mercredi 21 décembre 2005

"LA, JE REALISE QUE TU ME FAIS MAL, MAIS QUE J'AIME CA..."

Écouter Alice & June à 3h’ du mat, écouteurs enfoncés dans les oreilles et rien que la musique forte et les yeux fermés dans le silence de la nuit et la rougeur de la chambre, ça donne une putain d’envie de sexe. Faire l’amour sur cet album. Violemment romantique et joyeusement pornographique. Des premières pendules de La promesse jusqu’à la dernière note de Pink Water 2.

Une dizaine de fois depuis hier matin ouverture de la Fnac. Et les paroles qui s’impriment petit à petit dans la mémoire. Et l’envie insatiable du 6.3.6. Surtout avec elle. Encore mieux avec elle.

Mes hanches sont rayées de rouge et c’est pas prêt de s’arrêter. Surtout que je ne peux même pas tâcher mes poumons de nuages gris et noir autant que je le voudrais. Le pire c’est que je me sens affreusement ridicule, avec tous ces trucs dignes d’une ado en crise que j’espère ne plus être.

Et puis tous ces mots qui font écho et ces musiques qui font trembler de l’intérieur.

lundi 19 décembre 2005

"JE RESTE EN VIE ET JE REUSSIS A GRANDIR ET A SOURIRE..."

CA FAIT QUAND MÊME UN MAL DE CHIEN D'ÊTRE BIEN...



dimanche 4 décembre 2005

"WHEN YOU GONNA LOVE YOU AS MUCH AS I DO ?"

J’aurais voulu raconter chaque moment de ce week-end, dans les moindres détails. Pour en fixer chaque seconde dans ma mémoire. Mais c’est tout embrouillé là-haut. Tout est emmêlé. J’aurais voulu raconter les longues heures de train, l’hôtel, l’aéroport, ma pancarte colorée, la pochette surprise, ses sourires, les gentils accompagnateurs et encadrants, Jenn’, la journée entière avec elle, l’encens et les bulles de savon, son tit bisou sur mes lèvres, Alex et Clem’, le froid, un café offert, comment j’ai couru dans tous les sens, les larmes, les vitrines de Noël, Semp’ et Chloé avec sa jolie jupe, la neige, un cadeau d’anniversaire, la rencontre de Mademoiselle Str0ngw0man, le salon de l’éduc’, les stand, elle qui me saute dans les bras, les innombrables cafés, son poème, les vidéos, la marche interminable avec le gros sac gris sur l’épaule, le resto offert, la soirée avec eux, les courtes heures de sommeil avec elle, les au revoir à ceux que je regrette de ne pas avoir assez connu, la gare Montparnasse, les photos devant le tgv, le métro, la Tour Eiffel, le manège, le Louvre, mon premier jap’, une bouchée sucrée, elle qui tremble, le café, l’appart de Joan, le RER, de nouveau l’aéroport, les larmes qu’on retient depuis l’après-midi qui finissent par exploser, la terrible envie de déchirer son billet, la laisser partir, reprendre le RER mais rater le train, la nuit chez Semp’, le réveil trop tôt, la folie de Paris le lundi matin, puis le départ, et revenir chez soi. La tête chargée de tout ça, le cœur rempli de l’amour reçu, mais un immense vide au fond du ventre. Qui grignote.

Et puis sinon. Mercredi. Cinéma. Multiplexe parce que vouloir le voir sur le grand écran. M’y plonger dedans. Au moins pour cette première fois. Ne pas sentir les 2h30 passer. Le film qui court dans tous les sens, impression de voir l’histoire défiler en accéléré. Déçue par certains personnages. Par certains scènes coupées. Mais quand même. Quel film. Putain. Libérer quelques larmes à la fin. Ça promet pour le prochain. Celui qui m’a fait versé des torrents. Celui qui reste mon préféré. Parce que mon perso préféré. Avec Ron.



Et puis, jeudi. Le concert attendu depuis des mois. La place bleue posée sur l’étagère depuis l’été. Me débrouiller pour sortir en avance du td. Arriver devant la salle vers les 18h15, déjà du monde. Attendre un peu plus d’une heure avant que les portes s’ouvrent. Me retrouver devant. Dans les premiers rangs. La surprise de le voir arriver sur scène. Pas de première partie. Près d’une heure trente de bonheur. Malgré le public. Pas vraiment à la hauteur. Plus un public de variété qu’un public rock. Gamines hystériques. Cris ridicules fusant de toutes parts. Trentenaires blasés. Et moi au milieu. L’excitation de voir Mathieu Rabaté. Au moins aussi forte que celle de voir Raphaël. Un peu déçue de ne pas avoir eu Ici tout va bien. Mais le reste. Les meilleures chansons. De T’apporter mon amour – précédée de la petite histoire sur l’écriture – jusqu’à Et dans 150 ans au téléphone avec elle. Et puis. J’ai eu Les petits bateaux et Chanson pour Patrick Deweare. Alors. Sourire. Des reprises. Presque plus intenses que ses chansons à lui. Straight to Hell des Clash. Et du Bowie. 5 Years. Souvenir de Brian avec sa guitare sur le plateau de Campus. Et puis. The Man who Sold the World. Vu depuis le tout devant de la scène. Parce qu’un rappel puis les lumières qui s’allument. Alors les gens qui s’éloignent. Moi qui m’approche pour tenter de récupérer une set-list. Et puis surprise. Les musiciens et Raphaël qui reviennent. Pour celle-là. Puis la vraie fin. Sortir avec un t-shirt et une affiche. Attendre dans le bar. Beaucoup de monde. Et puis voir le guitariste et le bassiste. Suivis de Raphaël. Demander un autographe. Puis deux. Lui parler un peu. Mais décidément. Vraiment trop de monde. Impossible d’avoir cette intimité que je retrouve souvent ici. Tant pis. Le regarder partir dans cette voiture noire qui l’attendait dès sa sortie. Apprendre que Mathieu est sorti bien avant. Ne même pas l’avoir vu. Un peu déçue. Finalement. Un bon concert. Mais. Peut-être pas un des meilleurs. En grande partie à cause du public. De l’ambiance. Très différente de mes concerts habituels. Raphaël presque parfait sur scène. Malgré cette impression de fausseté dans sa voix, parfois, lorsqu’il nous parle. Histoires un peu trop répétées, pas vraiment improvisées. Font partie du spectacle et pas vraiment d’une envie de partager ça avec nous. Mais les chansons. Et sa voix. Son attitude sur scène. Et tout ça. Qui font vibrer. Trembler. Qui fascinent.


Rentrer ici pour un week-end. Complet. Prendre le temps de me poser. De me reposer. De souffler. Passer des moments tendres avec ma sœur. Comme il n’y en avait pas eu depuis longtemps. La sentir plus affective avec moi. A cause de ça. Moments difficiles pour elle. Dur pour moi d’être rarement là.

Passer une journée avec ma cousine. Apprendre qu’elle est enceinte. 4 mois. Prévu pour mai. Sourire. Chercher des prénoms. Deviner si ce sera une fille. Ou un garçon.

Recevoir enfin mon cadeau d’anniversaire. Rouge. Déménager la chambre. Réaménager. Changement. ROUGE.

"ON NOUS DIT QUE C'EST NORMAL, QU'UN JOUR ON N'AURA PLUS MAL..."

Le métro. Du retour. Après la journée avec elle. Voir deux femmes rire aux éclats, à en pleurer. Se demander comment elles peuvent. Comment elles font. Comment elles osent. Alors que là-dedans ça hurle de vide et de manque. Arriver en avance à la gare. Se précipiter aux toilettes parce qu’avoir déjà attendu une heure. Avec les larmes au bord des yeux. Et sentir ne plus pouvoir les retenir longtemps. 50 centimes, un jeton, le tourniquet, la porte. Pousser le loquet. Poser les sacs sur le sol carrelé. Et craquer. De l’eau salée. En torrents. Se demander comment faire pour être en état dimanche soir. Comment faire pour attendre encore des mois avant de la revoir. Comment faire, même après lorsqu’il n’y aura plus que des centaines au lieu des milliers. Comment faire en ne la voyant que rarement. En ne l’ayant pas sans cesse à ses côtés. Rester une dizaine de minutes accroupie, appuyée sur le mur froid, visage dans les mains. Se sécher un peu les yeux. Se sourire dans le miroir. Puis sortir. Attendre seulement quelques minutes avant que la vue ne se trouble de nouveau. Monter dans le train. Ne pas pouvoir aller aux toilettes. Alors libérer des mots sur le papier, à défaut. Et puis fermer les yeux. Pour imprimer son visage sur les paupières closes. Au son de Mud Flow. Manquer de s’effondrer aux premières notes de The sense of ‘me’. Mais tenir. Se dire que. Deux ou trois jours plus tard.



C’était il y a une semaine et demie. Ce jeudi soir. Quelques heures seulement après cet aéroport. Où pour la première fois. J’ai pu la prendre contre moi.C’était indescriptible, tout ça. J’ai noirci des tas de pages dans mon carnet, pour essayer de mettre des mots sur ce court séjour parisien avec elle. Mais je n’ai pas réussi. A trouver les bons. Des assez forts pour. Il n’y a qu’elle qui peut savoir ce que j’ai pu ressentir à l’aéroport, en la serrant dans mes bras pour la première fois, et puis pour la dernière fois avant longtemps. J’ai mis du temps à réaliser. Qu’elle était là. A côté de moi. Avec moi. Et qu’elle était 100 000 fois plus exceptionnelle que je ne l’avais imaginé.

C’était magique, de la voir s’émerveiller du froid, des bâtiments démesurés, des routes à plusieurs voies, de la neige, des monuments parisiens, de la fumée-quand-on-souffle, de l’immensité de la ville, des gens qu’elle a rencontré. De la prendre en photo devant la Tour Eiffel, ou sur ce manège-là. De s’entendre appeler « ma meilleure amie de la vie que j’aime ». De la regarder, la fixer des yeux pour profiter de chaque seconde d’elle. De recevoir ce petit baiser surprise sur les lèvres qui fait sourire. Et plus tard cette carte aux quelques mots rapides mais qui font chaud au cœur. D’entendre son nom et son poème et de se sentir tellement fière de ce p’tit bout sur l’estrade. De la voir dormir. De pouvoir lui parler, lui chuchoter à l’oreille les Je t’aime contenus depuis longtemps, et couvrir ses joues de baisers. De sentir sa présence à côté de moi. De la voir remuer dans tous les sens, courir de tous les côtés. De la voir vivre. Et de savoir que nous. Que c’est tellement. Et même encore plus. Fort.

Merde. Tu me manques. Fichues larmes. [Promis, un jour j’arriverais à ne pas pleurer à repensant à tout ça.]

mardi 22 novembre 2005

"YOUR LOVE IS A DESERTER..."

Une fois de plus. Des tas de choses à mettre en mots. Vie à 100 à l’heure. Moments un peu forts un peu souvent. Plus le temps de souffler. Encore. Mais plus fort. Juste ça. Mais plus fort. Encore.


Il y a eu le concert du Peuple de l’herbe, juste après le jour de fête. Une rue du centre-ville, et deux garçons charmants qui engagent la conversation. La salle de concert au public diversifié comme je ne l’attendais pas. Ambiance teuf sur quelques chansons. Pogo et agitation de tous les côtés. Deux connards à côté qui auraient pu gâcher tout ça, mais non. Parce que j’ai décidé que ça serait une super soirée. Vodka – citron-fraise, un délice – et bière qui montent vite à la tête. Parce que pas de vrai repas depuis plus de 24h. Sortie dans le froid de l’automne presque hiver en débardeur. Chaud dans le corps et couleurs orangées dans la tête. Et puis le Charlie’s, rapidement. Invitation de s’asseoir à une table. Blagues volant bas et quelques gorgées de bière offertes.

[...]

Le lundi. Après les cours. Le maxi-single. Alice et June. Et le dvd. Regardé toute excitée et sautant de joie sur mon lit toutes les 30 secondes. Putain. Ces chansons. Qui font wow ! wow ! wow !. Tout autant les unes que les autres. Vivement le 19 décembre, quand même. Pouvoir les entendre toutes, en intégralité, et les passer en boucle jusqu’au 6 mars.

[...]


Il y a eu Nada Surf, jeudi. D’abord en mini-concert, l’après-midi. Arrivée tôt. Eux en avance. Sourire qui s’affiche rien qu’à les regarder arriver et s’installer. Popular quelques dizaines de minutes plus tard, en guise d’introduction. Et pas loin d’une dizaine de chansons jouées. Avec Always’s love pour conclure. Puis leur parler un peu. Photos, et autographes et dessins sur mon affiche géante, décollée à la fac un jour de pluie. Refus de Daniel, le bassiste, mais promesse d’un verre après le concert, à la place. Descendre les quelques rues et arriver en avance devant le Rockstore. Discussion avec une fan aussi folle d’Indo que moi, et qui a même vu les Smash’ en concert (argh !). Place habituelle devant la scène, et la première partie en avance. C. qui me rejoint, et puis un deuxième groupe, juste un batteur et un guitariste-chanteur. Et enfin, eux trois. Set-list immense. Mais pas de Popular à lui faire écouter. T-shirt déjà aperçu sur le net, et le bar, rejoindre Daniel. Qui m’offre le verre promis. Discussion et photos avec un peu tous les trois. Puis reste de la soirée avec le chanteur du deuxième groupe de la première partie. Qui s’avère californien alors que j’aurais parié pour anglais. Aller rejoindre les autres en ville, l’appareil photo plein et adresses email dans les poches. Rater de justesse le dernier tram alors faire du stop pour ne pas rentrer à pied dans le froid.

