Dream Maker / Cold Love / Take It Easy / Dragon / The Dragster Wave / 21st Century Crooners / Do You Read Me / The End of the World / Chocolate Tube // High Voltage Queen / Kill the Surfers // This War is Silent / Blow // Twist & Shout / Mine.


[ photos ]

vendredi 14 mai 2010

"BARBARY, CARTEA NEGRA, TSUNAMI, ENOLA GAY, KAMIKAZE, VALKIRIES, ..."


Je vais faire du 2-en-1 aujourd’hui, parce qu’avec deux fois le "même" concert à 3 jours d’intervalle, je risquerais de me répéter.

EZ3kiel vs Hint. Une collaboration entre les deux groupes pour un unique concert au départ. Qui a donné suite à une tournée en 2009, et qui a débouché sur un CD / DVD live à la fin de l’année. Tournée que j’avais manquée, DVD dont je m’étais passé, pour garder la surprise, une fois que je les pourrais les avoir pour de vrai en face de moi. Arrive donc la tournée 2010, avec deux dates que je ne pouvais rater : Avignon le jeudi 22 avril, et Montpellier le dimanche suivant. Et en bonus, un pass photo pour la première.

C’est ainsi que j’ai pris une énième grosse claque. Tant visuelle qu’auditive. Du genre à en avoir les yeux écarquillés qui ne savent plus où se poser, du genre à en laisser l’appareil photo de côté, du genre à en fermer les yeux pour se laisser imprégner par la musique. C’est là que je me suis dit que j’avais eu plus que raison de garder la surprise totale pour la découverte live. J’étais comme une gosse découvrant ses cadeaux de Noël, passant du sourire au rire, du rire à la bouche bée, et inversement. Quant au second soir, je n’en étais pas moins émerveillée. Profitant de la connaissance du set – et de l’absence de pression photographique – pour capter ce que j’avais manqué la première fois, pour mieux jouir de mes passages favoris, pour apporter un autre regard à l’ensemble, pour trépigner d’impatience quant à certains morceaux.

Les morceaux justement : une sélection des meilleurs d’EZ3kiel, alternés avec ceux de Hint, agrémentés d’une petite reprise au milieu. Ne connaissant pas Hint avant ça, je ne pourrais pas parler des arrangements de leurs morceaux, mais ceux d'EZ3kiel ont ainsi pris une toute autre dimension. Leur univers était ici dépouillé, adieu les écrans et les jeux interactifs, pour gagner en lourdeur et en puissance. De l’autre côté, ils apportaient une dimension plus poétique aux morceaux de Hint. « Une déflagration mélodique entre post-rock et électro hybride », « un univers rare, lourd, bruitiste et aux accents mélancoliques », « un son épais, inqualifiable, aux frontières de l’électro et de la noise indus, habillé de mélodies puissantes et terriblement romantiques », peut-on lire ici et là.

J’ai vu 6 musiciens prendre leur pied sur scène, nous surprendre à chaque morceau, nous offrir des innovations sonores et visuelles, envoyer les notes nous bousculer, et au final nous jeter du lourd en pleine gueule. J’ai vu 6 potes plus qu’en forme, sourire tout le long du set, vivre la musique avec leurs tripes, faire les cons entre eux, pousser à la limite claviers, fûts et cymbales, cordes métalliques et cordes vocales. J’ai vu deux publics comblés, se laisser emporter par la force du spectacle, monter en énergie, applaudir et hurler à n’en plus finir, ovationner les deux groupes groupes comme ils le méritaient. J’ai vu ce qu’il ne fallait pas manquer.


100% White Puzzle / Via Continum / Beautiful Old Betty / Wagma / Mr Investigator / Chinatown / The Wedding / Flexible / Versus / Eyes in Axis / Volfoni’s Revenge // Firedamp.


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mardi 11 mai 2010

"YOU SHOULD FEEL THE LOVE FROM MY SKIN TO MY BONES !"


Ok, il s’écoule vraiment de plus en plus de temps entre les concerts et mes reviews. Mais pour cette fois, on va dire que c’est à cause des exams. Et on va même essayer d’y croire, oui oui.

10 jours après Blois, repartir retrouver d’autres belges. Décidément.

The Black Box Revelation à Paris, c’est avant tout un petit déjeuner entre un groupe de chinoises bruyantes et Tom Cruise contre Hitler, quelques heures de train au milieu des paysages qu’on connait presque par cœur, et Paris. C’est la Gare de Lyon, Bastille, le mec de Aids qui nous a fait son speech, le métro, et puis le Point Ephémère, des heures en avance (disons qu’on voulait repérer les lieux et qu’on n’avait rien de mieux à faire, surtout). C’est se poser en terrasse avec deux grands Coca et essayer de réviser pour Steph, malgré les portables hurlants des racailles d’à côté. C’est croiser dans l’après-midi MmmmBop et son grand copain, c’est rencontrer Ryan à pull bleu et Ross à pull rose, sans oublier le mec à lunettes et t-shirt rayé. Ah et puis des mecs dans le van, même si on n’a jamais su ce qu’ils foutaient là ni qui ils étaient, en fait. C’est un bagel au saumon à défaut de frites, des allers-retours aux toilettes pour jeter un œil aux balances, et en fin d’après-midi c’est Seb qui nous rejoint, le temps d’une petite balade et d’un café. C’est notre retour sur les quais qui commencent à se peupler, des pulls et hoodies bleus partout d’ailleurs (ça fait flipper). C’est attendre un peu à côté des groupies masculins qui ne sont même pas de vraies groupies et ce sont les portes qui s’ouvrent et nos billets scannés. C’est notre hésitation en voyant les gens s’éparpiller dans la salle, mais finir devant la scène, et puis Audrey et Flo ainsi que DPC et Rhubarbe qui nous rejoignent.

The Black Box Revelation à Paris, c’est d’abord la première partie. Et la première partie d’ailleurs, c’est Ryan et ses copains, alias General Fiasco, oui oui. C’est Ross qui n’est que backliner mais qui heureusement a gardé son pull rose, et nous occupe pendant les quelques moments d’ennui. C’est Steph qui fait le décompte des chansons sur le retour devant elle, au milieu des petites fleurs. Ce sont mes tympans qui prennent un coup mais c’est cela dit un fiasco bien moins général que ce que je craignais.

