mardi 26 février 2008

"LA VIE EST COURTE, LES DELICES DU BONHEUR SUBSTANTIELS..."


Marseille avec elle, c’est l’attendre au bout de son quai, c’est sortir chercher des clopes, c’est voler des affiches, c’est trouver un café "normal" vraiment normal, c’est voir une interview télé en direct, et c’est se cacher en haut des escaliers pour entendre quelque chose. Marseille avec elle, c’est chercher la Canebière, c’est le rap marseillais sorti de sa bouche, c’est la boutique de l’OM, c’est le gel coiffant, ce sont les sweats étoilés achetés en gros, c’est manger une pizza couscous, c’est la tentation de partir en courant, c’est le magasin de fashion tecktonik et son legging, c’est le thé à la menthe et les pâtisseries au miel le miel aux pâtisseries. Marseille avec elle, c’est tourner dans Belsunce, c’est suivre les gens "normaux" vraiment normaux, c’est la dame en rouge, c’est le Polygone version Marseille, c’est la Fnac normale à notre façon cette fois, et c’est le Vieux Port. Marseille avec elle, ce sont les Free Hugs, ce sont les pancartes colorées, c’est le coyote qui danse sur Seven Nation Army, c’est le squatt avec les câlineurs, c’est la rue des cafés, ce sont les rideaux rouges, ce sont les canapés oranges, et c’est le totem portable & co. Marseille avec elle, c’est chercher un cybercafé, c’est longer la grande rue pleine de lycéens, c’est le monocycliste et son copain, c’est le cybercafé juste à côté, ce sont les 15 minutes à 1€, c’est Daffy et ses potes, ce sont ces cinquante cafés à l’heure, et c’est le programme de la soirée qui se complète. Marseille avec elle, c’est le Mac Do hyper cher, c’est finir au Quick pour le dessert, ce sont les beignets au caramel et à la fraise, c’est le métro, c’est le groupe de punk et Siiiiiiiiiiid, c’est trouver l’Intermédiaire en deux secondes sans se perdre, ce sont les affiches sur les vitres, c’est le bar coloré et la toute petite scène. Marseille avec elle, c’est nos bières fraise et cerise, c’est la musique chiante, c’est surveiller l’entrée, c’est notre attitude de groupie, ce sont les heures qui défilent, c’est Fritz The Cat au-dessus de la porte des toilettes, ce sont les milliers d’autocollants dans ces mêmes toilettes, et c’est les croiser plusieurs fois sans rien oser. Marseille avec elle, c’est la découverte de Kami, c’est le chanteur aux gestes épileptiques, c’est le guitariste qui sort son archer, c’est attendre encore et toujours Hopper, c’est le bar bondé et ne plus rien y voir, c’est faire la gueule parce que MERDE, c’est la pause et notre squatt tout devant la scène, ce sont les autocollants ramassés, ce sont les photos et les vidéos, c’est chanter et sourire, c’est le jeu de Jean et l’allure timide de Marc. Marseille avec elle, c’est récupérer les affiches, ce sont eux qui nous reconnaissent, c’est la tradition des dédicaces dessinées, c’est mon nouveau badge, c’est Jean qui se rappelle du Steph/Stef, c’est le cd de Kami offert, ce sont les aux-revoirs à regret, c’est la nuit noire et les rues désertes descendues à toute allure. Marseille avec elle, c’est rejoindre le Vieux Port à 3h du mat’, ce sont les gens louches partout, c’est rencontrer un Samuel bourré et déprimé, c’est le trip du mec-pas-mal, c’est le lâcher en courant, c’est rentrer dans un hôtel, c’est chercher le Troley, c’est tester la plupart des bars de la rue, c’est squatter dans le dernier désert, c’est l’Américain à 4h et mon COCA, c’est la normalité de Marseille, c’est elle qui somnole et les filles à côté avec leurs shots roses, ce sont les toilettes dans le noir, et c’est le matin qui arrive. Marseille avec elle, c’est regagner le métro à 5h30, c’est trouver un café ouvert, c’est se faire surprendre par Daffy & co, ce sont les tonnes de croissants, c’est l’agression et les verres qui volent, ce sont les caricatures de métalleux à coups de carte Monoprix, c’est le froid de février, et c’est la station de métro à la déco de galets. Marseille avec elle c’est une matinée entière à la gare, c’est le Mc Café et les carottes, c’est m’endormir et rouvrir un œil sur Jean, c’est retrouver Hopper par surprise, c’est Marc qui essaie de dormir, ce sont les cds offerts par Aurélia et Dorothée, c’est Jean et son ukulélé, c’est l’improvisation avec Steph sur les paniers à frites, et c’est leur départ pour Paris. Marseille avec elle, c’est la dernière pause clope, ce sont les dernières photos, c’est chercher désespérément une prise pour son portable, c’est la chieuse des toilettes, c’est l’accompagner à son TER, et c’est la hâte de la semaine suivante. Marseille avec elle, c’est la normalité qui nous poursuit et c’est notre invincibilité. Marseille avec elle, c’est juste nous et le reste du monde.