[...]

Et le lendemain. Longues minutes au téléphone avec elle. En prévision du long week-end spécial à venir. Aller revoir les Noces Funèbres. Deuxième fois seulement. Pas le temps et déjà la dernière semaine, merde. Aller jusqu’en ville à pied dans la nuit. De nouveau le Rockstore, première arrivée, attente seule sur les marches froides. Rentrer un peu plus tard pour se réchauffer, juste devant les portes, sous la fumée de cigare. La même place, encore, et un joli garçon déjà vu la veille pas loin. Première partie où tous les musiciens semblent jouer aux chaises musicales. Passent tous à chaque instrument.



Et puis ICI et LA.

Un peu beaucoup d’attente. Et. Elle. Lui. Alison. Jamie. Que je connaissais peu. Juste cet album-là, écouté de plus en plus souvent. Et j’ai été... soufflée. Époustouflants dès les premières secondes. Jusqu’aux toutes dernières. Regard ébahi et émerveillé pendant toute la durée du concert. Ne pas les lâcher des yeux, ne pas vouloir perdre une seconde de ce qu’ils donnent sur scène. Putain. The Kills. Plutôt des tueurs, en fait. Assassinant le public par stupéfaction. Envie d’encore lorsqu’ils quittent la scène après deux rappels. Mais j’ai eu ma préférée. Et un show bien plus étourdissant que je n’aurais pu l’espérer. Vouloir les voir, leur dire tout ça, à quel point ils ont été amazing, et à quel point elle peut être so beautiful.Une heure et demi d’attente pour ça. Avant qu’ils ne sortent. On n’était plus que trois, à ne pas avoir abandonné. Et ça valait le coup. Elle. Lui. Ne pas oser lui demander à voir ses tatouages de plus près. Quelques phrases maladroites. Leurs sourires. Elle toute timide, en total contraste avec celle qu’elle peut être sur scène. Tous les deux vraiment adorables. Une photo collector, parmi d’autres presque autant. Marcher près d’eux jusqu’à la Com’, les laisser rejoindre leur hôtel, et rentrer chez moi avec Love is a deserter dans la tête. Une putain de soirée. Un putain de concert. Un putain de groupe. Deux putains de personnes.


[...]

Quelques courtes heures de sommeil, et puis un train direction Marseille. Un autre direction Nice. Itinéraire pas pris depuis deux mois. Il était temps.


[Edit : 3.12.05]

Quelques courtes heures, un après-midi qui file à une vitesse incroyable, discussions sur tout et rien mais surtout autour d’une prochaine collocation montpelliéraine. Et puis une soirée chez lui, malade comme pas possible donc passée en compagnie du rouleau de papier. Rencontrer de nouvelles personnes, et passer une soirée sympa, ponctuée de vodka, poppers et jeu étrange des définitions – même que j’ai gagné, et qu’A. croyait toujours que c’était la mienne la bonne – avant de les quitter, pour aller voir à toutes les deux les Running Birds, passage obligatoire en venant sur Nice. Rester jusqu’à la fin, soirée bien trop courte, et puis se demander quoi faire. Froid et fatigue, alors opter pour dvd sur le lit. Finalement, c’est le net qui nous a tenu réveillé. Jusqu’au premier train du matin, vers les 6h. Un trop court séjour, comme à chaque fois. Mais partir en se disant que bientôt, ce sera le quotidien, tout ça.

samedi 29 octobre 2005

"TALKING ABOUT MY GENERATION..."

J’ai enfin pu avoir mes premières notes live de la rentrée. Depuis le temps que je les attendais. Depuis le temps qu’elles étaient sans cesse repoussées.


Samedi dernier, Grand National à la Fnac, à 15h.

Un peu avant 14h30, bien avant eux, j’étais déjà devant les grandes vitres du forum. A les attendre. Au milieu des acheteurs pressés. Je les ai vu arrivés. Rupert et Lawrence. Et tout d’un coup les coins de mes lèvres se sont étirés vers le haut.
Je suis restée plus d’une demi-heure, à les regarder s’installer et faire les balances, des étoiles plein les yeux. Je me souviens que Nick est arrivé le troisième. Essoufflé, en retard. J’ai appris plus tard qu’il avait raté son avion. Et je l’ai trouvé vraiment mignon dès le premier regard. Mathieu et David sont arrivés les derniers, mais il n’y avait pas besoin d’eux, pour ce petit showcase. La première chose que j’ai remarquée chez David, c’est son bracelet éponge blanc de l’OM. Forcément, sur un anglais, ça marque.

Première de la file, j’ai pu choisir ma place, lorsqu’on nous a enfin ouvert les portes. Premier rang. Chaise du milieu. Des gens de tous âges se sont installés. Peu semblaient connaître le groupe. J’avais hâte qu’ils commencent à jouer, pour recevoir cette pluie de souvenirs tombant de chaque note.


Quelques chansons, photos, et applaudissements plus tard, je m’approchais de La, en compagnie d’une fille de mon âge, et d’un ami à elle. Elle était anglaise, et elle a rapidement noué le dialogue. La a noté nos trois prénoms sur un bout de papier, en nous expliquant qu’on pourrait rentrer gratuitement au concert du soir.
Je les ai croisé en allant attendre mon tram. Ils portaient leurs instruments jusqu’à la salle de concert, et en passant, La m’a lancé un « See you later » accompagné d’un geste de la main.

Je suis arrivée en avance, au Rockstore. Trois personnes étaient déjà là. J’ai sympathisé avec elles plus tard, une fois dans la salle. Sur le ticket, il était écrit 20h. Comme d’habitude, les portes n’ont été ouvertes qu’à 20h30. La file s’était bien allongée, mais j’étais devant. J’ai eu droit à ma place habituelle. C’est-à-dire collée à la scène. Mais au milieu, cette fois, légèrement vers la droite. En face de La, mais proche de Nick. Partout la soirée était annoncée comme le concert de Grand National. Ils sont pourtant passés les premiers. Mais pas comme une première partie. Long set. Avec rappel. On a eu la quasi-totalité des chansons de Kicking the national habit. Une nouvelle, Back to you. Et évidemment, en rappel, Walking on the moon. La s’est jeté dans la foule, tout en continuant à chanter. Il a aussi réussi à nous faire tous asseoir. Bien que certains aient mis du temps à comprendre. Le groupe sorti de scène, j’ai pu demander à avoir la set-list. Que j’ai faite dédicacer plus tard dans la soirée.

Il y a eu les Sunday Drivers. Dont je ne connaissais que On my mind. Qui reste finalement celle que je préfère. Le clavier avait un look teinté d’Oasis et de John Stargasm. Pour la dernière chanson, les Grand National sont revenus, et tout le monde a fait un peu du n’importe quoi sur la scène. Une bande de potes faisant la fête. Sous nos yeux amusés.




Les lumières rallumées, direction le bar. Les deux groupes y sont vite arrivés. La m’a tout de suite reconnu, lorsque je me suis approchée vers lui, et m’a fait une bise. J’ai fait la tournée des membres du groupe, pour mes autographes. J’ai aussi eu un petit mot du fameux clavier des Sunday Drivers. Et puis des photos, aussi. Mon appareil était souvent sollicité, je me suis un peu retrouvée comme la photographe pas-vraiment-officielle-mais-quand-même de la soirée. On est resté là, à boire, danser, discuter, jusqu’à 2, ou peut-être 3h. A., l’anglaise rencontrée l’après-midi, nous a invité à finir la soirée chez elle. David, La – les autres étant rentrés à l’hôtel – et moi. Puisque je ne pouvais plus rentrer chez moi qu’à pieds.

Halte dans une épicerie, où David nous a acheté une bonne réserve de bières. Et puis le studio. Les heures ont défilées. A écouter de la musique. A discuter de tout et de rien, mais si peu du groupe, finalement. A partager les bières. A se faire passer des joints. Alimentés par les bonnes réserves de David. A rire, aussi, beaucoup. A profiter de chaque minute au maximum, en se disant que ce n’est pas prêt de se reproduire, un moment comme celui-là.



Bribes de souvenirs.


[...]

J’ai un énorme trou noir, pour la suite. J’imagine que ce n’est que cours-tram-resto U, films-livres-musique, centre-ville-Crous-sorties. Et on recommence, dans l’ordre ou pas.

[...]

Je suis quand même allée en cours, mercredi. Même pour une seule petite heure, sur les quatre de l’emploi du temps. J’ai filé discrètement, un peu avant que les 9h toutes rondes ne s’affichent. Dans mon sac, mélange d’affaires de cours, d’occupation pour le train, et de nécessaire pour la nuit. Juste un minimum. Le plus important m’attendait à Paris.

[...]

19h. Ou 19h30. Après un repas sommaire et rapide. Après avoir dissimulé les appareils photos. Billet bleu. Fouille. Le Zénith. Pour la deuxième fois. Mais, la fosse, cette fois. The Coral, en première partie. Sympa. Vraiment. Surtout les quelques chansons où les guitares et basses vombrissaient le plus. Un peu beaucoup d’attente, ensuite. La chaleur qui commence à monter de la foule. Les dernières gorgées de la bouteille d’eau. Qui finira vite en corps à corps avec le sol. Et puis. Les lumières. Ces quelques notes qui s’élèvent. Les cris et les mouvements de foule. Et. Eux. Lui.

Se dire que oui, oui, c’est bien eux, là, juste en face. Même si. Ne pas arriver à réaliser vraiment. Capter chaque seconde. Chaque moment. Chaque détail. Essayer. Sueur. Bras en l’air. Paroles hurlées. Sur la pointe des pieds. Des milliers d’étoiles, de sourires, d’étincelles au fond des yeux, du cœur, du ventre.

Liam, à une dizaine de mètres en face moi. Tellement. Sex. Rock. Et tout ça. Petit con qui se la joue au possible. Mais qu’on aime tant, comme ça. Pour ça.

Quelques photos et vidéos pour tenter de garder un peu de cette magie. Pour tenter de faire durer un peu ce moment-là. De le retrouver un peu, plus tard. D’y rêver. Encore. En attendant une prochaine fois. La prochaine fois.




La set-list. Géniale. Celles que je voulais. Wonderwall. Don’t look back in anger. Live forever. Turn up the sun. Lyla. Champagne supernova. Morning Glory. Rock’n’Roll Star. Et toutes les autres. Je n’aurais rien enlevé. Rien rajouté. Ou presque. Parce que. 1h10. Trop court. Vraiment trop court. Surtout quand le temps semble filer plus vite même que le tgv du matin. Et que les lumières se rallument trop vivement après un My generation orgasmique.

Le stand des t-shirts. Prix élevés. Mais se dire que. Pour Oasis. On peut bien faire des folies. Alors un t-shirt. Le noir. Et puis deux porte-clefs. Que finalement je ne paierais pas. Réussir à résister je-ne-sais-comment à la besace qui attirait inexorablement les yeux. Dehors, une affiche, pour orner les murs ternes de mon 9m².

La voiture, avec eux trois. Les souvenirs plein le corps. Plein la tête. L’envie d’encore, de trop peu. Mais pas de regret.



Putain. J'AI VU OASIS.

samedi 22 octobre 2005

"MON REGARD RESTERA EN L'AIR..."

Tout juste le temps, mais une semaine pleine de sourire à raconter. Alors, hop, récapitulatif rapide.


Elle avait pourtant commencé avec des boules dans la gorge, à l’écoute du nouvel AqME, si bon soit-il, où sont dispersée plein de petites phrases qui font que.

Et puis heureusement, une vie d’étudiante est une vie qui ne reste pas longtemps sur place. Dès mercredi, le sourire est revenu.

Sortis du cours de bio exténuant de 4h, direction resto U sous le ciel gris déprimant. Musiciens et danseurs africains (maliens, semblerait-il). Leur musique entraînante et leurs sourires jusqu’aux oreilles. Qui se transmettent par le bout des doigts et des pieds, suivant le rythme régulier.

Un peu plus tard. La Fnac. Attente d’Amélie Nothomb. Petite frayeur lorsqu’on arrête la file juste devant moi et me dit qu’il n’y a plus de place pour la conférence. Heureusement, quelques petites places sont vite trouvées. Me voilà accroupie par terre, devant la table de dédicace, près des deux fauteuils. Un peu de retard, et puis, la voilà. Petite femme fragile surmontée d’un chapeau noir presque aussi grand qu’elle. Une vingtaine de minutes et quelques résumés d’Acide Sulfurique plus tard, je me retrouve devant elle, Cosmétique de l’ennemi à la main. Mon préféré. L’intrusion d’un journaliste d’M6 désirant l’interviewer pendant les dédicaces m’empêche de lui adresse la parole. Mais. Je n’aurais même pas su quoi lui dire. Quoi que j’aurai bien voulu savoir où elle trouve les prénoms de ses personnages. J’ai quand même eu droit à quelques mots d’encre noir tracés de sa main et à un sourire.