The Black Box Revelation à Paris, c’est ce qui peut compter comme une sixième fois mais c’est surtout la première fois à eux tous seuls, pour de vrai. C’est l’ambiance enfumée et Run Wild catapultée sans plus attendre. C’est Jan à quelques centimètres, sa moue particulière et ses grandes mains qui font vibrer les cordes. Ce sont les 3 lettres sur la batterie. C’est une salle blindée. Ce sont les cheveux blonds de Dries qui suivent le rythme de ses frappes singulières. C’est mon petit compact qui tente (ou pas) de rivaliser aux côtés de Rhubarbe. Ce sont les souvenirs sur Gravity Blues. C’est l’air béat et le sourire de Dries entre ses joues rouges. C’est la chaleur qui monte, monte, monte. C’est l’alchimie entre les deux jeunes belges. Ce sont les passages blues qui nous bercent. C’est le son crade des instruments maltraités pour la bonne cause. C’est la sueur sur les visages et les t-shirts. C’est mourir de soif compressés contre la scène. C’est Jan qui pousse une de ses bouteilles d’eau vers nous. C’est du rock qui nous électrise, des bières qui volent et des corps qui slamment. Ce sont les retrouvailles avec les anciens morceaux. Ce sont les nouveaux qui prennent vie. Ce sont mes yeux hypnotisés. C’est un vrai bordel grandissant derrière nous et eux qui semblent à peine le remarquer. Ce sont mes côtes malmenées sur le bord de la scène. C’est Dries qui se met à jouer avec les mains, sans baguettes. Ce sont les regards du genre Je-les-connais-mais-d'où. C’est l’absence frustrante de Love, Love is on my mind. C’est l’électricité dans l’air. C’est le rappel où Jan a fait tomber la veste. C’est le frisson qui monte sur Never alone, always together. C’est la fin qui nous assomme. C’est une claque dans la gueule.

The Black Box Revelation à Paris, c’est ensuite Dries qui nous lance une baguette chacune. C’est trainer au merchandising et hésiter entre les t-shirts et les vinyles. Ce sont Jan et Dries bien trop entourés. Ce sont les feintes pour ne pas se faire sortir de la salle. C’est le frère de Jan qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau mais qui a l’air un peu stupide. C’est leur adresser quelques mots à chacun et faire signer ou plutôt gribouiller ma baguette. C’est sortir s’aérer et prendre une bière. C’est l’histoire du vélo blanc qui captive Jan. C’est Ross tout seul en face de nous et la conversation engagée. Ce sont Bienvenue chez les Ch’tis et Amélie Poulain. C’est apprendre l’âge des mecs de la première partie. C’est sa vie en tournée et son chien qui lui manque. C’est Dries qui a peur du videur et veut qu’on demande de la weed pour lui. Ce sont General Fiasco et le staff qui attendent Ross-Peter dans le van. C’est Dries qui vient faire le con en jetant je-ne-sais-quel liquide sur le pare-brise. Ce sont ces deux grands gamins qui n’ont pas changé. C’est Jan toujours un peu à l’ouest. C’est Dries complètement excité et ses Partyyyyyyy. C’est l’idée de Steph et leurs réponses tordues, c’est-trop-loin-c’est-à-vingt-minutes. C’est un photomaton trop sombre à 4.

The Black Box Revelation à Paris, c’est finir par prendre le dernier métro. C’est s’arrêter à McDo et avoir droit à There she goes des Babyshambles. Entre autres. C’est le périphérique bien connu. C’est l’hôtel pas réservé et bien évidemment complet, comme tous les autres, la blague. C’est flipper un peu, tourner en rond et terminer dans une chambre pour rien, normal. Ce sont les grandes fenêtres et la vue superbe sur la nuit.

The Black Box Revelation à Paris, c’est trop la classe.


Run Wild / Where Has All This Mess Begun / Gravity Blues / High On A Wire / 5 O’ Clock Turn Back The Time / Our Town Has Changed For Years Now / You Better Get In Touch With The Devil / You Got Me On My Knees / Sleep While Moving / Love Licks / I Think I Like You / Do I Know You / I Don’t Want It / Set Your Head On Fire // Never Alone, Always Together / Here Comes The Kick.


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jeudi 22 avril 2010

"PLEASE TAKE ME SOMEWHERE WE CAN HIDE..."


C’est quand même dingue. De partir en vue d’un concert plus ou moins banal dans une salle un peu paumée, et d’en revenir avec des souvenirs qui surpassent tous les précédents ou presque.

Le 4 avril 2010. Des mois à en parler, quelques jours pour s’organiser, et 18 heures à Blois pour / avec Ghinzu, en condensé.

Paris Gare de Lyon, Austerlitz, hot-dog moutarde et Intercité direction Blois. Carte postale, centre-ville, Suis Jean !, marche interminable. McDo, silhouettes familières, non non non je ne rentre pas, fous rires. Formule 1, test Cosmo spécial enquiquineuses, boa et lunettes multicolores. Taxi, 17€, Chato’do, Mickaël et sa copine. Froid, 19h, billetterie, 1er rang côté Jean, Greg qui traverse la salle. 19h30, Porcelain, pantalon style 70’s et rhinocéros fumeur. 40 minutes, réglages guitares, setlists de Maman, This war is silent en final, Blow absente, set plutôt court. Antoine qui s’invite dans la fosse, Ta-gueule-quelle-vulgarité, pancarte offerte, sacs aux pieds des escaliers, Arghfeelittodefine, photo de Jean. GregMikaJohnJeanAntoine, Mother Allegra et le creux au fond du ventre mais pas de crise de larmes. Mirror Mirror et les mains qui frappent. Dream Maker et les chœurs de Jean. Cold Love et les voix qui montent dans les aigües. Take it Easy et John qui jarte la main d’une groupie. Dragon et le déhanché. Les retours de Jean à quelques centimètres et la prière de John. Dragster Wave et les yeux à demi-clos. 21st Century Crooners et les corps qui se défoulent. Do you read me et le public électrifié. The end of the world et Jean qui nous fait sauter. John qui improvise au piano et nous fait hurler toutes les deux. Chocolate Tube qui s’éternise et le clavier qui déconne. Mine qui nous rend fous et le t-shirt Fuck de Mika. Greg qui mange son micro et ses Take it from you d’une petite voix aigue. Rappel et le pincement au cœur. Ovation et retour pour Kill the Surfers. Greg poussé dans la fosse et John qui se casse la gueule. Clavier souffrant et John qui descend dans la foule. This war is silent et profiter de la dernière. Sortie de scène et moi qui m’écroule dessus. Réglages guitare et un espoir qui renait. Le public qui frappe des mains mais signe de fin. Cordes vocales qui explosent et la foule qui nous suit. Et les 5 belges qui nous reviennent. Twist & Shout balancée et salle survoltée. John au clavier et Blow qui me transperce le cœur. Plumes soufflées sur Jean et son sourire. Dernière forces puisées je-ne-sais-où et fierté au bord des yeux. Please take me somewhere we can hide, somewhere we can dance the boogie. Please give me something, please give me something. Fin, 22h25.

