mercredi 21 décembre 2005

"LA, JE REALISE QUE TU ME FAIS MAL, MAIS QUE J'AIME CA..."

Écouter Alice & June à 3h’ du mat, écouteurs enfoncés dans les oreilles et rien que la musique forte et les yeux fermés dans le silence de la nuit et la rougeur de la chambre, ça donne une putain d’envie de sexe. Faire l’amour sur cet album. Violemment romantique et joyeusement pornographique. Des premières pendules de La promesse jusqu’à la dernière note de Pink Water 2.

Une dizaine de fois depuis hier matin ouverture de la Fnac. Et les paroles qui s’impriment petit à petit dans la mémoire. Et l’envie insatiable du 6.3.6. Surtout avec elle. Encore mieux avec elle.

Mes hanches sont rayées de rouge et c’est pas prêt de s’arrêter. Surtout que je ne peux même pas tâcher mes poumons de nuages gris et noir autant que je le voudrais. Le pire c’est que je me sens affreusement ridicule, avec tous ces trucs dignes d’une ado en crise que j’espère ne plus être.

Et puis tous ces mots qui font écho et ces musiques qui font trembler de l’intérieur.

lundi 19 décembre 2005

"JE RESTE EN VIE ET JE REUSSIS A GRANDIR ET A SOURIRE..."

CA FAIT QUAND MÊME UN MAL DE CHIEN D'ÊTRE BIEN...



dimanche 4 décembre 2005

"WHEN YOU GONNA LOVE YOU AS MUCH AS I DO ?"

J’aurais voulu raconter chaque moment de ce week-end, dans les moindres détails. Pour en fixer chaque seconde dans ma mémoire. Mais c’est tout embrouillé là-haut. Tout est emmêlé. J’aurais voulu raconter les longues heures de train, l’hôtel, l’aéroport, ma pancarte colorée, la pochette surprise, ses sourires, les gentils accompagnateurs et encadrants, Jenn’, la journée entière avec elle, l’encens et les bulles de savon, son tit bisou sur mes lèvres, Alex et Clem’, le froid, un café offert, comment j’ai couru dans tous les sens, les larmes, les vitrines de Noël, Semp’ et Chloé avec sa jolie jupe, la neige, un cadeau d’anniversaire, la rencontre de Mademoiselle Str0ngw0man, le salon de l’éduc’, les stand, elle qui me saute dans les bras, les innombrables cafés, son poème, les vidéos, la marche interminable avec le gros sac gris sur l’épaule, le resto offert, la soirée avec eux, les courtes heures de sommeil avec elle, les au revoir à ceux que je regrette de ne pas avoir assez connu, la gare Montparnasse, les photos devant le tgv, le métro, la Tour Eiffel, le manège, le Louvre, mon premier jap’, une bouchée sucrée, elle qui tremble, le café, l’appart de Joan, le RER, de nouveau l’aéroport, les larmes qu’on retient depuis l’après-midi qui finissent par exploser, la terrible envie de déchirer son billet, la laisser partir, reprendre le RER mais rater le train, la nuit chez Semp’, le réveil trop tôt, la folie de Paris le lundi matin, puis le départ, et revenir chez soi. La tête chargée de tout ça, le cœur rempli de l’amour reçu, mais un immense vide au fond du ventre. Qui grignote.

Et puis sinon. Mercredi. Cinéma. Multiplexe parce que vouloir le voir sur le grand écran. M’y plonger dedans. Au moins pour cette première fois. Ne pas sentir les 2h30 passer. Le film qui court dans tous les sens, impression de voir l’histoire défiler en accéléré. Déçue par certains personnages. Par certains scènes coupées. Mais quand même. Quel film. Putain. Libérer quelques larmes à la fin. Ça promet pour le prochain. Celui qui m’a fait versé des torrents. Celui qui reste mon préféré. Parce que mon perso préféré. Avec Ron.



Et puis, jeudi. Le concert attendu depuis des mois. La place bleue posée sur l’étagère depuis l’été. Me débrouiller pour sortir en avance du td. Arriver devant la salle vers les 18h15, déjà du monde. Attendre un peu plus d’une heure avant que les portes s’ouvrent. Me retrouver devant. Dans les premiers rangs. La surprise de le voir arriver sur scène. Pas de première partie. Près d’une heure trente de bonheur. Malgré le public. Pas vraiment à la hauteur. Plus un public de variété qu’un public rock. Gamines hystériques. Cris ridicules fusant de toutes parts. Trentenaires blasés. Et moi au milieu. L’excitation de voir Mathieu Rabaté. Au moins aussi forte que celle de voir Raphaël. Un peu déçue de ne pas avoir eu Ici tout va bien. Mais le reste. Les meilleures chansons. De T’apporter mon amour – précédée de la petite histoire sur l’écriture – jusqu’à Et dans 150 ans au téléphone avec elle. Et puis. J’ai eu Les petits bateaux et Chanson pour Patrick Deweare. Alors. Sourire. Des reprises. Presque plus intenses que ses chansons à lui. Straight to Hell des Clash. Et du Bowie. 5 Years. Souvenir de Brian avec sa guitare sur le plateau de Campus. Et puis. The Man who Sold the World. Vu depuis le tout devant de la scène. Parce qu’un rappel puis les lumières qui s’allument. Alors les gens qui s’éloignent. Moi qui m’approche pour tenter de récupérer une set-list. Et puis surprise. Les musiciens et Raphaël qui reviennent. Pour celle-là. Puis la vraie fin. Sortir avec un t-shirt et une affiche. Attendre dans le bar. Beaucoup de monde. Et puis voir le guitariste et le bassiste. Suivis de Raphaël. Demander un autographe. Puis deux. Lui parler un peu. Mais décidément. Vraiment trop de monde. Impossible d’avoir cette intimité que je retrouve souvent ici. Tant pis. Le regarder partir dans cette voiture noire qui l’attendait dès sa sortie. Apprendre que Mathieu est sorti bien avant. Ne même pas l’avoir vu. Un peu déçue. Finalement. Un bon concert. Mais. Peut-être pas un des meilleurs. En grande partie à cause du public. De l’ambiance. Très différente de mes concerts habituels. Raphaël presque parfait sur scène. Malgré cette impression de fausseté dans sa voix, parfois, lorsqu’il nous parle. Histoires un peu trop répétées, pas vraiment improvisées. Font partie du spectacle et pas vraiment d’une envie de partager ça avec nous. Mais les chansons. Et sa voix. Son attitude sur scène. Et tout ça. Qui font vibrer. Trembler. Qui fascinent.


