vendredi 3 avril 2009

"WE ALL WANT TO FUCK OURSELVES AND RAPE THE WORLD."


Un peu plus de 2500km au total, pour un seul concert. Ou les débuts de la folie, parait-il. Mais c’est pas comme si ça induisait un week-end bruxellois avec elle, comme si j’étais curieuse de les voir depuis quelques années, et comme si elle m’avait limite harcelé, ahah. Bon, en fait si.

Du coup y’a eu quelques longues 6h de train, enfin un peu plus au final, évidemment. Et les retrouvailles avec elle au pied de l’escalator, comme en juillet dernier. Pas de longue épopée vers Grimbergen cette fois, juste un rapide trajet en bus à travers Bruxelles, et son petit chez-elle dans un quartier calme. Mes affaires posées dans un coin, des coups d’œil sur tous les murs, et un dvd surprise sorti de mon sac rouge. Plus de 2h devant les belges, à frissonner sur Organeum, à rire devant des coupes de cheveux, à s’amuser d’un bonnet poilu et d’une chaussure bavarde, à baver devant un certain John, à critiquer le monteur, les jeux de couleurs et les gros plans sur une bague, et à rêver de l’AB en songeant au lendemain. Un repas typiquement étudiant plus tard, place à l’instant geek et aux nombreux fous rires devant nos habitués forum et msn.

Réveil avec un J-13 un peu décalé en tête, ça ne fait que des mois que le même coup arrive à chaque concert, après tout. Un grand café pour commencer la journée, un sac rapidement fait, un jean enfilé en vitesse, et un grand soleil bruxellois à notre sortie. Bus, métro, et quelques pas plus loin, la mythique Ancienne Belgique déserte devant mes yeux. Rapide passage au McDo avant le début d’une grosse après-midi. Et pas beaucoup plus tard, y’a eu le groupe des 3 et la fameuse rose, juste derrière nous, et aussi les têtes connues parisiennes. Heures d’attente partagées entre rires forcés, mal de tête, regards qui en disent long et pauses cafés salvatrices, avant le pire moment de la journée à l’aube de l’ouverture des portes. Difficile de dire comment nous avons réussi à survivre, mais toujours est-il qu’à l’heure prévue, nos fesses étaient scotchées devant la barrière.

Pas de première partie mais le temps passé tout comme, morceaux électro en fond sonore accentué. La mise en place sur scène, petit à petit. Le clavier face à nous. Le décor étonnant et les détails du prochain album. L’immense carte à jouer devant la batterie. Le petit cheval doré au-dessus. Les triangles ici et là. Les rétroprojecteurs de tous côtés, et les quelques draps pour recueillir leurs images.

Et enfin, à plus de 21h30, le silence qui se fait, la lumière qui baisse, et l’excitation palpable. Une quasi pénombre. Une musique d’intro. Dean et Tom, vêtus de rouge, rejoignant chacun guitare et batterie. Janine, talons et robe courte blanche, à moitié cachée en face de nous. Et la silhouette particulière de Chris, pommette marquée de triangles rouge et blanc, regagnant le micro central. Bring Me Back A Dog qui frappe, extatique.

Les très faibles lumières, la galère pour capturer ça dans l’appareil photo, alors y aller un peu au hasard sans vraiment faire attention, et marquer ça encore plus fort au fond des rétines. Leur énergie inépuisable, les airs de pantin obscur de Chris, l’écho des basses qui vibre jusqu’au bout des synapses, le cœur qui se serre et les larmes qui perlent sur celle qui, les émotions par milliers, m’oublier et décoller au-dessus de nos têtes. Alternance entre les morceaux cultes des premiers albums et les découvertes du prochain, liés par un Think of England comme clôture fracassante du premier acte.

Une courte pause, le temps de jeter un coup d’œil à l’arrière de la salle et aux balcons, et à Chris de changer de tenue, et leur retour qui me coupe le souffle. Ma favorite de toujours qui ne tarde pas et la conclusion avec President comme cri de ralliement.

Reprendre un peu mes esprits, tenter de me rendre compte de ce qu’on vient de recevoir. Et s’apercevoir qu’il en manque une et que les lumières ne veulent pas se rallumer. Les cris de la foule, les mains qui frappent, nos yeux qui cherchent le moindre signe de vie sur scène.

Et le prologue qui sublime tout. Le parfait enchainement pour nous achever. Les frissons avant l’explosion finale.