Et le reste. Une setlist récupérée pour Steph, des bouteilles d’eau offertes, des bières à 2€, Je vais leur demander de descendre, Alors il était bon le McDo ?, des gens qui défilent, un concours chaussures, Londres, New-York, les festivals, une surprise en allant aux toilettes, Inch’Allah, les clopes à l’intérieur, ne pas bouger et attendre, des bûcherons et Tiens-toi à Caro, des sourires, des hugs et des bises, MVSC et Las Vegas Parano, Quand vous êtes là ça fait chaud au cœur, 2 visages hallucinés, I feeel intensified, Vivement Montpellier again again and again, Le ski c’est pour les riches, un foulard, des lunettes et un boa, dabel Mac, Kanye West et Blanche-Neige, Mémé 68, un remix de Cold Love, le guitariste trop canon, un pantalon de mariage, C’était vachement bien, la salle de concert vide, les toilettes des mecs, une tentative d’échange de lunettes, des bises et des bonne nuit, les fauteuils rouges, de grands signes ignorés, et le froid extérieur à plus de 2h du mat’.

Après ça. Retour à l’hôtel difficile, un chauffeur de taxi plutôt sympa et les bras de Morphée. Un réveil atrocement cruel, nos jambes plus que douloureuses, nos voix cassées et les restes de bière dans nos estomacs. Taxi obligatoire, brouillard autour de la gare, petit déjeuner de Pâques, Tiens-toi à Caro tout seul et hop, au revoir Blois.


Mirror Mirror / Dream Maker / Cold Love / Take It Easy / Dragon / The Dragster Wave / 21st Century Crooners / Do You Read Me? / The End of the World / Chocolate Tube / Mine // Kill the Surfers / This War is Silent // Twist & Shout / Blow.

mardi 20 avril 2010

"POURQUOI 'COMME AU BRÉSIL' ?"


Changement radical de genre pour le concert suivant : Didier Super au Rockstore le jeudi 18 mars.

Premièrement, je ne parlerai pas de la setlist, c’est un peu mission impossible, entre les chansons avortées, les reprises, les remix, les morceaux de 10 secondes, les improvisations, les plantages, et j’en passe. Enfin comme d’habitude, Didier Super sur scène, que ce soit en solo ou en groupe, c’est avant tout un gros bordel. Et avec ses musiciens, y’a juste des guitares acérées et des litres de sueur en plus. Ouais, c’est ça, à peu près.

On a eu tous les tubes ou presque, et tout le monde en a pris pour son grade. Armé de ses lunettes et de son pull en lycra dévoilant son ventre bedonnant, rien ne peut arrêter Didier Super. Qu’il soit au micro, à la guitare, aux claviers, sur scène ou bien perché sur une chaise au beau milieu de la salle. Qu’il nous raconte de la merde, nous chantonne des airs paisibles ou nous balance du rock pur et dur. Qu’il fasse s’asseoir le Rockstore complet ou qu’il provoque un circle pit dont Jared serait jaloux. Qu’il s’éclate du prix du billet, qu’il demande des clopes ou qu’il garde un briquet dans sa poche. Qu’il s’attaque à ses cibles habituelles, aux punks devant lui, à la gamine du premier rang ou aux mecs du fond. Qu’il s’embrouille avec l’ingé lumière, l’ingé son ou les mecs du groupe. Qu’il reprenne Hallelujah, J’ai encore rêvé d’elle ou du Johnny Hallyday.

Avec tout ça, tu peux avoir une vague idée de ce à quoi ça pouvait ressembler. Et encore. Enfin de toute façon, on s’en fout, Didier Super ça ne se raconte pas.


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lundi 19 avril 2010

"THERE'S A FIRE INSIDE OF THIS HEART AND A RIOT ABOUT TO EXPLODE INTO FLAMES."


Il y a à peine plus de 3 ans, ils annonçaient leur première date française au Nouveau Casino. Le 5 mars 2010, ils se lançaient à l’assaut de Bercy.

C’est après avoir acheté un t-shirt blanc en vitesse sur le chemin de la gare pour la Night of the White Shadow et déposé mes affaires aux consignes de la Gare de Lyon que je rejoins Bercy à pieds. Sourire béat à peine la salle en vue, comme à chaque fois. Un ou deux coups de téléphone et me voilà au milieu des têtes connues dans la file pour les gradins, attendant l’heure dite pour partir à la recherche de JK, que je mettrais tout de même plus d’une demi-heure à trouver, lui-même étant un peu paumé. Je le rejoins dans un sourire, on échange quelques mots, il se souvient de moi de la veille et sort de son énorme carton une place toute brillante qu’il me tend enfin, accompagnée d’un « Enjoy the show ! ».

Un peu plus tard, nous voilà tous au premier rang des gradins du fond, histoire d’avoir une bonne vue générale et de pouvoir profiter sans être trop gênés. Mon tout premier Bercy que je ne fais pas en fosse. La scène m’apparait plus que lointaine, elle est pourtant avancée à son maximum, presque au milieu de la salle, la majeure partie des fauteuils de plastique rouge étant masquée par de grands rideaux noirs. Les publicités pour les concerts à venir s’enchainent sur les écrans au-dessus de nous et Indochine nous poursuit jusque là.