Squattage avec Loly, rencontrée dans la file, en sortant. Un bateau en papier. Et l’esplanade, un peu, quelques minutes, entourée de lycéens.

De nouvelles heures plus tard. Nuit. Tram. Soirée chez une copine de fac, à la cité U d’à côté. On se retrouve à presque 20 dans sa chambre de 9m². Je n’aurais jamais imaginé qu’autant de personne puisse y tenir. Mais on l’a fait. Plein de gens inconnus. Mais l’alcool aidera à briser la glace. Vodka pomme. Décidément, je ne m’en lasserai jamais. La nuit avance, la soirée aussi, mais est loin de se terminer. Le bruit dérangeant, elle va se continuer dehors, dans le parking. Alcool, encore, musique, cigarettes, pets, R. qui joue de ses chaînes enflammées, moi qui la filme. La lueur des flammes vibrant dans la nuit a quelque chose d’hypnotique.

Et tout s’est enchaîné. Sur les coups de 4h30. La pluie. Tombant de plus en plus fort. La gardien de la cité U. Se plaignant du bruit. Les flics. Alors que j’avais la fin d’un joint dans la main. On s’est tous dispersé. Une dizaine de minute, marchant sous la pluie fraîche, le visage levé vers le ciel. Et mon lit. Tête déchirée. Sommeil.

Pour de courtes heures seulement. 5 ou 6, pas plus. Puisque rendez-vous en ville. Avec C. Et surtout avec Victor et M’sieur Burton. Encore un chef-d’œuvre, ce film. Encore. Mais on ne s’en lasse pas. Et Victor aura sûrement droit à une autre visite de ma part, dans la semaine.


Putain. Encore. Encore des semaines comme ça. Où le temps semble courir, où chaque minute est teintée de vie. Encore. Je veux vivre, encore.

samedi 8 octobre 2005

"BLOWING UP THE SUNSHINE..."

J’ai des tatouages malabar à moitié effacés sur les deux bras. J’avance dans Harry Potter, à coup de longues heures sur la banquette en simili cuir bleu de la Fnac, après les cours. J’ai acheté et commencé le nouveau Werber. J’ai contemplé James Dean pendant près de deux heures. J’ai revu Charlie et la chocolaterie, et ai rêvé devant la veste de Mr Wonka, une quatrième fois, une dernière fois, sur grand écran. Et toujours cette bande-annonce magique qui donne hâte du 19. J’ai pris deux douches à l’eau glacée. Je me suis empiffrée de chocolat avec C. pendant la séance ciné de vendredi. J’ai peu dormi, me suis couchée tard souvent, suis sortie beaucoup. Et surtout. Même pas une larme de versée.

vendredi 23 septembre 2005

"CAUSE I FEEL LIKE I'M NOTHING IN THE WORLD..."

J’ai été sur les nerfs toute la semaine. Peut-être un peu la rentrée, peut-être un peu tous ces signes partout, peut-être un peu l’excitation de revenir à Montpellier, je ne supportais pas l’idée de rester en place. Alors j’ai fait du shopping. Évidemment. Et j’ai béni mon boulot de cet été. Qui m’a permis de remplir mes étagères de musique, lecture, film et fringues. J’ai aussi fumé plus de clopes que jamais et bu des litres de café de moins en moins serré. (Et c’est bien parti pour continuer.)

J’aurais voulu parler de la rentrée, même si c’est plus que cliché. Mais en fait. A part deux réunions, dont une à la fac de science où on a pu remarqué des différences notables avec la notre, deux cours de stat’ et quelques glandages dans l’herbe, il n’y a pas eu grand-chose. Juste un petit souvenir d’il y a un an, quand j’étais arrivée ici pour la première fois, que je découvrais tous ces bâtiments et les quelques hectares qui me semblaient tellement immenses que je me demandais comment j’allais m’y retrouver. Et aujourd’hui. Je m’y sens chez moi.

Sinon j’ai réalisé que j’avais deux ans de fac derrière moi, et je me suis sentie terriblement vieille, d’un coup. Encore bien plus qu’à l’idée de perdre ma dizaine dans un peu plus d’un mois.

J’ai regardé Thirteen – que je n’avais jamais vu avant – cinq fois en deux jours, et je n’arrive pas à me sortir de la tête que c’est ce que j’aurais voulu être, ce que j’aurais voulu vivre. Aurais, oui, parce qu’elles ont 13 ans, et que merde, j’en ai 20. ou presque. C’est l’adolescence que j’aurais voulu avoir. Remplie de folie sous toutes les formes. Une adolescence à 100 à l’heure où rien ne compte, où rien n’a d’importance, où on ne prend même pas le temps de réfléchir. Plutôt que celle que j’ai eu, à être effrayée pendant des jours à la seule idée d’une mauvaise note, celle passée à jouer le rôle parfait de la petite fille sage sans même m’en rendre compte,... J’ai gâché toutes ces années, celles qui nous sont offertes pour profiter de tout, de la vie et de tout ce qui est interdit. Je n’en ai pas profité, je n’en ai rien fait et elles ont défilées sans que je m’en aperçoive vraiment. Jusqu’à maintenant, où je regarde en arrière et les voit si loin. Maintenant il est trop tard et je peux que rester là avec ces regrets coincés dans la gorge. Merde, j’aurais voulu vivre, pendant toutes ces années.


[Et puis aussi. Non. Rien.]

samedi 10 septembre 2005

"HERE WE ARE NOW, ENTERTAIN US..."

Ils m’ont proposé ça lundi. Se refaire une soirée et une nuit blanche comme la semaine dernière. Nous quatre. Steph, Seb, Cédric, et moi. Alors forcément, j’ai accepté tout de suite. Surtout que je ne sais même pas quand est-ce que j’aurais l’occasion de les revoir, et quand est-ce qu’on pourra de nouveau se programmer ça.

Alors j’ai pris le train en direction de Nice hier matin, et je suis rentrée il y a quelques petites heures.


Je dirais juste que : Vive les essayages dans les magasins ; la vodka ; les photos en sous-vêtements sur la plage, après la baignade de nuit improvisée ; les perruques et les claques sur les fesses ; le Sub’ qui passe Coccinelle de Dionysos et Marilyn d’Indo ; les vidéos pendant qu’on chante et danse sur la piste. Et eux trois.
Je dirais juste que : A bas les énormes vagues et les galets ; le vieux guitariste merdique sur le cours ; les instants déprime ; les moments ‘musique de merde’ ; les retards de train lorsqu’on n’a qu’une seule envie, retrouver son lit. Et les aux revoirs. Surtout en 4ème vitesse.

Juste ça.

Je pourrais aussi raconter que ce rapide séjour niçois s’est commencé à 3 dans les boutiques, à la recherche de LA veste (oui, je sais, je suis chiante) et qu’il s’est terminé à 4 dans un salon de thé pour un petit déjeuner très matinal. Qu’entre temps il y a eu. La terrasse d’un café. Des kebab. Des vodkas pomme et pomme ananas sur la plage. La tête qui tourne un peu. Les vêtements qui volent et le corps qui se plonge dans une eau délicieuse. De mauvais moments, des larmes et de la musique. De la vodka pure. Le Smarties et des legos. Des petits moments tendresse tous choupinoux. Le Sub’. Et. Plusieurs fois Indo, Placebo, Muse, SOAD, Manson et Noir Désir. Et aussi. Nirvana, Ska-P, la Mano Negra, RATM, Blur, Liquido, et puis bien d’autres. Un peu des chansons de merde, aussi. Un Sex on the beach siroté pendant un des comatages sur les bancs et les poufs. Des déchaînements sur la piste, et même que putain que ça fait du bien. Un banc blanc sur la Prom’, sous les étoiles à 5h du mat’. La gare et les guichets automatiques. Un petit déjeuner express avec une mini ration de Nutella. Et de nouveau la gare. De rapides, très rapides, trop rapides aux revoir, deux petites bises à chacun, et un rapide câlin à ma Steph. Avant de se précipiter dans le train, et d’y avoir un gros coup de cafard.

Je pourrais. Mais de toute façon ça ne racontera jamais assez bien. Jamais ces sensations-là, de rire avec eux, ou même juste d’être avec eux. Parce que là, j’aurais même envie de dire que j’les aime. Même si.


Et l’après. Le train qui s’éternise dans les gares et qui arrive à Avignon plus d’une demi-heure en retard. Les jambes lourdes et les pieds encore meurtris par les galets et les heures à user les chaussures sur les rues piétonnes et la piste de danse. Des tas de pensées toutes mêlées là-haut. Des larmes et des sourires dans la tête. Ne pas savoir trop quoi, ni comment. Juste être sûre que c’était encore une putain de super soirée/nuit/journée/ce que vous voulez. Et que encore. Et merde. Et tout ça. Et même plus.

lundi 5 septembre 2005

"J'AI CRU MOURIR DE JOIE LA DERNIERE FOIS QUE JE T'AI VU VOLER A COTE DE MOI"

Un petit aperçu (parce que certaines choses sont meilleures si je les garde pour moi). De deux nuits blanches consécutives. A faire la fête. Avec des gens plus que sympas. Et puis de l’alcool et de la musique.


D’abord, vendredi. 3h de train pour rejoindre Nice, et les rejoindre eux pour un après-midi. Pour un dernier après-midi et une dernière soirée avant longtemps. Et les Running Birds. Encore. Même que. J’suis amoureuse d’eux, je crois. Et que. J’ai une photo avec le bassiste. (Merci Cédric.) (Et Seb.)

Ensuite. Les au revoir qui s’éternisent dans la ruelle. Des photos pour immortaliser les derniers instants. Pour les souvenirs de nous qu’elle emporte là-bas.
Le reste de la nuit. Avec eux trois. Des regards croisés. Mais. Et puis, ça. Danser sur Indochine, Matmatah, Noir Désir, Placebo, Blur, System, et bien d’autres jusqu’au petit matin. Avant de partir pour la gare. Tenter de grapiller quelques minutes de sommeil, endormie contre mon sac, le visage collé sur la vitre.

[...]

Quelques heures de sommeil. Bien courtes. A se demander si je vais arriver à tenir.

Je les ai rejoints au resto. Tous ceux de La Poste, enfin, les jeunes, ceux que j’ai connus et côtoyé pendant un mois. On était 15.

Et puis, soirée dans cette boîte. Où je n’étais jamais allée. Parce que pas trop mon truc. Mais qui a suffit pour que je m’amuse, beaucoup. La nuit est passée vraiment vite. J’étais bien, je crois. Avec eux. Même si je n’ai réalisé que trop tard que je ne les reverrais pas. Ou du moins pas avant vraiment longtemps, pour certains, si... Et puis des petites choses. Toutes connes. Des mots. Des gestes. Mais qui font du bien, quand même. Même si une fois de plus, ma timidité, seulement un peu atténuée après mes deux verres, m’a empêchée de vraiment en profiter. Comme j’aurai pu. Comme j’aurai dû ?

On est resté jusqu’à la fermeture, on avait la piste et les podiums pour nous seuls. On a bien rigolé à danser n’importe comment sur les dernières chansons, du style I will survive.

On a fini à six chez F. pour le petit déjeuner, tandis que M. dormait dans la voiture ; puis R. et B. m’ont encore raccompagnée, B. essayant de retrouver le chemin tout seul, moi lui lançant des « non » plein de rires à chaque fois qu’il se trompait.

dimanche 4 septembre 2005

"SOME OF MY FRIENDS ARE RECORDS..."

...SOME OF MY FRIENDS ARE DRUGS !



J’ai enfin le nouvel album de Dionysos et celui des Transplants. Depuis quelques jours. Et pas déçue. Vraiment pas. Même que Putain qu’est-ce qu’ils sont bons ! Alors maintenant j’ai vraiment hâte d’être en décembre pour voir Mathias et sa bande sur scène. Et je donnerais tout pour être à l’Elysée Montmartre jeudi soir. Alors je lance un dernier appel, désespérée. A toute personne passant sur cette page et lisant ces mots, susceptible d’aller au concert, de m’héberger pour la nuit ou de rester jusqu’au petit matin dans les rues/bars parisiens avec moi. N’importe quoi, pourvu que je puisse voir Tim et Travis. S’il vous plait, s’il vous plait, s’il vous plait.

[...]

Bon, je viens d’apprendre que la tournée européenne a été annulée. (Du coup j’ai bien l’air conne maintenant.) Mais qu’est-ce qu’ils ont tous ?!

Évidemment ça m’évite de passer la soirée de jeudi à me morfondre chez moi en pensant aux petits chanceux qui seraient au concert. Mais je me dis aussi qu’il y aurait eu une chance pour que j’y sois, et que là maintenant c’est foutu. Ils ont intérêt à reprogrammer une tournée !

mercredi 31 août 2005

"AND ALL I WANNA HEAR IS THE MESSAGE BEEP..."

