samedi 27 mai 2006

"IN MY ROOM I WANT YOU HERE..."


Magique. C’était. Magique. Ce petit bout de femme féerique sur scène. Sa robe sublime que j’aurais bien voulu lui piquer. Ses chaussures dorées. Les grappes de fleurs blanches dans ses cheveux. Ses pommettes roses, ses yeux pétillants et son sourire coloré. Ses doigts minuscules sur la Fender bleue. Les animations dignes d’Alice aux pays des merveilles sur le voilage du fond. Le velours rouge. Les spots roses. Les musiciens tout droit sorti d’un conte. Le haut-de-forme comme celui d’un chapelier fou. Les instruments étranges. Le cadre aux petites lumières rouges. La cuve transparente remplie d’eau. Le piano qui trône majestueusement sur la gauche de la scène. Les petits bruits de tous côtés. L’oreille qui se tend pour percevoir chaque détail. L’eau. Le vent. Le feu. Le bois. Les fleurs. La glace.

Végétal en intégralité, sans aucune omission. Au détriment du premier album. Pas de Lise, de Dernier Lit, ni de Chanson de Toile. Mais tout de même Désert, I Wanna Be Your Dog, Graines d’Etoiles et Flowers. Un peu de la BO glacée, aussi. Song of the Storm, All is White, Ice Girl. Et puis. A la toute fin. Après le troisième rappel. Un Come As You Are au piano. Juste sa voix et la musique douce. Pour Quelqu’un qui n’est pas là ce soir.

Un concert chez elle, depuis trois ans qu’elle n’y avait pas joué. Et là-haut, accoudés à la balustrade. Sa famille. Ses amis. A lui mettre des étincelles dans les yeux. Et des larmes, aussi, lorsqu’elle a levé le regard pendant de longues secondes.

Ses Merci à n’en plus finir. Les cris et applaudissements de la salle comble. Son regard émerveillé. Son visage d’ange. Les mains qui n’en finissent pas de vibrer. Les bras qui refusent de se baisser. Et puis la scène qui se vide, à regrets. Et les lumières blafardes qui se rallument. La fin.

Laisser Lucie et son Lui partir. Les bises qui claquent. En se promettant Louise Attaque à la fin de l’année. Patienter. Au milieu des fans. La salle qui se vide, petit à petit. Se retrouver dans le bar de l’entrée. Même pas une dizaine, presque une heure après. Les musiciens qui font des allers-retours. Un qui nous promet qu’elle va sortir. Bientôt. Sortir le précieux album et le serrer fort dans la main, assise sur la deuxième marche. Et puis. Les lourdes portes noires qui s’ouvrent. Et enfin Elle. Avec toujours cet air mutin. Son collier immense. Sa toute petite taille. Quelques compliments que je lui adresse. Ses remerciements sous les sourires. Et sa signature et mon prénom qui accompagnent maintenant Le végétal a tout recouvert.

Magique.


Bande-son : Emilie Simon :: Le Vieil Amant [ Végétal ]
Lecture du moment : Boris Vian, L’arrache-cœur.
Et puis : Encore.

mercredi 3 mai 2006

"LEURS JOLIES CHOSES C’EST LA MORT, NOUS ON VA RESTER EN DEHORS..."


Quelque chose comme 10 h de sommeil entre vendredi matin et lundi soir. Mais les souvenirs de ce week-end. Des trucs tout cons en définitive mais qui restent scotchés. Et surtout, surtout, l’envie d’encore, là-bas, eux, ces moments-là, et le reste. Tout ça.


Boys don’t cry. Une nuit blanche. En profiter pour faire des trucs de filles. Passer des heures dans la salle de bain. Un train à prendre, ce samedi, tôt. Pois noirs et jeans, écharpe orange et bandoulière à badges. Un café et c’est parti. Ville presque déserte. Le calme d’une matinée de vacances. Direction Paris. Dionysos dans les oreilles pour ne pas m’endormir. Appels abrégés à cause du réseau. Gare de Lyon. Pas foulée du pied depuis des mois. Depuis novembre, depuis elle. Châtelet et finalement Gare du Nord pour les rejoindre à la consigne. Me débarrasser du sac trop encombrant pour la journée. Châtelet les halles. La salle carrée. Et puis les premières vaches du week-end et Steph enfin. La faim qui tient le ventre. Air frais. Châtelet. La fontaine. Le Mc Do. Les marches. Putain ce que ça faisait longtemps. Souvenirs de nombreux après-midi kikidonkiens. Putain ce que ça semble loin. Décalé, tout ça, eux transposés devant ce décor-là. Les pigeons et les frites et les images de 3 ans en arrière. La jolie fille d’à côté avec ses mèches et ses paupières de couleurs. Et Jack sur ses genoux. Le froid parisien. Remonter la fermeture éclair jusqu’au cou. Se décider. Montmartre. Depuis le temps. Le funiculaire. Le sacré cœur. Les rues pavées. Les touristes de toutes nationalités. La place bondée. Chercher. Le nom, l’adresse. Demander. Personne. Finir par. Avoir des indications. Chercher, encore. D’un côté. De l’autre. Sens inverse. Beaucoup plus loin que prévu, en fait. Mais le trouver enfin. Ce café-là. Celui d’Amélie. Nous extasier pour un rien, toutes les deux. Les affiches du film. Le comptoir. La porte des toilettes. La cuillère sur le bord et les grains de sucre sur la table. Photos souvenirs. Chouettes cendriers. Trop de monde. Ne pas oser. Repartir Gare du Nord. Récupérer nos bagages. St Lazare et enfin Argenteuil. En retrouver trois là-bas. Finir les préparatifs. Ballons, courses de dernière minute, toast, bouteilles, ... et derniers invités. Signal donné. Elles approchent. Silence qui se fait, tous sur le canapé. La porte qui s’ouvre et sa surprise.