A mon grand étonnement, ce sont les Street Drum Corps qui ouvrent la soirée. La salle est encore bien vide lorsqu’ils arrivent sur scène, mais le public présent succombe vite, tout comme moi la veille ; j’ai d’ailleurs rarement pu voir une première partie soulever autant une foule. L’ambiance froide de Bercy se réchauffe en un rien de temps, ça jumpe, ça crie, ça pogote ici et délà, et des milliers de bras sont en l’air, acquis à leur cause. Je fredonne les quelques morceaux retenus de la veille et je frappe des mains en rythme, regrettant déjà de ne pouvoir être là en bas. Leur set se déroule à une vitesse phénoménale et c’est une foule ardente qui les remercie.

Vient donc ensuite le moment tant redouté : le set des Plasticines. Et au final, cela s’avère encore pire que ce que je croyais. Le son est mal réglé, beaucoup trop fort, rendant la musique et le chant encore plus insupportables qu’ils ne le sont déjà. Sans parler de l’attitude scénique de chacune des membres, digne d’une grosse blague. Côté public, cela semble partager mon avis. Je n’ai jamais vu un tel accueil pour une première partie : la fosse est tout simplement morte, inerte. Si une dizaine de bras sont levés, c’est bien un maximum. Leurs invitations à nous faire crier sont à chaque fois de cuisants échecs et les seuls mots que j’entends autour de moi sont encore pires que ceux qui me viennent en tête. Les SDC avaient chauffé Bercy, les Plasticines le rendent plus glacé que jamais.

Enfin le calvaire se termine et l’excitation remonte petit à petit. Un grand rideau est mis en place devant la scène, la salle se remplit un peu bien que l’arrière de la fosse reste bien vide, et des olas tentent de naître ici et là. 21h20, Bercy tout juste à moitié plein se plonge dans le noir. Les percussions d’Escape résonnent, les frissons me gagnent, la voix de Jared prend place et le rideau blanc tombe sur le puissant chœur de THIS IS WAR. L’effet sera pourtant moindre que la veille, la foule étant trop réduite et bien loin de nous pour que l’unique voix s’en dégageant ne remplisse l’espace. Tomo lève sa guitare du plus haut de son bras. Comme la veille et comme sur le reste de la tournée, la batterie Echelon de Shannon est placée sur la droite de la scène, et en hauteur ; ça fait du bien de le voir enfin mis à l’honneur, et de plus être obligé de chercher, caché derrière son frère. Jared a quant à lui monté sa crête pour l’évènement, et accroché un énorme attrape-rêve sur son pied de micro.
L’enchainement est rapide sur Night of the Hunter. Le groupe tout vêtu de blanc ne perd pas de temps pour puiser dans l’énergie qui les caractérise. Le début de la setlist est identique aux précédentes, les morceaux s’enchainent vigoureusement, et le public suit, gradins debout compris. Après A Beautiful Lie, premier changement par rapport à Lille : c’est Hurricane version électrique cette fois que le groupe nous envoie, et je trépigne de pouvoir entendre cette version, même si la voix de Kanye ne cesse de fredonner dans ma tête. On revient ensuite aux bonnes habitudes avec This is war, cette fois-ci avec les écrans, et le reste, dont L490 qui reste résolument un des moments les plus marquants du show. Vient ensuite le moment du set acoustique ; pour l’occasion, Jared, bien entouré de quelques membres protecteurs du staff, déménage au milieu des gradins de droite, douce attention. Le silence est quasi mystique dans Bercy, chacun retient son souffle lorsque sa voix et sa guitare nous entonnent ce que nous croyons d’abord être Some Other Sun, mais qui s’avère sans doute au final une version modifiée de The Believer. Dans tous les cas, les frissons sont présents, et le moment d’émotion complet. Jared papote un peu avec le public autour de lui, s’amuse de voir un homme de son âge et sa fille, nous remercie plus qu’il n’en faut comme il sait le faire, et bam, Revenge.
Il lui faut ensuite un bon moment pour rejoindre la scène, mais après cette longue attente, le public n’est que plus hystérique lorsqu’ils nous balancent The Kill. Malheureusement pas de Capricorn comme la veille, mais Closer to the Edge, qui est celle que j’aime le moins sur l’album, mais qui passe très bien en live. Search & Destroy nous indique que le set n’est pas loin de toucher à sa fin, mais on oublie tout ça dès le moment où ils nous annoncent Buddha for Mary. Mini Bercy hurle, la fosse est bouillante, le groupe est électrisé, assurément les morceaux du s/t DOIVENT être joués en live.
Shannon perd ses baguettes et c’est carrément avec ses mains qu’il martèle les futs pendant que Jared s’amuse à nous faire chantonner ses Woooooo oooh oooooh habituels. A mon tour de perdre quelque chose, ce sera ma voix, puisque Mr J nous invite à hurler les DO YOU LIVE ? DO YOU DIE ? DO YOU BLEED ? qui annoncent évidemment The Motherfuckin’ Fantasy. Mais peu importe, je plane et j’en profite dix fois plus vu comme elle m’avait manqué la veille. I imagine, I believe.
Reste encore une dernière étape, celle de faire monter un max de monde sur scène et de nous livrer Kings & Queens qui clôt parfaitement la soirée et résume simplement l’aventure 30 seconds to mars. We are the kings. We are the queens.

[...]

Et encore, il faudrait que je parle du mec du staff vêtu d’une blouse blanche, des nombreuses interventions de pipelette Jared, tantôt en français, tantôt en anglais, de son « weugarde Jareeeed » qui nous vaudra un fou-rire, de son « I wanna make love to each one of you... yes the guys too » qui fera bien évidemment hurler l’assistance, de ses « I will never forget this evening. I love you guys » et de toutes les flatteries qu’il gère parfaitement, de ses pattes de grenouille qui courent et sautent partout sur la grande scène de Bercy, des lumières rouges vertes bleues dans les yeux, des clips projetés sur les écrans, des Plasticines qui quittent la salle par la fosse en plein milieu du show, des bracelets fluos par centaines dans la salle, de leurs cris juste à côté de moi, des milliers de bras levés devant nous, de Tomo et ses cordes qui ne font qu’un, et de tous les petits détails qui me passent en tête lorsque je m’y replonge.