Trainer un peu pour sortir de là et croiser Dean quelques pas plus loin. Attendre notre tour sans trop oser s’avancer, et puis 3 mots et 2 sourires de notre part, et la machine à paroles lancée. Son excitation face au concert de ce soir, son plaisir d’être là, son étonnement quant aux 2000 places complètes, l’odeur de mon marqueur qui le rend fou, et ses doigts qui tracent finalement un souvenir sur chacun de nos billets, avant deux photos qui resteront privées, têtes d’après-concert obligent. Un verre de l’AB pour chacune en passant devant le bar, l’air frais nocturne, les discussions qui s’allongent, l’idée d’un tour à la Loco qui émerge, et le bus pour rentrer.

Mon premier réveil en fou rire grâce à la magie d’internet, et mes dernières heures belges marquées par les Backstreet Boys qui refuseront de quitter ma tête durant les longues heures de mon dur retour.


Intro / Bring Me Back a Dog / Nature Of Inviting / The Alternative / Sailor / An I For An I / Tear Garden / I Am Terrified / This Will Make You Love Again / Song Of Imaginary Beings / My Secret Friend / Spit It Out / Nightlife / Kiss And Swallow / Think Of England // Kingdom Of Welcome Addiction / The Negative Sex / Skin Vision / President // Your Joy Is My Law / After Every Party I Die.


[ photos ]

mercredi 1 avril 2009

"DO YOU CARE ?"


Départ de chez moi vers les 19h ce mercredi 18 mars, le plus tard jusqu’ici dans mon historique de concerts. Rendez-vous pris au JAM depuis quelques semaines, une fois n’est pas coutume pour la première partie.

Arrivée sur place avec un peu d’avance, le petit parc à l’entrée se garnit vite, et les portes s’ouvrent comme prévu à 20h45, laissant elles aussi passer Shannon dans sa sacoche noire. Le premier rang de fauteuils de velours rouge est déjà occupé, ce sera une chaise en face de la batterie pour ce soir.

La petite salle se remplit et bien vite les lumières se baissent, pour accueillir sur scène mon attendue de ce soir, celle qui se cache derrière l’anagramme de The Rodeo. Elle seule ce soir avec sa guitare, abandonnée cette fois de ces musiciens. La scène parait immense autour d’elle, et sa frêle silhouette baigne dans les lumières ardentes. Sa voix et les douces notes de ses cordes emplissent l’espace, son grain chaud crée l’ambiance et son timbre unique recueille toutes les oreilles. Il y a aussi les infimes détails, comme le petit autocollant sur le bois de sa guitare, ou les clochettes accrochées à sa cheville. Et ses quelques phrases timides.

Une courte attente, et déjà Hugh Coltman et ses Persuaders descendent vers la scène. La tête d’affiche, ceux qui ont réunis les centaines de personnes présentes, et une totale découverte pour moi. Petite appréhension au début, crainte de l’ennui surtout, mais bien vite effacée. Les refrains se retiennent vite, et bientôt je suis la foule en rythme, frappant tantôt des mains, tantôt des pieds. Oreilles, yeux, et objectifs sont captivés par ce qui se passe sur scène. Il y a l’énergie transmise par l’homme de la soirée et ses musiciens, il y a son accent british à faire fondre, il y a leurs joues mal rasées sans exception, il y a les surprises musicales comme le glockenspiel et l’harmonica, ou bien encore la simple boule de papier, il y a les solos du guitariste et sa ressemblance avec un certain footballeur, il y a ses yeux qui ne cessent de croiser les miens, il y a les regards complices du bassiste à droite comme à gauche, il y a les petites grimaces amusantes du clavier, il y a leurs costumes bien classes et les vestes qui tombent vite. Et il y a aussi Hugh Coltman qui emporte le public dans sa poche en un mouvement, le fait lever et chanter d’un geste, moi comprise et même en première file. Il y a le plaisir partagé, la musique comme une fête, ce qu’il nous donne et nous insuffle, et le sourire indélébile sur mes lèvres.

Une surprenante et plus qu’agréable découverte.

La salle se vide lentement, j’attends que la foule soit moins dense pour m’aventurer dans le hall où je la retrouve. Regard étonné, bise et quelques mots échangés, promesse d’un retour dans le sud et de futures invitations, mais minuit sonne et le temps me presse de la quitter.

Un petit sprint pour attraper le dernier tram, et je regagne mon chez-moi avec des airs qui se mélangent dans ma tête et près d’un millier de photos dans ma sacoche.



[ photos ]