C’était ma dernière nuit de boulot. Soulagée d’en avoir enfin fini. D’être en vacances pour quelques semaines. Mais aussi. Des regrets de quitter ce lieu, cette ambiance, et surtout les gens que j’y ai connu, même si je n’ai été vraiment proche d’aucun. Alors, quand G. m’a proposé de sortir avec leur petite bande samedi, et, plus tard, d’aller prendre le petit déjeuner avec eux, chez lui, en sortant du boulot, je ne pouvais que dire oui.

Gorillaz à fond dans la voiture à 5h30, avec les deux G., et la banquette qui tremblait sous mon dos, sous l’effet des basses.

Les rues encore endormies, et une boulangerie ouverte, étape avant l’appartement pour passer le début de la matinée, ou la fin de la nuit. Pains au chocolat, brioches et croissants pour certains, bière et pastis pour d’autres, parfois même un peu de tout mélangé. Le tout accompagné des clips merdiques diffusés par M6, mais qui nous ont tous bien fait rire. Et puis je les regardais, tous. Et malgré mon sentiment de me sentir un peu étrangère au milieu de leur groupe déjà soudé, je me sentais bien.

Sur le coup des 7h, fatigue oblige, on s’est décidé à partir, au compte-goutte. B. et R. m’ont raccompagnée chez moi, on a discuté de la soirée de samedi et de Blink, de Urethra Chronicles II et du clip de First Date.

lundi 29 août 2005

"OH OH OH SET ME FREE..."

A passer mes nuits à travailler et mes journées à dormir, le mois d’août a filé sans que je le voie. Alors aujourd’hui, j’ai évité de traîner au lit, et je me suis levée ‘tôt’. J’ai pu profiter d’un après-midi d’été, et laisser ma peau se gorger de ce soleil éclatant. Je suis allée à La Poste déposer une lettre et récupérer mon acompte de salaire, et en revenant, alors que je marchais sur cette petite route goudronnée, j’ai levé la tête, ai regardé le bleu du ciel, et j’ai respiré l’odeur d’été et l’atmosphère de mon petit coin de sud.

Je me retrouve avec une pêche d’enfer pour entamer ma dernière nuit de boulot, et plein de sous en poche, prête pour faire la fête vendredi.


Sinon, je me suis dit que ça devait être super trippant, un concert de Manu Chao.

mardi 23 août 2005

"WHY LIVE LIFE FROM DREAM TO DREAM..."

Je me suis levée tôt, ce matin. J’ai pu prendre un vrai petit déjeuner, et pratiquement finir une lettre. Ensuite, il m’en restera une à continuer, et une autre à commencer. Ça faisait longtemps que je n’avais pas écris autant et aussi facilement, sur le papier.

Cet après-midi, balade en ville. Parce que j’en avais envie, que j’avais des petites choses à y faire, mais surtout, parce que j’en avais besoin. Pour respirer. Même si le boulot me permet de moins ressentir l’étouffement à la maison.
Un tour à la bibliothèque, d’abord. Parce qu’elle était fermée depuis un peu plus d’un mois, et que les quatre bouquins empruntés étaient terminés depuis des semaines. Ma besace était un peu plus légère, en sortant, mais remplie de jolies choses. La B.O. de Moulin Rouge. Surtout. Enfin. Je vais pouvoir me remplir la tête des voix de Nicole Kidman et Ewan McGregor sur One day I’ll fly away, l’Elephant Love Medley, et Come What May. Et puis la B.O. de Trainspotting. Qu’il faut que je vois. Depuis le temps. Encore un peu de musique, avec un album de la Mano Negra, et un dvd de Thomas Fersen, pour découvrir, en live. De la lecture, Hubert Selby Jr. Et un film. Une adaptation d’un S. King. D’un de mes préférés. En espérant ne pas être déçue, une fois de plus.

Je me suis faite rembourser les trois places. Tout en liquide, waw, je n’avais jamais eu autant sur moi. Alors évidemment je n’ai pas résisté. J’ai allumé une clope, et j’ai foncé vers la boutique de cd et dvd d’occasion.

J’ai ris des plaisanteries du jeune vendeur adorable, pendant que je fouillais les bacs de nou"veautés. J’en ai sorti l’album d’Elista, orné d’un minuscule post-it jaune où sont inscrites les six lettres en encre rouge. Et d’une petite étiquette blanche indiquant 5€. Et je suis tombée sur Mud Flow, A life on standby, un euro de plus. Même si je l’ai déjà, sur l’ordinateur. Je n’ai pas réussi à me raisonner, pour celui-là. Alors j’en ai délaissé bien d’autres, des tas de trésors. J’ai renoncé à aller faire un tour du côté du rayon pop rock français. Pour pouvoir prendre un ou deux dvd. Finalement, trois. Mais comment choisir entre Basketball Diaries, Baise-moi et American Psycho ?

Je suis sortie, ma besace toute rebondie et une nouvelle carte de fidélité tamponnée dans ma poche. Mais il manquait encore quelque chose. Alors. Un passage à la boutique de livres d’occasion, dans la rue perpendiculaire. Et quatre bonheurs en plus dans ma bibliothèque. Qui ne tarderont pas à être dévorés.

Dans la même rue, les boutiques de fringues. J’ai essayé un t-shirt à l’effigie de Mr Jack Skellington sur lequel j’avais craqué, mais il est retourné à sa place. Je ne sais comment j’ai pu. J’imagine que la taille trop serrée m’a aidé.

Un magazine et une canette de Nestea, en attendant l’heure du bus qui devait me ramener. Travis annonce que Blink a bel et bien splitté, et cela à cause de Tom. Et merde. Sujet assez tendu, le reste de l’interview tourne autour des Transplants. Album à la fin du mois. J’ai hâte. Et. Concert parisien au début du prochain. Qu’est-ce que j’aimerais. Une interview des Dionysos à propos du prochain album, qui arrive bientôt. Et que j’attends vraiment, aussi.

Ma place habituelle dans le bus était prise, et je n’avais même pas de musique sur moi. Je me suis plongée dans les premières pages d’un Roald Dahl. Un coup d’œil lancé vers l’arrière lorsqu’on est arrivé en haut de la colline. Ce paysage si familier. M'a soudain paru surprenant de beauté et tellement dépaysant. L’impression d’être de l’autre côté de l’Atlantique, pas loin d’un coin désertique. Et résonnaient dans ma tête. Quelques mots. One day I’ll fly away...

vendredi 19 août 2005

"AS MY MEMORY RESTS, BUT NEVER FORGETS WHAT I LOST..."

Envie de bilan. D’habitude on fait ça à l’occasion de la nouvelle année, ou de la fin de l’année scolaire, avant de partir en vacances. Moi j’ai décidé ça cette nuit, en pleine insomnie et en plein mois d’août.

Un bilan de l’année écoulée, donc. En approximativement un an, qu’y a-t-il eu de marquant dans ma vie ?

De la musique. Beaucoup. Des cd. Certains achetés, d’autres téléchargés sur le net, d’autres encore transmis par MSN, et quelques-uns gravés et envoyés par les soins d’une jolie demoiselle. Des surprises, des découvertes, des confirmations, des satisfactions, bref, des tonnes de plaisir pour les oreilles. Des concerts. Des attendus, des improvisés, des gratuits grâce à un gentil videur, des à 5 €, des plus chers. Des qui se prolongent un peu dans les pubs avec les groupes, ou juste le temps d’une photo et de quelques autographes. Des groupes découverts dans des bars. Flow, Whiskas, Monsieur Lune, Les Running Birds. Des coups de cœur, des fous rires, des fantasmes, de jolis souvenirs.

Une ville qui devient la mienne le temps de quelques mois, quelques jours par semaine. Cette ville que je me surprends à considérer de plus en plus comme ma ville, et plus seulement ma ville d’adoption. Cette ville que j’aime tant, que je pourrais parcourir pendant des heures et des kilomètres. Cette ville où j’aime de plus en plus vivre et que je ne quitterais pour rien au monde.

Des gens. Nouveaux. Rencontrés à la fac, à Paris, au boulot, sur le net, à Nice, … Des connaissances, des amitiés, des liens. Qui se font. Se défont, aussi, parfois. Et puis les amis. Toujours là. A qui on oublie trop souvent de dire merci. D’être ce qu’ils sont. D’être présents. D’être eux. Et avec nous.

Des voyages. Des heures de train. Le soir, tard. En pleine nuit. En milieu d’après-midi. Au petit matin. Des paysages qui défilent. Le soleil qui se lève. Qui se couche. Le soleil qui réchauffe la vitre. Les gouttes de pluie qui la mouille. Les nuages gris. Les ciels bleus. Des gares. Avignon centre. Avignon TGV. Montpellier nouvellement agrémentée d’un St Roch. Marseille. Paris gare de Lyon. Paris gare du Nord. Paris Montparnasse. Toulouse Matabiau. Nice ville. Et la petite gare déserte du village qui jouxte le mien.

Des soirées. A écouter de la musique, à rire, à boire, à fumer aussi, puisque nouvelle manie (occasionnelle et encore rare) de cette année, qui en remplace une autre. Des yeux qui brillent et des sourires aussi.

Des heures dans des salles obscures, puisque la découverte du cinéma à moins de 4 € et des petits films pour le plaisir. Et puis d’autres heures, calée au fond du lit, devant l’écran de l’ordinateur, et les joies du portable.

Des pages et des pages manuscrites dévorées quasiment chaque jour. De jolies découvertes, des sourires, des larmes, des *boum* au cœur et des *grou-grou* au ventre. De la place en moins sur mes étagères. Et le plaisir, toujours.

Des mots griffonnés, un carnet à spirale terminé, un autre commencé. Des écrits recopiés sur ordinateur. D’autres tapés directement avec l’inspiration. Deux ou trois centaines de notes sur le blog qui a dépassé son premier anniversaire depuis quelques mois.

Des discussions interminables sur le net, avec ceux qui comptent. Des soirées C.C. remplies de fous rires, de n’importe quoi dans tous les sens et de trips impossibles à suivre. Du bonheur en barre, avec eux.

Des lettres, envoyées, reçues. Des paquets, envoyés, reçus. Des cadeaux, aussi. Tout plein d’étoiles et de paillettes. Qui se déteignent au fond des yeux, ensuite.
Des photographies. Un peu spéciales. Un peu jolies. Un peu réfléchies. Un peu une nouvelle passion.

Des nuits blanches. Pas mal. De plus en plus. Pour cause de boulot, de soirées qui s’éternisent, d’insomnies, ou de temps qui passe trop vite.

Une nouvelle université. Une nouvelle filière. De nouveaux cours. Deux semestres validés. Le premier de justesse. Le second avec succès. Des heures de cours passionnantes. D’autres assomantes. Mais l’envie de continuer. Dans cette voie. Dans ma voie ? Des centaines d’heures dans les amphis, les salles de classe, la bibliothèque, la salle d’informatique. Des heures sur des bancs, des chaises. Des heures dans l’herbe, assise ou même allongée, sous la pluie ou le soleil, seule ou à plusieurs, à lire, réviser, écouter de la musique, discuter, dormir. Des dizaines de cafés-plein-d’eau à 0,50 € au distributeur. Des tonnes de flyers récupérés.

Des kilomètres dans les rues pavées des centres-villes, à user les semelles des nouvelles Doc Marteens et le bas des pantalons déjà bien élimés. A passer de boutique en boutique, ou juste pour le plaisir de marcher. Des après-midi sur l’herbe de l’esplanade, avec de la musique et de la lecture, ou de la bonne compagnie et l’ombre des grands arbres, d’autres sur la Com’, assise en tailleur sur les dalles, devant ces musiciens aux guitares sèches.

Des beignets à la framboise, des croissants à l’abricot et des pains au chocolat géants tout chauds de la sandwicherie-viennoiserie d’en face de la gare, et des bouteilles de 50 cl d’eau citronnée des distributeurs des quais, en attendant le train.

Des trajets en bus et en tram, en car quelques fois, le visage collé contre la vitre à observer le ciel, ou quelques fois le regard tourné vers les autres voyageurs, histoire de capturer un moment.

Des hauts et des bas sur le compte en banque. Les poches qui se vident et se remplissent. Des euros dépensés, un peu à tort parfois, mais jamais excessivement. Et puis d’autres gagnés. Bourse, vente de cd, job d’été.

De jolis moments, des déceptions, des claques dans la gueule, de la vie à 100 à l’heure ou plutôt à petits pas, des kilos en plus qui refusent de repartir, du soleil qui brille et du vent dans les cheveux, des bouffées de bonheur, des vilaines phrases de la petite voix, des coups au cœur, des envies violentes, des surprises sucrées, des jolis garçons souvent et partout, une nouvelle déco de la chambre toujours pas terminée, de grandes sensations de manque, de la haine, de l’amitié, de l’amour un peu ou presque mais on y croit, des cheveux plus courts, des bougies suicidées, des larmes, des sourires, des orages qui plongent la maison dans le noir, des souvenirs, beaucoup.