Il faudrait aussi que je dise que ce show n’était toutefois pas un des plus marquants, qu’on était bien trop loin et que Bercy même en configuration minimale c’est bien trop grand, que je préfère définitivement la fosse aux gradins, que je les déteste de ne pas nous avoir fait Stranger in a strange land alors que j’étais quasiment sûre qu’on l’aurait, que je regrette l’époque des petites salles, et tout plein d’autres choses encore.

Mais putain, ce que je voudrais surtout dire, c’est que je ne regrette pas le moins du monde d’avoir été à Bercy ce soir-là.

Merci JK.


Escape / Night of the Hunter / Attack / Vox Populi / From Yesterday / A Beautiful Lie / Hurricane / This Is War / 100 Suns / L490 / Set acoustique (Some Other Sun / The Believer ? + Revenge) // The Kill / Closer to the Edge / Search & Destroy / Buddha For Mary / The Fantasy // Kings & Queens.


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jeudi 25 mars 2010

"DID YOU EVER BELIEVE? WERE YOU EVER A DREAMER?"


A peine plus de deux ans écoulés depuis le Zénith parisien. Deux ans tumultueux d’une histoire d’amour en dents de scie. La déception de ce concert, les vieux souvenirs, les embrouilles entre Echelons, le groupe qu’on perçoit changeant, les camps qui se créent, l’image qui se ternit, et petit à petit l’éloignement. Et puis le nouvel album qui approche, la curiosité et les questionnements, l’appréhension et le regard critique, et au final la merveilleuse surprise, se laisser de nouveau emporter.

Préférant l’intimité de l’Aéronef à l’amplitude de Bercy prévu le lendemain, c’est avec ce mélange d’émotions que je suis montée à Lille pour leur premier concert français non parisien, après avoir raté le warm-up de novembre à l’Élysée Montmartre. Et j’aurais difficilement pu espérer mieux, comme retrouvailles. Enfin, évidemment, j’aurais pu être mieux placée, le public aurait pu être différent, ils auraient pu jouer plus longtemps, la setlist aurait pu être agrémentée de 2-3 morceaux que j’aimerais tant entendre en live, on aurait pu avoir un meilleur after, … Mais au final, bien que reste inégalable le tout premier au Bataclan, qui m’avait foutu une claque comme jamais un groupe ne me l’a fait dans un premier concert, ce concert de Lille surpasse tous les autres, celui du lendemain compris.

Tout commence le jour-même vers 9h, lorsque Caro me dépose devant l’Aéronef avant de partir en cours. Déjà une bonne trentaine de fans présents, majoritairement féminins. Des allemandes semblent avoir dormi là, et les mains des premiers arrivés arborent un numéro au marqueur. Entre musique, lecture, et écoute des diverses conversations à droite à gauche, les heures passent plutôt vite mais je me sens étrangement « pas à ma place ». Pourtant, j’en ai fait des files de concert, j’en ai vécu des heures d’attente, j’en ai côtoyé des publics difficiles et des groupies exaspérantes. En début d’après-midi, alors que Caro me rejoint, je n’ai juste plus envie d’être là. On s’éclipse pour prendre un café, et finalement après de nombreuses hésitations et un coup de téléphone à un(e) ami(e), la décision est prise, on décolle de nos sièges confortables pour profiter du beau temps. Et c’est après avoir parcouru les rues de Lille, s’être amusées dans un parc avec un bout de chou, être allées rire un peu à la séance de dédicaces et avoir pris le temps d’un dernier café, qu’on revient finalement vers l’Aéronef. On tente d’attendre un peu en bas les guys à leur retour du Furet, et au bout de quelques minutes leur van se gare à quelques mètres de nous. Jared et Tomo en sortent, évidemment le premier est immédiatement entouré d’une bonne dizaine de filles, alors que le second prend des photos avec quelques fans exclusivement masculins. Je m’approche donc tranquillement, et hop, quelques secondes plus tard, Caro a pris une photo de nous et j’ai pu échanger deux-trois mots avec Tomo, toujours adorable. Pendant ce temps, Shannon s’est déjà faufilé à l’intérieur et son frère a réussi à se dégager pour le suivre, nous remontons donc vers la salle. La suite est un gros bordel : fans compressés dans l’entrée depuis des heures, priorité offerte à ceux qui ont assisté aux dédicaces, poussée hystérique lors de l’ouverture des barrières dont une cèdera et qui provoquera même des malaises, … Tant qu’à rentrer dans les derniers, autant le faire au tout dernier moment ; on reste donc en retrait en attendant que toute la foule soit à l’intérieur, puis on passe la fouille et les portes en toute sérénité, avant de jeter un coup d’œil au merch’ et de se faire photographier pour les nouvelles Faces of Mars.

On se trouve deux petites places bien calées en balcon, côté Tomo, et bien vite Street Drum Corps débarquent sur scène. J’avais vaguement lu qu’ils faisaient de la musique indus avec des percussions mais mes oreilles étaient totalement vierges de leur son. Et dès le premier morceau… La claque. Je crois n’avoir jamais eu une surprise aussi excellente en première partie. Les morceaux se succèdent et ne se ressemblent pas, et pourtant j’adhère à tous, autant qu’à l’énergie et au visuel qu’envoie le groupe sur scène. Ils ne restent qu’une courte demi-heure mais je suis conquise et ai déjà hâte de les revoir.