[ PHOTOS HOPPER ]

samedi 16 février 2008

"DESPITE ALL MY RAGE, I’M STILL JUST A RAT IN A CAGE"


Mercredi 6 février, gare de Lyon. Rapides retrouvailles avec Papaye en haut des escalators. M’éloigner de la gare à grand pas dans la nuit profonde. Les pelouses couvrantes de Bercy qui se profilent. Emotion souvenir. Images Indochinoises qui reviennent en mémoire. Les marches presque désertes. La douce agitation. La courte file tranquille. Un dernier muffin aux myrtilles. Quelques coups de téléphone, une dizaine de minutes, et mon compagnon de soirée qui se détache des arbres.

Billets passés électroniquement. Le merchandising florissant. Et la salle pratiquement vide devant nos yeux. 19h30.

Le côté droit pour une fois. La scène étrangement avancée. Bercy étonnamment dépeuplé. Le bois sur le sol. Les gens éparpillés. Discussions musicales. Concerts. Souvenirs. Envies.

Un peu plus de 20h. Les lumières qui baissent. Puggy pour commencer la soirée. Les yeux dans le vague et les pensées qui s’envolent. M’échapper pour passer le temps, sur fond musical lointain.

Lumière. Excitation. Noir.

Sur la pointe des pieds. Les yeux qui guettent le moindre mouvement. Et Billy Corgan sur scène. Le cœur qui chavire d’essayer d’y croire. Charisme impressionnant. Un être venu d’ailleurs. L’alien et ses compères en face de moi.

2h40 hors du temps. 27 chansons de montagnes russes. Voyage dans l’espace. Les baguettes de Jimmy qui résonnent jusque dans le ventre. L’intimité des acoustiques. La voix si caractéristique qui nous entoure. Les lumières colorées qui caressent la robe argentée, les costumes rouges et noirs. Les cordes en prolongement de ses mains. Les sonorités magiques.

Aucun relâchement. Ma bouche bée la plupart du temps. Hypnotisée. Emportée. Charmée.

Le plus hallucinant. Le plus bluffant. Le plus captivant. Le plus impressionnant. 2h40 inoubliables. Uniques. Inexplicables.


Les Smashing Pumpkins. Un mot. Un seul. Qui revient sans cesse. ENORME.

[...]

Un bar face à Bercy. Ben’ en face de moi. A ma gauche, un Florian, un Benoît, et une jolie blonde aux lèvres rouge sang. A ma droite, un Drew à l’accent d’outre-manche, et sa jolie brune. Une tournée offerte. Leurs ‘Enchanté’. Des phrases qui font rire intérieurement. Des piercings communs. Des phrases qui mêlent anglais et français. Une situation décalée et inattendue.

Les derniers métros. Le trop chouette petit studio. Retrouvailles avec les affiches, photos, piles de bouquins, étagères de cds, rangées de dvds. Et Roxy.

Le reste des garçons qui nous rejoignent. Crêpes banane-Nutella pour accompagner le poker, et les vidéos clips plus ou moins connus.

Se glisser dans les draps bien tardivement. Entourée de Brian, Stefan, Billy et autres compagnons de nuit.

[...]