[Edit : Et j’ai oublié, entre autres : Un piercing ; des journées CC ; des rencontres d’écrivains ; des journées, des soirées et des nuits à la plage ; ...]


Pour l’année qui arrive. Qui commence. Je veux. Juste. Tout ça. La même chose. Mais en 100 fois plus intense.

jeudi 18 août 2005

"NEVER LET ME GO, I'LL NEVER LET YOU FALL..."

Je n’ai toujours pas assimilé. La nouvelle d’hier. Annulée. Non. Il ne peut pas. Il ne peut pas. Putain. Je commençais tout juste. Depuis des mois. A réaliser. Que j’allais enfin le (re)voir. Et je n’arrive pas. Depuis un peu plus de 24h. A réaliser. Que je ne vais pas le voir. Non, il ne peut pas...


Imaginez. Le groupe/chanteur/musicien/... dont vous êtes "fan". Celui que vous suivez depuis des années et des années. Sans compter. Sans faillir. Celui que vous écoutez pendants des heures sans vous lasser. En le trouvant même à chaque fois encore plus talentueux et surprenant. Ce groupe/chanteur/... qui a partagé tant de vous, tant de votre vie. Des larmes, des sourires, des anniversaires, des heures de solitude, des voyages en train, en voiture, des trajets jusqu’au lycée, des moments sur des bancs, d’autres dans l’herbe. Celui qui peut vous remuer les tripes comme le corps. Le groupe/chanteur/... de votre vie, quoi.

Celui-là même qui a été le premier concert de votre vie. Qui vous y a ébloui. Séduit. Encore plus que vous ne l’étiez déjà (si si, c’est possible). Celui qui ne fait qu’une seule date en France tous les deux-trois ans. Dont vous attendez et espérez la venue plus ardemment qu’autre chose. Celui qui, un jour de printemps, annonce une tournée européenne hors du commun. Et un spectacle parisien événementiel. Quelques jours après. Mise en vente des billets. A la première heure, le vôtre précieusement dans votre sac. Pendant des mois vous le chérissez. Le regardez en rêvant au jour inscrit sur le papier bleu. Ce jour qui approche. Un mois avant l’événement. Vous commencez un compte à rebours journalier.

A J-21. L’excitation qui grandit, l’impatience qui se fait de plus en plus forte. J-21. Et vous le reverrez, enfin. J-21. Vous apprenez que. « Eminem announced today that he will be canceling his European tour dates, which run from September 1st through 17th. Eminem is currently being treated for exhaustion, complicated by other medical issues. The shows are not expected to be rescheduled. »


Merde.


Imaginez. Tout ça. Alors, vous avez le droit de le détester, maintenant, n’est-ce pas ?

dimanche 31 juillet 2005

« Une fois qu’on a perdu quelqu’un, a-t-on forcément envie de le retrouver ? Une fois qu’on a refermé les blessures, prend-on le risque de les rouvrir ? Peut-être qu’on se reverrait, qui sait, mais ça ne pourrait plus être de la même façon. »


Ouais. On s’est perdues.



[Et sinon, demain, premier jour de boulot. Ou plutôt première nuit. La première d’un mois de blanches. J’espère que ça se passera bien, je commence à avoir cette boule au ventre, la même que pour les rentrées, surtout celles où on ne sait pas ce qui nous attend. J’espère aussi que j’aurai le temps de passer à leur bibliothèque voir s’ils ont des chouettes choses à découvrir pendant les pauses.]

lundi 18 juillet 2005

"TODAY WE ESCAPE, WE ESCAPE..."

La séance était à 12h, et il n’y avait pas de bus après 10h, je me suis donc retrouvée en ville avec pas mal de temps devant moi. Je suis passée acheter ma place pour Raphaël, ce n’était pas prévu avant un moment, mais à la vitesse où elles partent, j’ai préféré ne pas courir de risque. Même si mon compte en banque n’était plutôt pas d’accord avec moi. J’ai essayé de marcher lentement, entre la rue principale et le cinéma, mais je n’y arrive pas, je n’y arrive jamais, surtout quand je suis seule. Je me suis assise sur le petit muret, sous les dizaines de pancartes du festival. Les jambes en tailleur, le livre posé sur les genoux, mon visage caché derrière une barrière de cheveux tombant, j’ai passé une heure les yeux plongés dans le cinquième tome des aventures de Barbary Lane. Une place pour Charlie, s’il vous plait. Les pièces de monnaie ont tinté sur le comptoir en bois foncé. Salle 2. Que j’aime ces petites salles, quand elles sont presque désertes. Je me suis installée dans la rangée du milieu, en face du centre de l’écran. La meilleure place. Le temps de tourner deux trois pages, la salle se plongeait dans l’obscurité, et l’écran nous projetait la bande-annonce des Corpse Bride, qui promet un nouveau chef d’œuvre Burtonnien. Puis, le logo de la Warner Bros enneigé, et de nouveau le voyage chocolaté.

Après le cinéma, une pause déjeuner dans le parc et un café à l’O’Neill’s, j’ai décidé de me balader un peu, plutôt que de rentrer tout de suite en bus. J’ai donc marché, sous la pluie qui recommençait à tomber, accompagnée par Ghinzu, comme souvent depuis des mois. The way you move, the way you breathe, The way you look at me..., me lançait John aux creux de l’oreille, alors que des gouttes de plus en plus grosses s’écrasaient sur mon pantalon, en fonçant la couleur par endroit. L’eau ruisselait sur mes bras nus et retombait par le bout de mes doigts.

A force de marcher, en longeant les remparts, j’ai fini par arriver à la structure métallique ‘artistique’. Celle que je voulais prendre en photo depuis un moment. Je me suis d’abord mise à l’abri, au creux de la pierre des murs chauds. Un peu pour sécher mes cheveux et essuyer mes mains sur la toile recouvrant mes jambes ; un peu pour attendre que ça se calme, toute cette eau, et pouvoir aller faire ces fichus clichés. J’ai dû en prendre une bonne dizaine, peut-être plus. De tous les côtés, je tournais autour, cherchant le meilleur angle. Il y en a quelques-unes d’à peu près présentables, dans le lot, malgré la mauvaise lumière, le sol détrempé qui m’a empêché de m’y asseoir ou même de m’accroupir pour prendre les photos comme je l’aurais voulu – mais j’y retournerais, quand il y aura un grand soleil dans le ciel. Et aussi malgré le trafic incessant sur la route située à quelques mètres, et qui s’est glissé sur quelques clichés.

Une heure plus tard, j’étais dans un de ces magasins que je pourrais presque qualifier de paradisiaques, tant il y a ce dont je rêve à profusion. Je me suis dirigée, bien décidée, vers le fond de l’allée, là où je pourrais passer des heures et des heures. Je n’ai pas réussi à résister, en le voyant sur le présentoir qui lui était exclusivement réservé. J’ai tendu mes mains vers la couverture bleue recouverte de feu et au titre inscrit en langue originale, et me suis glissée dans le canapé bleu lui aussi, un peu le même, en face d’un joli garçon plongé dans une bande dessinée. En un peu plus d’une demi-heure, je n’ai lu qu’une dizaine de pages, même pas la totalité du premier chapitre. J’ai pourtant refermé le livre avec une certaine fierté, faible et honteuse car idiote, parce que j’ai quand même compris toutes ces pages lues, alors que je ne m’attendais qu’à un déchiffrage difficile abandonné au bout de quelques lignes. Mais se pose un autre problème, maintenant que je sais que je peux le lire et plus ou moins bien le comprendre en anglais : le découvrir en version originale, ou attendre la version française qui n’arrive pas avant deux mois et demi ?



Wow. Waw. La réaction à chaud. Je viens tout juste d’aller voir les concerts montpelliérains de la rentrée. Je passe de page en page, vois les intéressants déjà notés, et d’un coup, tombe sur deux mots qui m’accrochent le regard : Sigur Rós ! L’euphorie complète, les yeux qui s’écarquillent, la bouche qui laisse échapper un « Haaaaaaan ! », l’envie de sauter partout dans la pièce, les mains qui tremblotent en essayant d’attraper le portable en toute vitesse et de taper un message pour Steph afin de partager la nouvelle. Sigur Rós à Montpellier, non mais Sigur Rós à Montpellier !

mardi 12 juillet 2005

"FAITES L'AMOUR PAS LA MORT" (Philippe Prohom)



(Elle est moche, elle est floue, mais je l’ai, putain.)

Vendredi, les Hollywood Porn Stars, *waouh*, vraiment. Surprise. Parfait pour commencer. Un peu de Déportivo, rapidement, avant de retrouver Ghinzu, pour un show comme ils savent les faire. John danse toujours aussi bien. Réussir, cette fois, à avoir cette fichue photo de lui debout sur son clavier. Non mais. Ratée une fois, mais pas deux. Mickey 3D, de loin, les mots qui parviennent aux oreilles. Starsailor, puis se réchauffer avec Sinsemilia sous le Dôme. Une chanson de Patti Smith, avant d’aller découvrir Jeanne Cherhal.

Le samedi, dès l’arrivée, AqME. Me mêler à la foule. Et crier, chanter, bouger. Parce que ça fait du bien. Et parce qu’AqME. Et parce que besoin, aussi. De ça. Puis AS Dragon, découvrir Natasha. Les retrouver tous, après, et se poser dans l’herbe, pour le patchwork de noms, émouvants, des milliers de gens, tous silencieux, les noms cités sur scène, les patchworks s’étalant sur le sol. Se lever et se rapprocher pour The Servant. Et Dan. Et Chris. Toujours aussi. Et ce petit quelque chose en entendant le How can I get you… Qui fait sourire. Un peu plus tard, allongées sur le sol, quelques chansons de Luke. Résister tant bien que mal à attraper ce joint tendu vers moi, grommeler un « non » d’un ton plus ou moins tranché, alors qu’à l’intérieur, mille questions. Essayer de les chasser, un moment. Mais ne pas réussir à éviter les regrets, plus tard. Partir en avance pour Saez. Parce que. Saez. Enfin. Voilà. Un Fils de France prolongé qui secoue les tripes. Les corps compressés, les mouvements de foule, les cris, les jambes qui flanchent sous les poussées, et puis tenir, malgré tout. L’habitude, en fin de compte. Mais aimer ça. Putain, ce que ça fait du bien, quand même. Qu’est-ce qu’on se sent bien, après. Marcher, vite, jusqu’à la grande scène. Entendre Stupid Girl, de loin. Mince. Mais profiter quand même du reste. Shirley à croquer en rouge. S’en mettre plein les yeux, la scène, l’écran, la scène, l’écran. Garbage, putain. Suivre de loin Le peuple de l’herbe, et puis retrouver les chansons festives de La rue Kétanou. Avoir encore la force de bouger. Il le faut bien, la nuit est longue, encore. Nuit blanche partagée entre jeux de cartes et musique électro. Faire le plein de son. Du sommet du crâne au bout des pieds. Ou plutot l’inverse. Le son qui monte. Qui remonte. Dans les jambes. Qui se remuent. Qui sautent. Le dos. Le long de la colonne vertébrale. Se propage dans les bras. Qui se lèvent. Et jusque dans la tête. Les oreilles, les yeux, fermés, la bouche, le crâne. Au plus profond. Dans la peau, dans le sang, au bout des doigts, dans chaque parcelle de peau, dans chaque cellule. Les vibrations dans tout le corps. Se sentir libre. Vivante et libre. Comme jamais. Putain. Comme jamais.

Dimanche, le dernier jour, sur un fond de regrets. Début d’après-midi avec Debout sur le zinc, et le corps qui bouge déjà, malgré les derniers jours mouvementés qui se font sentir dans les jambes. Putain, après tout, c’est le dernier jour, et c’est les Solidays, merde. Autant en profiter. Quitte à en crever. (Enfin...) Gomm, vite fait, déception. En laisser quelques-uns devant Calogero et se diriger vers Camille, la jolie surprise. Puis, Prohom. La claque. Wow. Génial. Vraiment. La troisième grosse surprise. Envie de l’album. Envie de les revoir. Se dire que c’est la dernière occasion de se défouler. Alors avancer, au milieu des gens. Et se laisser aller. Fermer les yeux. Et puis encore ce sentiment de liberté. Pour quelques minutes. Un peu plus tard, le dernier concert. Déjà. Et quel concert. Matmatah. Lambé an dro et Au conditionnel, bien sûr. Et Emma. Pour la fin, avant le rappel. Putain, Emma.

Et puis, la fin. La foule qui se dirige vers la sortie. Nous au milieu. Comme pendant des trois jours. Ce sentiment d’être tous unis par la musique. Ce truc qui remue à l’intérieur quand on y pense. Quand on le voit. Quand on le sent.


De la putain de bonne musique à profusion. Des jambes mortes. Des souvenirs plein la tête. Le sourire scotché sur le visage. Les yeux qui brillent. De jolies rencontres. L’idée d’avoir participer à quelque chose de fort. Une envie d’encore.


[Et puis, merci, quand même. Pour le lit, les clips, les pancakes, le nutella, tout ça.]

lundi 4 juillet 2005

"THE SUN GOES UP AND THE SUN GOES DOWN..."