20h35, le noir complet donne le signal et les cris fusent. Les premières notes montent lentement, quelques lueurs apparaissent en fond de scène, et Jared s’avance seul au milieu de la scène, veste d’officier noire sur le dos. Sa voix prend possession de la salle dans une ambiance irréelle, c’est Escape qui introduit le concert comme sur le dernier album. Le reste du groupe le rejoint en toute discrétion, tout comme les membres de SDC, munis de tambours et de drapeaux. La foule entière connait les paroles mais c’est sur la dernière phrase que cela en devient magique : les 2000 personnes de l’Aéronef s’unissent en une seule voix pour un THIIIIIS IIIIIS WAAAAAR qui me file des frissons. Dès ce premier morceau, plus aucun doute : cet album va prendre toute sa dimension en live.
On continue évidemment sur Night of the Hunter et Jared lance le show sans attendre, il court de tous les côtés et nous fait chanter toutes les 10 secondes, et putain ce que c’est bon. Shannon et sa batterie sont enfin mis en valeur, et de là-haut j’ai une vue parfaite sur chacun de ces gestes. Attack suit et la folie ne cesse de grandir chez le public comme le groupe, ça chante ça crie ça saute, même en balcon je ne tiens pas en place, les yeux rivés sur les guys qui prennent leur pied. Vient ensuite un des moments que j’attendais avec impatience dingue : Vox Populi. Les SDC reviennent en devant de scène, pour taper des mains et des pieds pendant que nous répétons les chœurs, ce qui donne un résultat 1000 fois mieux que je ne l’avais espéré. Et ce morceau enchaîne les coups de cœur : un second au moment des couplets lorsque les SDC s’emparent de torches qu’ils braquent sur le public, un troisième lorsque les guys s’arrêtent net après le « Ever want to just stop ? » pour reprendre 3 secondes plus tard, et un dernier pour les SDC, encore eux, qui réapparaissent cette fois armés de leurs drapeaux blancs. On retourne aux anciens singles pas si vieux que ça avec From Yesterday, magistralement repris par la foule, et enchainé sur A Beautiful Lie, le temps de se replonger dans nos souvenirs.
Premier interlude de Jared la pipelette, il commence par nous annoncer qu’il a pris quelques leçons de français et veut nous le prouver en lançant un « Voulez-vous coucher avec moi ? » qui récolte évidemment une foulée de cris hystériques, youpi. Impossible de l’arrêter ensuite : il s’amuse à nous faire hurler, invite les mecs (ses « french fuckin’ warriors » ) à se faire entendre, demande au milieu de la fosse de faire un circle pit en tentant de s’expliquer avec des gestes dignes d’une hôtesse de l’air, et nous demande pour la énième fois si on est prêt à devenir fou. Et ce n’est pas fini : il hurle des « on the left / right / back make some noise ! », demande aux filles de monter sur les épaules des mecs, et se lance dans une série de commentaires extatiques du genre « Oh yes like this ! Regaaaaaaarde ! Oui oui oui oui ! C’est bon ! Très bien ! » avant d’enfin nous annoncer la chanson suivante, en VO, et en VF ! C’est La Guerre et ses « Everybody jump ! » fait remonter la température, l’Aéronef est bouillant, les poings se lèvent et les mots résonnent. Les SDC et leurs tambours reviennent sur le passage calme, et après l’explosion du morceau la tension redescend avec 100 Suns.
La scène se vide et c’est Shannon seul qui réapparait, bonnet rouge sur la tête. Derrière le bol tibétain rempli d’eau, il nous rappelle l’intro de L490, avant de revenir guitare à la main, pour nous jouer le morceau. Moment solennel, tout le monde est impressionné ou surpris, chacun se tait et profite respectueusement de cette mise en avant. On termine dans un spectacle de lumières rouges mêlé au chant des moines, qui me fait regretter de ne pouvoir en profiter à Bercy.
Vient alors le moment du set acoustique, ou plutôt du one-man-show de Jared. Il commence en nous demandant ce qu'on veut, évidemment nous nous retrouvons nombreux à scander Oblivion, évidemment il n’y prête aucune attention, et se penche sur sa guitare pour nous offrir Revenge. Suit un bout de Message in a Bottle, dont il fredonne le premier couplet avant de tenter de nous faire chanter le refrain, l’ensemble au final ressemblant sans doute plus à du yaourt qu’à autre chose ; puis Hurricane, nous annonçant que c’est la première fois qu’il la joue en acoustique. On sent qu’il aime ça hein, être à l’honneur sur scène, il alterne les morceaux et les petites phrases, rigole et s’amuse avec le public, nous parle du prochain morceau extrait de A Beautiful Lie, nous demande si on a l’album et comment cela se dit en français, nous fait répondre en chœur et termine sur un morceau de Was it a Dream. Il se lance ensuite dans une petite improvisation d’où on retient un « Je m’appelle Jared » ainsi qu’un trip sur le diable qui voudrait s’approprier son âme mais il a la Mars Army pour le protéger, tout à fait. Il nous remercie, nous dit que c’est sympa d’être aussi près de nous, blablabla, demande qui vient à Bercy, qu’il nous donnera des billets gratuits, qu’on est tous invités, mais oui. Un petit diable en peluche atterrit alors sur scène, il le prend, joue avec, lui donne des coups de poings et shoote dedans pour le renvoyer, youhou, ça nous fera rire 2 secondes.
Il est temps de reprendre les choses sérieuses, Jared nous présente ENFIN la Pytha qui se fait bien trop rare, et après un début acoustique, le groupe entier s’y joint et The Kill fait trembler les cordes. Folie furieuse dans l’Aéronef, côté foule comme côté scène, et hop bain de foule pour Jaja qui prend totalement son pied, comme d’hab’ quoi.
Monsieur ne se lasse jamais de parler, surtout pas ce soir, d’ailleurs je crois bien que c’est le concert où je l’ai le plus entendu parler. Donc cette fois il nous explique que ce soir est un soir spécial, qu’ils vont jouer ce qu’on veut, nous demande si on veut une vieille chanson ou une nouvelle, et la majorité lève la main pour une ancienne, Shannon compris ! Il nous flatte ensuite en racontant que Lille est la plus petite salle de la tournée, mais que ça ne veut pas dire que ce ne soit pas le meilleur show, qu’ils vont donc jouer des anciens morceaux pas joués depuis longtemps, qu’ils vont être fous et qu’il veut nous voir fous aussi, enfin ne comptons plus les « I wanna see you fuckin crazy ! » lancés dans toute la soirée ! Et hop, tadaaam, Capricorn version électrique avec le groupe complet ! Comme annoncé ils sont comme des malades sur scène, le Shanimal est dans l’arène et ils sont tous putain de pris dans le morceau, le « So I ruuuuuuuun » est hurlé par toute la salle et ce morceau nous rend tous complètement dingues. Après ça on n’a trop compris, l’intro de Fallen est jouée mais vite abandonnée et Jared nous annonce Buddha for Mary, sauf qu’entre temps lui a pris une nouvelle envie de communiquer, il nous relance des « I wanna see you go fuckin crazy out there … The crazier you go, the crazier we go ! » en demandant à la fosse de s’approcher, et nous rejoue l’hôtesse de l’air en nous montrant les sorties au cas où il y aurait le feu, alors que Tomo trépigne comme pas possible de son côté. Après nous avoir dit qu’ils nous aiment qu’ils nous remercient que cette soirée est amazing etc., et que cette chanson est pour les fans hardcores la mars army les vrais believers, ENFIN Buddha for Mary résonne, les cordes vrombissent et les baguettes matraquent les futs, la délivrance.
Après ça on espère un peu plus de vieux morceaux mais on a déjà été bien comblé et ça sent surtout la fin qui approche, comme l’annonce Search & Destroy. Ce n’est pas un de mes morceaux préférés sur l’album et je ne le trouve pas vraiment plus marquant en live alors je passe rapidement dessus, même si j’avoue que les I believe à répétitions m’ont fait un certain effet. Niveau plus marquant on peut parler d’un nouvel interlude de la pipelette qui cette fois s’arme de son Blackberry genre je checke mes mails alors qu’on sait très bien que c’est pour nous prendre en photo pour Twitter, sauf qu’à ce moment-là il aperçoit un soutif tendu à bout de bras à quelques mètres devant lui et hop ça dérape. Il demande si c’est pour lui, ahahah, et commence à se taper un nouveau trip pendant que les autres gratouillent dans leur coin, il se met à se déhancher en rythme tout en improvisant une chanson qui doit donner à peu près ça : « Je vais à la plage, j’aime aller à la plage… Je m’appelle Jared… Mon ami mon ami mon ami Tomo ! … Mes amis mes amis mes amis Trente secondes to mars ! … Je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime ! … Allez allez allez venez ! ... ». C’est lui-même qui le dit, « That was the strangest song that we’ve ever done in our entiere lives ! », tu m’étonnes. Mais évidemment cela ne lui a pas suffit, après nous avoir reparlé vaguement des billets pour Bercy, « gift to you for being so amazing », merci merci, il attrape un drapeau français qu’il pose sur ses épaules tel le super héros qu’il a toujours voulu être. « Appelez-moi Monsieur France ! I will protect all of these gentle women here », accent frenchie compris, bah oui tiens. Il continue son blabla, à croire qu’il ne va jamais s’arrêter et nous raconter tout et n’importe quoi jusqu’au bout de la nuit, nous prend enfin en photo après un Merde mémorable (il nous en faut peu finalement), et tout en demandant aux gens qui veulent monter sur scène de s’approcher à coups de « Allez, allons-y » (et oui vive les cours de français, ou pas), s’orne fièrement du soutif rouge qu’il a fini par récupérer et se met à lancer des « Baby baby baby babyyyyyy » enchainant sur une ultra courte reprise de Whole Lotta Love de Led Zep.
Le fond de scène se remplit de fans, la Church of Mars qu’ils disent, les SDC reviennent une dernière fois et Kings & Queens termine le set, comme une conclusion inébranlable sur ce que l’album peut prendre comme dimension en live.