Rentrer ici pour un week-end. Complet. Prendre le temps de me poser. De me reposer. De souffler. Passer des moments tendres avec ma sœur. Comme il n’y en avait pas eu depuis longtemps. La sentir plus affective avec moi. A cause de ça. Moments difficiles pour elle. Dur pour moi d’être rarement là.

Passer une journée avec ma cousine. Apprendre qu’elle est enceinte. 4 mois. Prévu pour mai. Sourire. Chercher des prénoms. Deviner si ce sera une fille. Ou un garçon.

Recevoir enfin mon cadeau d’anniversaire. Rouge. Déménager la chambre. Réaménager. Changement. ROUGE.

"ON NOUS DIT QUE C'EST NORMAL, QU'UN JOUR ON N'AURA PLUS MAL..."

Le métro. Du retour. Après la journée avec elle. Voir deux femmes rire aux éclats, à en pleurer. Se demander comment elles peuvent. Comment elles font. Comment elles osent. Alors que là-dedans ça hurle de vide et de manque. Arriver en avance à la gare. Se précipiter aux toilettes parce qu’avoir déjà attendu une heure. Avec les larmes au bord des yeux. Et sentir ne plus pouvoir les retenir longtemps. 50 centimes, un jeton, le tourniquet, la porte. Pousser le loquet. Poser les sacs sur le sol carrelé. Et craquer. De l’eau salée. En torrents. Se demander comment faire pour être en état dimanche soir. Comment faire pour attendre encore des mois avant de la revoir. Comment faire, même après lorsqu’il n’y aura plus que des centaines au lieu des milliers. Comment faire en ne la voyant que rarement. En ne l’ayant pas sans cesse à ses côtés. Rester une dizaine de minutes accroupie, appuyée sur le mur froid, visage dans les mains. Se sécher un peu les yeux. Se sourire dans le miroir. Puis sortir. Attendre seulement quelques minutes avant que la vue ne se trouble de nouveau. Monter dans le train. Ne pas pouvoir aller aux toilettes. Alors libérer des mots sur le papier, à défaut. Et puis fermer les yeux. Pour imprimer son visage sur les paupières closes. Au son de Mud Flow. Manquer de s’effondrer aux premières notes de The sense of ‘me’. Mais tenir. Se dire que. Deux ou trois jours plus tard.



C’était il y a une semaine et demie. Ce jeudi soir. Quelques heures seulement après cet aéroport. Où pour la première fois. J’ai pu la prendre contre moi.C’était indescriptible, tout ça. J’ai noirci des tas de pages dans mon carnet, pour essayer de mettre des mots sur ce court séjour parisien avec elle. Mais je n’ai pas réussi. A trouver les bons. Des assez forts pour. Il n’y a qu’elle qui peut savoir ce que j’ai pu ressentir à l’aéroport, en la serrant dans mes bras pour la première fois, et puis pour la dernière fois avant longtemps. J’ai mis du temps à réaliser. Qu’elle était là. A côté de moi. Avec moi. Et qu’elle était 100 000 fois plus exceptionnelle que je ne l’avais imaginé.

C’était magique, de la voir s’émerveiller du froid, des bâtiments démesurés, des routes à plusieurs voies, de la neige, des monuments parisiens, de la fumée-quand-on-souffle, de l’immensité de la ville, des gens qu’elle a rencontré. De la prendre en photo devant la Tour Eiffel, ou sur ce manège-là. De s’entendre appeler « ma meilleure amie de la vie que j’aime ». De la regarder, la fixer des yeux pour profiter de chaque seconde d’elle. De recevoir ce petit baiser surprise sur les lèvres qui fait sourire. Et plus tard cette carte aux quelques mots rapides mais qui font chaud au cœur. D’entendre son nom et son poème et de se sentir tellement fière de ce p’tit bout sur l’estrade. De la voir dormir. De pouvoir lui parler, lui chuchoter à l’oreille les Je t’aime contenus depuis longtemps, et couvrir ses joues de baisers. De sentir sa présence à côté de moi. De la voir remuer dans tous les sens, courir de tous les côtés. De la voir vivre. Et de savoir que nous. Que c’est tellement. Et même encore plus. Fort.

Merde. Tu me manques. Fichues larmes. [Promis, un jour j’arriverais à ne pas pleurer à repensant à tout ça.]