Une courte nuit de sommeil, et puis, samedi, j’ai pris le train de 7h07 pour Paris. Le voyage m’a semblé passer plus rapidement que d’habitude, mais c’est sans doute d’avoir passé beaucoup de temps les yeux fermés. A la gare, Chloé, Semp’, Loiz et Alex étaient censés m’attendre, mais ma troupe d’accueil s’est retrouvée réduite à Alex seulement, les filles en retard nous retrouvant directement à la gare du Nord. Quelques détours imprévus dans le métro parisien, et on les y a rejoint, elles étaient déjà avec JM et Nat’, arrivés de Lille. On s’est ensuite tous dirigé vers la gare Montparnasse, pour récupérer Ben. Il avait son chapeau et sa veste, et nous a sorti ses lunettes noires, comme on avait vu sur les dernières photos. Un moment passé à glander dans la gare, avant de se décider à bouger. Direction Châtelet, avec pause déjeuner pour certains, avant de se rendre au jardin du Luxembourg. Il était encore tôt, il n’y avait personne, on en a profité pour faire un tour au McDo. Ben et moi sommes restés dehors à attendre les autres, nous avons un peu discuté, de tout, et il m’a offert son paquet de Bisc’ & M&M’s, je n’avais jamais goûté, et c’est super bon. Puis de nouveau le jardin du Luxembourg, on s’est posé à l’ombre, sur le béton, le temps de manger et d’attendre 14h.

La suite, c’est les gens pas vus depuis des mois, des inconnus, d’autres auxquels on n’a pas très envie de se lier, et puis les photos, les coups de téléphone, Virginie, les sourires, les rires, le gravier qui fait mal aux fesses, les nouvelles qu’on donne, celles qu’on apprend, ... Et puis, après une petite escapade d’une heure et demie avec entre autres le choix du cadeau, le retour au milieu d’eux, dans l’herbe cette fois, et puis les pigeons, leur match de rugby, les photos, encore, les projets de concerts parisiens, ...

L’après-midi est passé à une allure folle, mais il nous restait encore de longues heures ensemble devant nous... Quelques personnes en moins, notre petit groupe s’est retrouvé au Pizza Hut, où il s’est agrandi, pour fêter l’anniversaire de Poupine. Plus de monde que prévu, on a déplacé les tables, chaleur, les menus sont vite devenus des éventails, choix difficiles, qu’est-ce qu’on prend, finalement pizzas partagées avec Loiz, photos, improvisation d’une carte d’anniversaire souvenir signées par tous, discussion avec Mélissandre que j’ai appris à connaître et chez qui je devais dormir, très sympa, fan des Cure et de Burton, je ne peux que l’aimer. On a bataillé pendant une bonne dizaine de minutes pour s’en sortir avec la note, qui paie quoi, comment, et la monnaie ?, on vous doit ?

Puis le métro, on s’est séparé, pour nous direction St Michel, le pub, les videurs spéciaux à l’entrée, on a retrouvé les autres kikidonkiens dans les salles qui nous étaient spécialement réservées. C’était parti pour une longue nuit. Des poufs, des canapés, des fauteuils. Une Eristoff, une gorgée de vodka cerise, quelques-unes de tequila orange. De l’alcool dans les veines, mais pas assez. De toute façon, une certaine appréhension du un peu plus, mêlée à l’envie. Coup de téléphone, Boyan, et ma deuxième rencontre bloguienne. De la musique, les corps qui s’échauffent en dansant, la fraîcheur de l’extérieur. L’heure qui avance, la nuit qui touche à sa fin, et la moitié des gens assommés par la fatigue. Quelques dernières photos de groupe, les au revoir, l’envie de rester, encore.

On s’est retrouvée à deux, après l’excitation et l’agitation de la soirée, dans le calme de l’aube parisienne. Et j’ai trouvé Paris jolie. Pour la première fois. Le jour qui se levait, la fraîcheur de la nuit qui nous entourait encore, Notre Dame, les ponts, le Pont Neuf au loin, le calme.

Et la fin de ce week-end parisien, l’appartement de Mélissandre, 6h30, les yeux qui se sont fermés et moi qui dormait 5 minutes après. Le réveil en début d’après-midi, douche, petit déjeuner aux Oreo Cookies que j’ai découvert et ai trouvé délicieux, discussion sur Burton, le Nutella, le cuisiner anglais Jamie Oliver, livres de cuisines, musique, The Gathering. De nouveaux les rues parisiennes, la gare de Lyon, au revoir à Mélissandre, merci pour tout. Un peu d’attente, des textos, et puis mon train, fin de ma nuit, musique, et mes premières lignes dans mon nouveau carnet.


Juste des idées en vrac qui n’ont pas trouvé leur place là-haut :

Le bar était moyen, enfin, ce n’est pas le style que je préfère, mais en fait, je m’en foutais de l’endroit où on était. Je m’en foutais qu’on ne puisse pas discuter tranquillement. J’aurais pu y rester des heures et des heures, même malgré la fatigue. Parce que juste d’être avec eux, j’étais bien. Parce que juste avec eux, je me sens bien.

Ouais. Je crois que c’est ça. On s’en fout de l’endroit où l’on est, tant que l’on est ensemble. Même si ça fait cliché. Putain. Je crois que je les aime, tous.

Et hier soir, alors que je rentrais chez moi, je me suis dit. Mais putain, qu’est-ce que je fous là ? Et je me suis surprise à penser cette phrase plus que stupide... Ma place n’est pas ici. Je voulais juste être encore là-bas, être juste avec eux. Comme d’habitude, on pourrait dire. Comme à chaque rencontre, à chaque fois que je les vois. Mais non, même pas. D’habitude, c’est juste le manque de l’ambiance, de la nostalgie après que l’excitation de l’instant soit retombée. Là, c’était différent. Autre chose.

A côté d’elle, je me sens terne, dénuée intérêt, totalement stupide, conne et moche... Et les gens la préfèrent toujours, je les comprends, mais pour un jour, pour une personne, une fois, j’aimerais être celle qui brille, celle qui vit.

Et depuis hier soir, la nausée, cette envie de (me) vomir, de (me) faire mal. Alors je me défonce la tête à coups de musique violente, en attendant que ça passe.

jeudi 30 juin 2005

"I AGREE IF YOU SAY "YOU'RE SELFISH", YOU'RE RIGHT, THAT'S ME..."

Ne pas vouloir laisser passer les deux derniers jours de la fête du cinéma. Avoir plein d’envies. Trop pour pouvoir toutes les assouvir. Alors, lundi, se contenter de Madagascar, puis de Batman Begins, dans les grandes salles climatisées du Pathé. Celles que je déteste de plus en plus. Mais ces films-là ne passaient pas dans le petit Utopia du centre-ville. Mardi, y aller, dans ce petit cinéma. Y découvrir Douches Froides, et ensuite, s’user de nouveau les rétines avec Garden State, pour la deuxième fois.

Manquer de temps, d’argent, d’organisation, pour voir aussi Amityville, A Dirty Shame, et revoir Les Poupées Russes. Mais apprendre que A Dirty Shame passera le mardi suivant, à la séance de midi, celle à 3€50. Alors sourire.

Sortir de ces deux jours de cinéma souriante pour Madagascar (drôle, vraiment, j’aime beaucoup l’ambiance, le fond proche de Shrek, et puis, surtout, la scène à la American Beauty), un peu déçue par Batman (le seul des quatre pendant lequel je me suis ennuyée et ai regardé l’heure à plusieurs reprises), drôlement surprise et touchée et tout ça, par Douches Froides, et toujours aussi émerveillée par Garden State, que je soupçonne d’être même encore mieux à la deuxième visualisation.


Mercredi, aller pour la dernière fois à Montpellier, terminer le déménagement, le départ. ["Terminer le départ", c’est drôle, dit de cette façon.]

Quitter définitivement ce petit 10m², avec un certain pincement au cœur. Parce que c’était mon 10m². Même si c’était vraiment loin d’être le luxe, ni même agréable à vivre. Et même sans l’être tout à fait, c’était un bout de chez-moi. Un bout de moi.

Fermer la porte, descendre ces escaliers, rendre les clefs au secrétariat. Et puis sortir. En se disant « Peut-être à dans quelques mois ».

Un tour à la Fnac, quelques achats, puis aller récupérer mon chèque-cadeau à l’acceuil. 10€, ça donne envie d’aller piocher dans leurs cd "bonnes affaires", Oasis, Archive, Sonic Youth, Foo Fighters, Stereophonics, ... devant lesquels je suis passé avec regret. Ou peut-être quelques livres, pour l’été et les voyages en train qui s’annoncent.

Passer sur la Com’, en jetant un coup d’œil aux musiciens, sans reconnaître les deux que je voulais voir. Deux heures à tuer avant le train, alors se diriger vers l’esplanade. Programme : s’asseoir dans l’herbe, à l’ombre, avec le nouveau bouquin dans les mains et des jolies choses dans les oreilles (en l’occurrence, Rencontre sous X, de D. van Cauwelaert, acheté quelques minutes plus tôt ; et The Servant).

dimanche 26 juin 2005

"JUST A TINY POINT LOST IN THE UNIVERSE..."

Lundi. Train, Nice, Steph. Set, Virgin Café, glaces offertes. Retour chez Steph, puis Set, encore, et Seb. Tapas, pas d’Hopper, changement de date ? Un orgasme pour chacun, cul sec sans les mains ?, en deux fois et avec une main pour moi. O'Neill’s, Boomerang, guirlande de pailles. Plage, Set qui fait office de coussin, étoiles là-haut, System dans les oreilles. Raccompagnement de Set chez lui, longues heures de marche, aller-retour.

Mardi. Lever tard, courses. Seb et Chloé, ciné, Les Poupées Russes. Romain Duris, phrases cultes, scènes cultes, film culte. Fête de la musique. Vieux Nice, groupe de rock. Chaleur insoutenable, foule compacte. Besoin d’air, migration, rues de Nice. Plage, au revoir à Chloé, arrivée de Cédric(1) et Cie, puis Set et Cédric(2). Set dans son nouveau rôle de coussin. 4h du mat’, retour, dodo.

Mercredi. Lever 13h. Café avec Cédric(1) , harcèlement sur mon ‘passé honteux’, divulgation de bouts de passé tout court. Tableau de New York, patron du café étrange (et sourd ?). Soirée dvd, Les Jolies Choses, La maison sur l’océan. Plein de phrases à noter une prochaine fois, fraises Tagada.

Jeudi. Ter, Villefranche, plage. Maillot deux pièces rose, baignade, poissons qui viennent me picoter les jambes. Bronzage, soleil, Mud Flow. Retour dans l’eau, sandwich & chips, dernier bain. Douche, pieds nus, les bandes blanches sont mes amies. Ter, trop froid, chaleur de la gare. Le King’s, les Running Birds, Smirnoff. Hum, le bassiste. Et encore plus hum, le jolie garçon au t-shirt rouge et noir et à l’écharpe qui a l’air si douce, posté au comptoir, qui enchaîne les clopes roulées devant son verre de bière. Fin du concert, pas de crêpe au nutella, poufs anglaises.

Vendredi. Réveil difficile, texto à Set, puis la ville. Gay Bay Café, cocktail, ‘jolis’ tableaux. Set, photos, carte. Hot Dog, posage, photos du jean. Bus, au revoir, fac de science. Fête du foyer, herbe, ombre. Seb, musique, photos. Groupe, canne à pêche, fin de cette fête-là pour nous trois. Rues, moi devant, trop vite, ou trop lentement. Le King’s, toujours les Running Birds, à peu près les même set que la veille. 2h, toujours pas de crêpes, dodo.

Samedi. Prom’, festival du livre de Nice, un petit tour. Dédicace de Didier van Cauwelaert, "Pour Stéphanie, ce roman d’une fille assise qui aide un homme à se relever, Amicalement, Didier van Cauwelaert", moi toute gênée devant lui. Sandwich, biscuits au chocolat, lecture dans l’herbe. Retour au festival, dédicaces de M. Lévy, photos. Werber, 3ème fois pour moi. Dédicace de L’arbre des possibles, accompagné d’un dessin illustrant le titre. Question habituelle sur mon t-shirt, AqME ? Un groupe de rock français, photos avec lui (merci, Steph), photos de lui. Un tour parmi tous les écrivains. Photos de certains, discussion avec d’autres. Daniel Picouly très sympa, chaleureux, drôle, tout ça. Retour chez Steph, rangement de mon sac, quelques minutes de repos. Gare, train, au revoir.


Quelques phrases en vrac :

- Ça va comment ? C’est qui, « toi » ? -
- Conclusion de la semaine : Il y a des poissons dans la mer. Wow. On en apprend, des choses, en allant voir Steph. -
- Quelqu’un et personne sont sur un bateau... -
- Si un moineau mange du poulet, ça fait de lui un cannibale ? -


Hier soir, dans le train, à la lumière de l’écran de mon portable, puis de l’ampoule au-dessus de moi, lueurs perdues au milieu de la pénombre du wagon et de la nuit, je suis (re)tombée amoureuse. Retombée amoureuse de Placebo, tombée amoureuse de La Demi-Pensionnaire, et retombée amoureuse de D. van Cauwelaert.