L’après-concert pourrait presque se raconter à vitesse accélérée : hop hop courir dès la fin de la dernière note, dévaler les escaliers vers le stand des Faces of Mars, se faufiler au travers de la foule déjà présente, se presser contre les corps, noter nos noms sur la liste pour le lendemain, s’offrir une Grimbergen pour fêter ça et la descendre en 30 secondes chrono, marchander une affiche, se taper une bonne convers’ avec le vendeur, descendre les marches métalliques, avoir raté Tomo et les autres, attendre dans la haie d’honneur, apercevoir Shannon qui se fait bien vite rentrer dans le bus mais qui en ressort par la porte arrière pour nous parler 30 secondes, s’étonner des canapés sortis de la salle, discuter avec cutie JK et prendre rendez-vous pour le lendemain, tourner la tête vers Jared et son sandwich, l’écouter nous parler de son rhume et s’assurer qu’on ait bien nos places pour Bercy, et voir finalement le bus s’en aller vers Paris.


Escape / Night of the Hunter / Attack / Vox Populi / From Yesterday / A Beautiful Lie / This Is War / 100 Suns / L490 / Set acoustique (Revenge + Message In A Bottle + Hurricane + Was It A Dream?) / The Kill / Capricorn / Buddha For Mary / Search and Destroy // Kings and Queens.


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jeudi 11 mars 2010

THIS WAR IS (GOING) SILENT.


L’aboutissement. Et le recommencement. L’aboutissement de 2009, de ces villes parcourues et de ces heures de train, de ces morceaux entendus encore et encore, de leurs sourires dont on ne se lasse pas, des pires moments et surtout des meilleurs. Le recommencement d’une tournée, le signal de départ d’une nouvelle année, la promesse de futurs souvenirs à rajouter à la liste, l’amorce de nos projets.

Ce 6 février 2010, Ghinzu en tête d’affiche de Forest National à Bruxelles.

J’ai beau apprendre à connaître les fans de Ghinzu et leurs habitudes depuis un moment, j’ai toujours du mal à m’y faire ; ainsi, débarquer à plus de 17h devant Forest désert n’aurait pas pu plus me surprendre. Du coup il ne nous restait plus qu’à attendre 2h dans le froid, mais c’était bien suffisant, heureusement le temps est passé vite, entre les fous-rires, la groupie dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, l’affiche ″envolée″ jusque sous mes fesses, et le vigile recouvert de post-it. Entre autres.

Vers 19h, alors qu’on menaçait de rester congelées derrière les barrières, elles se sont enfin ouvertes, et après une fouille inexistante, nous avons eu le plaisir de nous livrer à une sympathique course folle dans les escaliers. Résultats : 1er rang côté Jean, nous quatre côte à côte, exactement comme prévu. Et le meilleur dans tout ça, c’était encore de voir les gens arriver au compte-goutte et s’installer en gradins ou bien au milieu de la fosse, nous laissant tranquillement retourner chacune notre tour au merchandising et récupérer ainsi t-shirts collectors et autres, tout en évitant la forte affluence de fin de concert.