Deux jours plus tard, quitter l’appartement vide pour le Zénith. Une journée d’attente au milieu d’un public particulier. Faire la queue avec mon converti. Retrouver les têtes connues. Un passage au Mc Do et au retour, des mots qui font plaisir, et la déception de la veille qui s’envole. Les 15h30 tant attendue. Le groupe que nous formons sur la gauche. Raph’ et Ben’ qui nous rejoignent. Changement de plan, traverser la foule, rejoindre l’autre côté, les backstages. L’attente sur le trottoir, Pauline qui arrive, le faux Jared, les discussions, les fous rires, le temps qui passe. Passer enfin les grandes portes, grâce à eux. Nous retrouver le long du mur, et les minutes qui défilent, la soirée qui s’approche, et nous toujours dehors. Les 18h qui arrivent, du mouvement, les portes et les couloirs de l’arrière du Zénith, le vide intimidant de la fosse devant nous et les vigiles qui nous guident vers les gradins. Les yeux fixés sur la scène, petites silhouettes qui s’en détachent, From Yesterday qui nous accueille. Quelques marches à monter, eux tout près de moi. A Beautiful Lie qui suivra. Quelques mots de Jared, sa demande à propos de la chanson suivante, nos cris, plusieurs titres du S/T qui fusent, Oblivion qui sort du lot. Rires sur notre accent, et puis les premières notes en acoustique. Souvenir de l’Elysée Montmartre, et d’un coup sans trop croire, le son lourd et nos cris de joie. Tomo sur une chaise, sa jambe blessée tendue devant lui. Notre enthousiasme pour le guitariste prodige. Jared vexé sous sa capuche. Quelques secondes seulement, et la sécu qui nous pousse vers la sortie. Résister, profiter, traîner les pieds, gagner seconde par seconde les notes de la chanson inespérée. Et puis le noir, et l’extérieur du Zénith.

[...]

Les premiers rangs avec Papaye, sur la gauche de la scène. SOMA pendant 20 minutes qui agite quelques groupies de 14 ans, et puis l’électro de Full Duplex qui nous fait nous demander ce qu’on fait là.

Un rideau blanc devant la scène. La pression qui monte. Et O Fortuna qui remplit le Zénith et éclipse tout le reste. A Beautiful Lie dans l’ordre, un bout de Pressure, et Buddha en rappel pour un peu plus d’une heure de show martien. Pas de grosse surprise. Setlist écourtée, Capricorn, Oblivion et d’autres supprimées. L’excitation du concert plein le cœur et le corps, mais malgré tout une légère déception. Ne pas avoir ressenti la magie qu’ils peuvent transmettre. Impression de ne pas avoir vraiment vu "mes" Thirty ce soir.

[...]

Et puis le week-end parisien, Papaye, la Défense, le Toys’r’us, William et Marine, les bruschettas, le Starbucks, le cappuccino au caramel, le métro, Raph’, la Fnac Digitale, Norky, les Mac, les câlins, le Mc Do, les photos, le Pizza Hut, le serveur pas douée, les erreurs de commande, les oublis, la grande pizza partagée, les fous rires, la fraîcheur de la nuit, les affiches décollées, la photo de Nanie-versaire, le premier appel, sa surprise vécue en direct, les heures de sommeil réparatrices, les premiers au revoir, nos retards à tous, Raph’, Pauline, la billetterie automatique, mon retour, les réducs, de nouveau un Starbucks, et Norky le petit dernier, la toute petite table, les yeux dans les yeux, mon wristband à son poignet, le labello rose, la soirée qui file, le dernier voyage en métro, la Gare de Lyon, les derniers aux revoirs sur le quai, ma tête contre la vitre et les yeux fermés sur leurs visages. Souvenirs en forme de sourires.


The Smashing Pumpkins : Porcelina of the vast oceans / Behold! The nightmare / Brind the light / Tonight, tonight / Mayonaise / Try, try, try / Superchrist / (Come on) Let's go! / Stellar / Perfect / Lily / The rose march / Today / Tarantula / Stand inside your love / Ava adore / Drown / Bullet with butterfly wings / 1979 / That's the way (my love is) / My blue heaven / The everlasting gaze / Cash car star / Daydream / Wound / United States // Don't mind / Cherub rock.

30 Seconds to mars : Attack / A beautiful lie / The kill / Was it a dream / The fantasy / Savior / From yesterday / The story / R_Evolve / Under pressure / A modern myth / Battle of one / Hunter // Buddha for mary.


[ PHOTOS SMASHING PUMPKINS ]

[ PHOTOS 30STM ]