Son discours qui devient messages personnels, la musique, le blind-test, le gâteau au chocolat, les cadeaux, la carte géante, quelques verres, deux trois trucs grignotés et forcément la langue qui se délie (trop ?), faire la connaissance de J., M., et les autres, aller d’un groupe à l’autre. Des gens pas vus depuis de longs mois pour la plupart. Et puis elle, quittée à peine une semaine avant mais cela semble tellement loin. Les clopes à l’air frais, le café tard pour tenir encore, les schtroumpfs rouges, les photos, les fous rires.

[...]

Soirée plus que géniale. Finie tard dans la nuit. A deux sur le balcon sous la couette pendant que les autres dormaient. Chouette moment. Très. Les lumières rouges, vertes et jaunes. Le ciel blanc trop éclairé. Les trips sur les gens qui passent. Le froid. Et le reste. Devoir passer par la fenêtre pour rentrer. Partager le petit matelas pour ne pas risquer de les réveiller.

[...]

Me réveiller pas si tard que ça. Emerger la tête de la couette. Un café. G. qui propose de faire des crêpes. Délicieuses. Décider de ne pas repartir le soir. De rester une nuit de plus. Avec eux. Début de journée sous la pluie. Devant un film. Se décider à sortir dans l’après-midi. Malgré le ciel toujours aussi parisien. Coins touristiques pour eux. La Tour Eiffel. Le Trocadéro. Aux revoirs rapides dans le métro. Les vaches ; d’autres. Les Champs. Le Mc café. Briochette au sucre et thé pomme-poire-cannelle brûlant. L’Arc de Triomphe. Rejoindre Steph, quittée quelques heures plus tôt. Nuages qui s’éloignent, un peu de bleu et de chaleur. Le Marais. Fureter dans les rues. Sans savoir trop quoi chercher. Elle qui demande. Finir dans un bar sympa. Déco géniale. Le lustre, les photos en noir et blanc (j’en aurais bien emportée une ou deux) sur les murs, bougies. Les idées ailleurs. La petites voix dans la tête. Un verre et puis repartir. Un petit bougeoir dans mon sac. Parce que trop mignon pour le laisser. Rentrer à Argenteuil. Pizzas et Daria version longue pour finir la journée. Pour finir le week-end. Se coucher pas trop tôt pas trop tard.

[...]

Même pas 6h. Déjà levés. Allers-retours salle de bain-cuisine-couloir-chambre. Ramasser les cd, les sacs de couchages, les fringues, les piles. Fin d’un week-end qui ne devrait pas en avoir le droit. Le RER, le métro, tout ça, le trajet bien connu, la Gare de Lyon. Prendre mon billet. Même train qu’eux. Mais. Devoir faire le trajet seule. Parce qu’idTGV pour eux trois. Les abandonner devant la voiture n°2. Visser Placebo sur mes oreilles. Et me repasser ce week-end dans la tête.


Merci.


[ Paris, c’est juste une ville bourrée d’années de souvenirs super chouettes avec des tas de gens extraordinaires. ]


Et sinon. A côté de cette escapade parisienne. Il y a aussi. Des nouveaux badges sur mes sacs. Le charmant jeune homme du cybercafé. Les exams qui approchent sans que je m’en rende vraiment compte. Une envie de Tin-Tin pour le prochain. Une place pour Bercy le 7 décembre 2006.


Bande-son : Sigur Rós :: Staralfur [ Ágætis Byrjun ]
Lecture du moment : Frédéric Beigbeder, 99 Francs.
Et puis : Envie de revenir à samedi.