Mon père, c’est le meilleur. Qui d’autre, après être venu vous chercher à la gare, à plus de minuit, ferait un détour avant de rentrer, et vous emmènerait au bord d’une petite route, voir un mur de graff’’ tous récents, pour les admirer, s’extasier avec lui, et vous laisser en capturer des images dans l’appareil photo ?



Et puis, ce matin, après quelques petites heures de sommeil, départ pour Montpellier, en voiture. Cheveux au vent, mèches qui claquent sur les joues, au(x) rythme(s) de Saez et de la nouvelle musique ajoutée dans mon lecteur mp3.

Dans le couloir, bras chargés, croiser le joli voisin sortant de la douche, torse nu, les cheveux humides, et se demander comment on n’a pas pu se rendre compte avant qu’il était beaucoup plus que joli.

Sortir, classer, ranger, empaqueter, plier, jeter, pousser, emballer, dépoussiérer, épousseter, balayer, nettoyer, frotter, charger, porter. Déménager. Les mains moites et les cheveux se collant au visage. Les jambes lourdes et les bras engourdis. Et enfin retrouver cette chambre comme je l’avais découverte il y a des mois, dans à peu près la même chaleur, mais celle de fin d’été.

- Books -

Transmis par ma Jum'... Et remplis avec plaisir.


[1] Combien de livres lisez-vous par an ?
Aucune idée. Je peux très bien en lire un seul en tout un mois, comme deux en une journée. Donc, par an… Quelques dizaines, sîurement. J’essaierai de compter à la fin de l’année.

[2] Quel est le dernier livre que vous avez acheté ?
La demi-pensionnaire, de D. van Cauwelaert, hier après-midi, en vitesse, avant d’aller le faire dédicacer.

[3] Quel est le dernier livre que vous avez lu ?
Le même, hier soir, dans le train. Et sinon, j’ai Retour à Brooklyn, de H. Selby Jr, et le premier tome de A la recherche du temps perdu (Du côté de chez Swann), de Proust, en cours.

[4] Listez 5 livres qui comptent pour vous ou que vous avez particulièrement appréciés :
- Le petit prince, de A. de St Exupéry, et Charlie et la chocolaterie, de R. Dahl. Parce qu’ils ont participé à mes premiers pas dans la lecture. Parce qu’ils me suivent depuis. Parce que je les relis toujours avec le sourire aux lèvres. Parce qu’ils sont magiques.
- Les Werber, sans pouvoir en choisir un en particulier. Ou alors peut-être Les fourmis, parce que le premier. Mais tous les autres, aussi. Parce que mon auteur favori.
- Simetierre et Cujo, de S. King, parce que mes premiers de lui, parce que le choc, parce que les larmes dans les dernières pages de Cujo.
- Antechrista et Cosmétique de l’ennemi, de A. Nothomb. Antechrista, parce que c’était ma découverte, et parce que Blanche et moi. Cosmétique de l’ennemi, parce que cet ennemi intérieur.
- J’ai déjà dépassé les 5, mais il y en a tout un tas d’autres… Retour à Brooklyn, d’H. Selby Jr, les Harry Potter, Les mauvaises nouvelles, de N. Sirkis, d’autres de Nothomb, les Despentes, les Salinger, les Barjavel, etc., etc. Sans oublier ceux que je découvre petit à petit, Maupin, Poe, Lévy, Cauwelaert, ... Je ne pourrais jamais me contenter de 5 livres dans ma vie.

[5] A qui allez-vous passer le relais et pourquoi ?
- Steph, parce que je le lui ai promis et qu’elle a râlé. Et aussi en souvenir du festival du livre passé ensemble.
- Boyan, parce qu’il ne le voulait pas et que j’suis chiante. [Et qu’il n’a toujours pas fait celui sur les films.]
- LadyLoly, parce que j’aimerai savoir ce qui l’inspire, en plus de la musique.
Et puis aussi, SkinnyLeni, Prunaile, Bymee, et Antistar, si jamais elles passent par ici. Pour leurs jolis mots.

dimanche 19 juin 2005

Mon premier questionnaire par lien. Ça se fête. Et en plus, il m’a été transmis par Mademoiselle Clic. Ça c’est la classe.
Il faut que je sois doublement à la hauteur, du coup.


1 - Combien de films en salle et/ou en DVD voyez-vous par an ?
En salle.
Un ou deux par mois, en moyenne. Ce qui fait autour d’une quinzaine par an.
En DVD.
Un peu plus, entre ceux que j’achète, ceux que je loue, ceux que j’emprunte à la bibliothèque, et ceux que je regarde plusieurs fois de suite. Deux ou trois par mois, je pense, donc à peu près 30 par an.

2 - Quel est le dernier film que vous avez vu au cinéma ? Et/ou vu en DVD ?
Au ciné.
Last days, de Gus Van Sant, vu deux fois.
En DVD.
Les Jolies Choses, de Gilles Paquet-Brenner. Même que, putain, la claque.

3 - Quel est le film que vous auriez envie de (re)voir ?
Il y en a sûrement des tas, mais ceux qui me reviennent en tête, là, tout de suite...
Voir.
- Engel et Joe, de Vanessa Jopp, parce que j’aime déjà les acteurs.
- Cry baby, de John Waters.
- Donnie Darko, de Richard Kelly.
Revoir.
- L’Effet Papillon, de Eric Bress et J. Mackye Gruber.
- Ghost World, de Terry Zwigoff.
Et pas mal de films sortis au cinéma cette année, et donc pas encore en dvd : Closer (entre adultes consentants), de Mike Nichols, Neverland, de Marc Forster, De battre mon cœur s’est arrêté, de Jacques Audiard.

4 - Lorsque vous regardez un film comment vous comportez-vous ? (seul ou en bande, nourriture, boisson, position et autres manies diverses...)
Au cinéma, le plus souvent, seule. Quelques fois accompagnée, une, deux, trois, voire quatre autres personnes, mais rarement plus. Aucune nourriture ni boisson dans les petites salles (de toute façon, c’est interdit), quelques fois un petit paquet de pop-corn pour les grands cinémas. Pour la position, je suis incapable de rester sans bouger. Surtout les jambes.
Pour les DVD, souvent, c’est allongée sur ou dans le lit, et seule. Le pot de Nutella rarement loin.

5 - Citez les cinq films (ou les dix ou les deux cents) qui vous ont le plus marqué.
- Edward aux mains d’argent, de Tim Burton. Parce que ça a été mon tout premier Burton, lorsque j’étais petite, et que j’ai toujours gardé ce film en tête. Parce que c’est son meilleur, à Tim, et que Johnny Depp est terriblement touchant. Et parce que la scène de la danse sous la glace, et le « Hold me » « I can’t »... [Et aussi parce que je suis capable de le regarder 3 fois de suite.]
- Eternal Sunshine in the Spotless Mind, de Michel Gondry. Parce que Joel, parce que Clementine. Parce que Lacuna. Parce que la tonne de répliques qui font *boum*. Et juste parce que.
- Ghost World, de Terry Zwigoff. Parce que Scarlett Johansson, et surtout, surtout Thora Birch. Parce que l’ambiance un peu Daria. Parce que le sex-shop et le masque noir. Parce que les cheveux verts et le blouson en cuir.
- Requiem for a dream, de Darren Aronofsky. Parce que l’histoire de H. Selby Jr. Parce que la mise en scène. Parce que les plans. Parce que la musique. Parce que tout. Parce que *Waouh*.
- 8 Mile, de Curtis Hanson. Parce que l’avant-première au Grand Rex, parce que la déco de la salle, parce que les cris et les applaudissements à la fin et parce que ce souvenir. Parce qu’Eminem et son talent. Parce que ce film.

6- Passez le relais à trois cinq (je préfère avec cinq, aussi) personnes.
- Steph, parce qu’elle commente L’Auberge Espagnole avec moi par textos.
- Virginie, parce que je veux en savoir plus sur ces goûts cinématographiques.
- Loiz, parce que ça me donne l’occasion de. Mais sans.
- Nevermind, parce que ça l’obligera à poster en revenant de vacances.
- Nadja_G, parce que j’aime beaucoup ses chauve-souris. [D’ailleurs, je me demandais s’il était possible de les emprunter, pour les imprimer sur un t-shirt ?]
- Boyan, parce qu’il a l’air de voir voit pas mal de film. Et parce qu’il m’a engueulé, aussi.

(Oui, je sais, ça fait six. Et alors ?)

"LIKE VIOLENCE YOU HAD ME FOREVER AND AFTER..."

Début de la journée passé au centre de tri postal d’Avignon, pour ma matinée de formation, en vue de mon job d’août.

Dommage pour Steph, il y a deux centres de tri ici, un pour les lettres, un pour les colis. Et celui où je bosserais est celui des lettres. Pas de paquets piégés, alors !


Après-midi commencé dans la chaleur suffocante de la voiture. En rentrant, je suis passée dans ma chambre mettre mon maillot, le rose (oui oui, rose. Oui bah hein !) avec les fleurs tahitiennes (je ne sais pas, en fait, mais ça m’y fait penser), avant de sortir me plonger dans l’eau fraîche de ma piscine. J’ai entendu les premières cigales de l’année. Enfin. Je les attendais depuis longtemps. Depuis des semaines. Et puis j’ai bronzé, aussi, allongée au soleil. J’ai vu les marques des bretelles de mon maillot, dans le miroir de la salle de bain. Elles se sont ajoutées aux marques du débardeur que je portais à Marseille. Alors, après ma douche, je me suis mise de monoï, et j’en ai l’odeur depuis tout à l’heure.


J’aime bien l’été. Surtout quand il a quelques jours d’avance.

vendredi 3 juin 2005

"I WISH I WAS SPECIAL, BUT..."

J’ai eu envie besoin de cigarette et de larmes, hier soir. Ça va bien ensemble, je trouve. Le goût du tabac et celui des gouttes salées s’harmonisent bien, dans ces moments-là. Depuis deux jours, j’ai de nouveau cette impression de vide. Ca faisait longtemps que je ne l’avais pas ressentie, et c’est revenu d’un coup. Pourtant, j’ai passé de plutôt bonnes journées cette semaine. Je ne vois rien qui aurait pu être le déclencheur. Au contraire, j’aurai de bonnes raisons de garder le sourire. Et pourtant, je n’y arrive pas. Du vide. C’est tout.

J’ai encore peu dormi, cette nuit. Quelques heures seulement. J’arrive de moins en moins à trouver le sommeil, et observe les heures s’écouler jusqu’à 4h ou parfois 5. Je me rappelle, l’été dernier, je passais la plupart de mes nuits à lire et regarder des films, et je ne m’endormais souvent que lorsque le jour pointait. J’aimais bien, me glisser sous les draps, poser ma tête sur l’oreiller et fermer les yeux dans la fraîcheur matinale, avec les premiers rayons de soleil qui se glissaient entre mes volets. Et les chants des oiseaux, aussi.

La semaine prochaine, je vais aller passer quelques jours à Montpellier. Il faut que je paie mon dernier loyer, et que je commence à ramener quelques affaires. J’en profiterai aussi pour changer d’air, j’en ai besoin. Je me demande comment je vais tenir jusqu’en septembre sans partir en vacances. Hum. Je vais sûrement aller revoir Last Days. Seule, cette fois. Ça aussi, je crois que j’en ai besoin. Et puis, flâner dans les rues, m’arrêter sur la Com’ pour écouter les musiciens (en espérant que les ‘nôtres’ y soient, cette fois), faire un petit tour à LaBoutik (et revoir le vendeur, hum hum), m’installer sur le sol de la Fnac pour dévorer les livres que je ne peux acheter, chercher les boutiques dont j’ai le nom sur ce bout de papier, fouiller dans les livres d’occasions, et pourquoi pas, me balader avec mon appareil photo et le remplir.

mercredi 1 juin 2005

"WHEN IT SPINS, WHEN IT SWIRLS, WHEN IT WHIRLS, WHEN IT TWIRLS..."

Le 7 septembre, Eminem sera en concert à Paris, et je me suis dit que ça pourrait être drôle d’y aller habillée comme dimanche. Je ne sais pas qui sera à mes côtés ni où je passerai la nuit, mais je sais que vendredi, je serais à la billetterie de la Fnac, et que je rentrerai chez moi avec un trésor bleu dans mon sac.

J’ai une poupée guatémaltèque, une de celles que l’on cache sous l’oreiller toute pleine de nos soucis. J’en voulais une depuis des mois, et puis, cet après-midi, je me suis décidée. J’en ai acheté deux. Demain, j’écrirai une lettre à Steph pour lui envoyer, avec sa poupée.

Hier soir, non, cette nuit, j’ai terminé mon premier Maupin, et j’ai aimé. J’ai même presque pleuré. Je ne me souviens que de deux livres qui y sont vraiment parvenus, à me les faire verser, ses larmes. Cujo, de S. King, et, aussi bête que ça puisse être, Harry Potter et l’Ordre du Phénix (que j’ai d’ailleurs recommencé à lire ce matin). Ça étonne souvent que je puisse pleurer à cause d’un livre. Un film, une musique, ça oui, ça peut faire pleurer. Mais un livre, apparemment, non.