Les petits jeunes de Vismets en ouverture c’était plutôt sympathique, pas transcendant mais toutefois mieux que ce que j’avais pu en juger en jetant une oreille sur leur myspace. A revoir avec plaisir au final, surtout qu’ils sont un peu autistes eux aussi.

Et puis sur les coups de 21h, lorsque la salle s’est replongée dans le noir pour eux cette fois, des frissons m’ont parcouru le corps avant même que quelqu’un n’arrive sur scène. Alors ils nous ont livré leur première surprise de la soirée : un groupe de Stormtroopers a envahi la scène, et le son de la Marche Impériale a résonné dans la salle, faisant naître les premières larmes au bord de mes yeux. Le bonheur de les revoir après le manque, et en même temps réaliser que ces premières secondes inattendues ne pouvaient qu’être la promesse d’une soirée mémorable. Que ce n’était que le début.

Ils ont enchaîné comme d’habitude de Mother Allegra à Take it Easy sans ménagement, et déjà l’ambiance sur scène comme dans la fosse se détachait de loin de celle du Zénith, n’ayant presque rien à envier à la plupart des petites salles. La légère retenue du groupe sur les premiers morceaux se devinant facilement comme inhérente à la pression de l’évènement – « On avait des appréhensions avant de faire Forest National. On disait que c’était trop grand, trop froid. On s’était trompés », dixit John. En effet, bien vite les clameurs de la foule et le pouvoir de la musique les ont emportés. Et en me retournant vers la salle blindée, 5600 personnes vibrant au son des guitares, je me suis sentie fière. Fière de ce groupe, fière de ce public mérité, fière d’être là pour eux.
Pas de compte-rendu tout propre et carré titre par titre cette fois, de toute façon je n’y arrive pas, sans savoir pourquoi. Juste que j’ai rarement versé autant de larmes en concert, mais rarement eu autant de fous rires. Ils savent bien gérer leurs effets et jouent parfaitement au yoyo avec nos émotions, les p’tits poulets. Frissons sur la peau, plomb au fond de l’estomac, et boule dans la gorge. Bam. Adrénaline dans le sang, hystérie dans la voix, et cheveux en folie dans les yeux. Bam. Dragon a été orgasmique, on s’est déhanché sur Twist & Shout, et on a hurlé comme de grosses malades sur Chocolate Tube, la routine en somme, oui mais non, même pas, et c’est ça le meilleur. The Dragster Wave m’a souvent laissé échapper quelques larmes, mais cette fois-ci ce fut le drame. Et encore, ne parlons pas de l’enchaînement sadique Jet Sex / Cockpit Inferno / This Light en rappel, qui a failli me démolir. Sans compter qu’en revenant, ils nous en ont encore rajouté une couche avec Sweet Love (« C’est pour ma femme », qu’il a dit le John, après avoir invité les filles à hurler de tous leurs poumons). Heureusement, au milieu de tout ça, il y avait Jean qui jouait au flamant rose, quand il n’était pas occupé à fredonner des chœurs à se rouler par terre. Dommage qu’ils n’aient pas laissé Greg se lâcher comme il aime le faire à la fin de This Light, c’est toujours un peu le bordel, et j’aime ça le bordel sur scène. Et putain, ils nous ont refait Purple Rain, je crois qu’on était tous un peu abasourdi à ce moment-là.
Ils ont conclu le second rappel avec Blow, j’avais leurs mains dans les miennes et nos visages étaient couverts de larmes, les lumières bleues se reflétaient sur mes pupilles embrumées et à ses mots se mêlait l’idée de la fin, je m’imaginais déjà les lumières se rallumer et je me voyais m’effondrer sur le sol.
Blow s’est terminée, ils se sont éclipsés backstage, et... les lumières ne se sont pas rallumées. Ils ne semblaient pourtant pas revenir et j’ai dû me poser mille questions pendant ces quelques secondes. Je n’osais croire à une chanson de plus et en même temps je ne voyais pas avec quoi ils pouvaient enchainer après ÇA.
Et ils ont relevé le défi. C’est en robes de mariée et tutus qu’ils ont débarqués et nous ont balancé un Je t’attendrai chaotique, sous nos yeux stupéfaits et nos bouches béantes qui n’en revenaient pas, pour un des meilleurs moments qu’on m’ait offert en concert. Les grimaces des uns, les rires des autres, les fesses gigotant sur le clavier, les nœuds roses et les boas autour du cou, les paroles mélangées et crachées dans le micro, les robes trop longues, et leurs gueules d'ahuris par-dessus, du bonheur en barre. Ils m’ont fait passer de l’état de décomposition totale à une ivresse jouissive, et n’auraient pas pu mieux finir. Des malades. De gros malades.

Ghinzu a conquit Forest en ce 6 février 2010, mais surtout, ils ont réussi à me bouleverser comme ils ne l’avaient encore fait.

[Et comme rares sont les groupes à l’avoir fait.]


Intro Star Wars / Mother Allegra / Mirror Mirror / Dream Maker / Cold Love / Take it easy / Dragon / The Dragster Wave / 21st century crooners / Do you read me? / Twist & Shout / The end of the world / Chocolate Tube / Purple Rain / Till you faint / Kill the surfers // Jet Sex / Cockpit Inferno / This Light / This war is silent / Mine // Sweet Love / Blow // Je t'attendrai.


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mardi 16 février 2010

HUBERT SELBY JR., LE DÉMON.

« Il n’y a jamais de différence fondamentale entre l’histoire ancienne et l’actualité. Il n’y a que des variations sur le même thème. »

« Comment tout cela peut-il être à moi sans que j’en tire le moindre réconfort ? Derrière moi il y a ma maison, une belle maison où vit ma famille qui m’aime tendrement, et moi je suis là, avec ces rats et ces larves qui sont en train de me dévorer les entrailles. »

jeudi 28 janvier 2010

LONDON CALLING.


One month ago.