Je me demande s’il y a des gens qui passent sur les autres rubriques. Je me demande s’il y en a qui lisent sans jamais laisser de trace. Je me demande s’il y en a qui se retrouvent dans ce que j’écris. Je me demande s’il y en a qui s’emmerdent en me lisant. Je me demande s’il y en a qui reprennent mon blog du début. Je me demande s’il y en a qui lisent plusieurs pages. Je me demande s’il y a des gens que je connais qui me lisent sans que je le sache. Je me demande s’il y a des lecteurs réguliers. Je me demande s’il y en a des occasionnels, qui repartent avec un bout de moi. Je me demande s’il y en a qui traduisent mes mots en images dans leur tête. Je me demande s’il y a des gens de ma/mes ville(s) qui me lisent.


Edit : J’avais oublié la nouvelle la plus importante de la journée. Et c’est pas rien. J’ai mon année. En septembre, j’entame ma deuxième année de licence de psychologie. Je crois que je ne réalise pas vraiment. Je m’attendais tellement au rattrapage. Mais j’ai réussi. Pas une note en dessous de la moyenne, pour ce semestre. Youpi !

samedi 28 mai 2005

"THERE'S NO TIME FOR RUNNING AWAY NOW..."

Je suis allée à la bibliothèque, hier après-midi. J’ai marché, sous le soleil brûlant. Le bus était presque vide, je le prends au deuxième arrêt. Je me suis assise dans le fond, et j’ai appuyé mes Docs sur le support des sièges de devant. Mon lecteur cd n’a plus qu’un écouteur qui fonctionne, j’ai mis le son plus fort que d’habitude. J’ai eu le temps d’écouter l’album en entier, avant de descendre, au terminus.

Je n’étais venue que pour rendre mes cd et en emprunter de nouveaux, mais je n’ai pas pu m’empêcher de faire un détour par les rayon livres. Je suis finalement repartie avec les Chroniques de San Francisco dans mon sac, alors que j’avais un Maupin à peine entamé qui m’attendait chez moi.

Et puis, la rue de la République, avec ses boutiques aux vitrines aseptisées. Je suis rentrée, dans une des seules qui ne me donnent pas envie de vomir. Cette boutique de vêtements de tous les styles, où il y a toujours un petit quelque chose à dénicher. Et j’ai trouvé. Sans même chercher vraiment. Du noir. Cette jupe, que j’attendais depuis des mois. Et puis ce débardeur, avec de la dentelle. Et cette robe, sublime, un peu chère, mais quand même. Elle va si bien avec mes Docs. Tout comme la jupe.

J’ai pris quelques photos, mais je n’en suis pas du tout satisfaite. Un seul bon cliché. A garder. Le reste. A jeter. D’un simple clic. Un peu le même que celui de quelques heures plus tôt.

Je me suis dépêchée de rentrer à la gare. Je n’avais qu’une dizaine de minutes pour avoir mon train.

Il y avait du monde, sur le quai. Le train s’est vite rempli. Les fenêtres étaient ouvertes et laissaient passer un peu d’air, mais la chaleur était trop étouffante, je n’avais qu’une envie, arriver, vite.

Bientôt on entendra les cigales, et l’été sera vraiment là. En attendant, ça sent bon, les vacances.

lundi 23 mai 2005

"COMME LA VIE EST SI BELLE..."

- Dimanche 22 mai, Toulouse, Printemps de l’INP -

Je pensais que j’allais avoir un pincement au cœur, en arrivant dans cette gare. Mais non. Chouette. Je crois que ça veut dire que j’y arrive.


Après-midi passé sur le site du Printemps, entre les stands et les gouttes de pluie. Café issu du commerce équitable. Dessine-moi un mouton. Danse africaine. Rock. Peinture. Continents et sirops aux goûts étranges.

Attente sous la pluie. Gouttes qui ruissellent sur les cheveux et tombent dans la nuque. Froid. Trempée. 18h. Enfin. Le chapiteau. Chaud. Sec.

On se faufile dans les premiers rangs. Sur la droite. Comme tous les concerts que je fais en dehors du Rockstore. J’ai remarqué ça.

Sur scène, batterie Pearl, guitare Gibson et ampli Marshall, basse Ibanez et ampli Tech21. AqME. C’est donc AqME qui va entamer la soirée. Le groupe pour lequel je suis là. Parce que jusqu’à maintenant j’ai raté trop d’occasions de les voir.

18h45. J’aperçois Ben à côté de la scène, dans le fond. Juste un instant. Et de longues secondes plus tard. Lumières. Entrée de Ben. Suivi de ETN. Et Charlotte. Droit vers leurs instruments. Du gros son dans les oreilles, du lourd dans les enceintes, sans perdre de temps. Et enfin. Koma.

S’ensuivent, dans le désordre. Pornographie, "Si" n’existe pas (sur laquelle Koma, comme à son habitude, nous fait hurler le « "Si" n’existe pas », juste après « Mais rien n’y fait... »), La théorie du poisson rouge (dont j’ai réussi à choper quelques secondes sur mon appareil), A chaque seconde, Le rouge et le noir, 3’38, Ce que tu es, La réponse, Etre & ne pas être.

Koma vient se coller à la barrière et chante dans le public. Il se lance même dans un slam. Géant. Il nous fait aussi le même coup qu’aux Eurock’ 2004, en nous les faisant hurler avant son « Je déteste... ».


Charlotte, juste en face de moi. Toute mimie. [Qu’est-ce que j’aimerais porter les mini-jupes aussi bien qu’elle.]


Et Ben. Et ETN. Géniaux eux aussi.




Putain. Koma. Je t’aime. Pas de façon groupie de 12 ans avec ses « Ooh il est beeaaauuu ! ». Non. Je suis tombée amoureuse de ce qu’il est en tant qu’artiste, chanteur, écrivain ; de ce qu’il est sur scène. Comme on tombe amoureux d’un groupe ou d’une chanson.

[...]

Moins d’une heure après. Ils sortent de scène. Les fortes lumières se rallument. Les techniciens s’affairent sur la scène. Jim Murple Memorial. Hum. Mouais. Euh, sympa ? Mais pas trop longtemps, alors. On en profite pour faire une pause à l’extérieur.
Juste le temps d’aller acheter un t-shirt. Avant de revenir sous le chapiteau et se caler dans un coin.

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La Phaze, ensuite. Nouvelle pause, pour un sandwich, cette fois. Retour dans le même coin, sur le sol. Suivi du concert de là. La Phaze, donc. Pas mal. Même plutôt bien. Mais un peu long. Surtout quand on a l’impression que AqME est passé plus que vite, et qu’on attend Luke et Babylon Circus.

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Luke, ensuite. On retrouve des places devant, tout près de la scène. Toujours sur la droite. Thomas, avec un t-shirt Famous Stars & Straps. Celui dont je rêve, en noir, depuis des années. Dans la set list, les trois singles (La sentinelle, Soledad, Le reste du monde), Zoé, et puis d’autres. Que je découvre. Il y en a même une qui m’a fait penser à du Saez. Une reprise de Deportivo, une de la Mano Negra.


Ils ont l’air de bien s’éclater, sur scène. Une vraie bande de potes.

Malgré les cris stridents des deux trois gamines hystériques derrière moi. J’ai bien aimé, Luke.

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Enfin. Pour clore la soirée. Babylon Circus. J’avais entendu quelques chansons. Je ne connaissais que très peu, juste le style de musique qu’ils font. J’aimais bien, mais sans plus. Pas de là à acheter un album (ni même à l’acquérir de façon interdite par la loi), pas de là à aller les voir en concert tous seuls. Et là, hier soir... Je suis tombée amoureuse de Babylon Circus. De ce qu’ils sont et ont fait sur scène. Cet entrain, ces échanges avec le public, ce plaisir partagé, ces mises en scène, cette proximité, ces plaisanteries, cette joie permanente et communicative. Pour l’album, je ne sais pas encore, parce que je sais qu’il ne pourra pas être à la hauteur de ce que j’ai vu et ressenti hier soir. Mais s’ils passent près de chez moi, je serais une des premières à acheter ma place. Parce qu’une soirée avec eux, ça ne se refuse pas.

[Et puis, le bassiste. Hum.]

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Il y a la musique qui parle des merdes du monde et de la vie [j’allais dire de ce putain de monde et de cette putain de vie, mais ça aurait fait beaucoup de putain, tout ça], et celle qui essaie de faire rêver. Alors une soirée qui mêle les deux, ça ne peut être qu’une putain de soirée. [Désolée, celui-là est sorti tout seul. Mais c’est vrai. Que c’était une putain de soirée.]

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Tout le monde était vraiment, vraiment sympa. J., qui nous a beaucoup aidé et a tout organisé pour nous avoir les places avec les t-shirts, pour nous indiquer le transport, nous trouver un logement pour la nuit... Le mec du stand de t-shirt qui m’a complimenté sur celui que je portais. C. qui nous a accueillies chez elle pour la nuit, sans nous connaître et en ayant été prévenue à la dernière minute.

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Courte nuit de 4-5h. Bus. Le Capitole. Récupération d’affiches du Printemps à l’arrêt de bus de la gare. Petit déjeuner. Train. Au revoir Toulouse. A… une prochaine fois !


Putain, vous savez quoi ? Vive la musique, et vive cette putain de musique en live !

[...]

Et puis tout à l’heure, à l’écoute de Tes mots me manquent, vide au fond du ventre et des poumons. Peut-être que je ne la verrais jamais en live. Jamais. Merde. J’aurai dû sécher ce putain de cours, pour les voir, à Avignon. Jamais, putain. Et La vie est belle. Merde. Et ce J’ai besoin de vivre autre chose pour me sentir libre. Et Vampire. Jamais. Jamais.

Se dire que si le train dans lequel on est déraillait, on s’en foutrait. Que si la voiture dans laquelle on est s’envoyait en l’air, on s’en foutrait. Et même que tant mieux.

Vouloir disparaître mais ne pas oser le geste. Vouloir oublier et être oublier. Qu’on nous foute la paix. Que ces putains de sentiments nous foutent la paix. Que cette putain de voix dans la tête ferme sa gueule une bonne fois pour toute. Que ces « putain mais regarde ce que tu fais, t’es trop conne ! » et ces « putain mais j’me hais ! » cessent enfin.

Cette envie de balle dans la cervelle et de sang et de chair sur le carrelage. Cette envie de s’exploser la tête contre le mur. Cette envie de lame tranchante dans le ventre.

vendredi 20 mai 2005

"NOW IT'S TIME TO SING ALONG..."

On a décidé de sortir, mercredi soir. Il fallait bien fêter la fin des exams.


On devait se retrouver à 21h30 ; on est toutes les quatre arrivées en retard.

La soirée a commencé au Charlie’s. Bise au patron, fauteuils de train et banc en bois. On a pris des photos, Fox jouait la paparazzi, et on a joué à « Qui est la plus.../Qui va... » avec la touillette pailletée. Les deux garçons de la table d’à côté se sont joint à nous. Jalouses de leurs cacahuètes, mais on en a eu nous aussi, après. Les premières notes de « New York, New York », il était déjà 1h, fermeture.

Suite de la soirée au Rockstore, tous les six. Il y avait un énorme bus, garé devant. « C’était qui, le concert, ce soir ? ». « Kyo ». Petits rires. Dans la salle, je leur ai montré l’accès aux loges, là où j’étais passée pour The Servant. Des jolis souvenirs, de cette soirée.

On a dansé, un peu. Nos oreilles ont reçu du Ghinzu, du Gorillaz par deux fois, du Franz Ferdinand, du Jet, ...

On a aperçu les membres de Kyo, revenus dans la salle. C. a tenté un petit mot sympathique au chanteur, elle n’a eu pour réponse qu’un regard hautain. Pfff. Quel(s) con(s). On a plaisanté sur leur taille. Plus petits que nous quatre. J’ai été chargé du rôle de Blanche-neige, pour les accompagner.

F. et R., les deux garçons du Charlie’s, nous ont laissées, et nous sommes reparties danser. Sur Song for a jedi. Ah, (mes) Dionysos ! Et sur Lithium. Sur Lithium !!


En sortant, un peu après 3h, on a croisé le chanteur de Kyo, dans l’entrée. Vraiment petit. C’en est impressionnant. Je me suis contentée de l’ignorer, mais C. a avoué avoir eu envie de le bousculer. On a encore bien rigolé, en se foutant d'eux.

On a marché jusqu’au parking, dans la fraîcheur nocturne. On a ri de voir Fox tenter pendant dix bonne minutes de prendre une photo de nous quatre, l’appareil photo posé sur le toit de la voiture.

On a roulé jusque chez moi. Je me sentais bien. Je leur ai lancé un « Bonne nuit, à demain ! » avant de claquer la portière.


Ça m’a fait tout drôle, de traverser le parc désert et endormi de la cité U. J’ai été tenté de m’arrêter pour en profiter.


Mes mains sentaient la cigarette, et le clip de Do you read me est passé alors que je m’allongeais sur mon lit.