mercredi 12 décembre 2007

"N'AVOIR JUSTE QU'UNE ENVIE, RESTER LA VIE EN L'AIR"


Mardi 20 novembre.
10h00. Les doigts agités sur le clavier. Bug. Panique générale. Résignation intérieure.
11h30. Une place dans mon panier. Mail de confirmation. J'y serais.

Vendredi 30 novembre.
15h00. La Poste. File d'attente. Recommandé. Billet bleu. J'y vais.

Dimanche 2 décembre.
11h01. Corail teoz. La rejoindre dans sa voiture. Maquillage et tatouage. Un mois à rattraper.

Toulouse Matabiau. La gare et le hall. Pause clope. Métro, changement, Ramonville. Coin désert. Excursion rapide entre les broussailles. Wild, voiture, son chez-lui. Leur plat de pâtes, le gâteau au chocolat, les verres de thé glacé. La terrasse au soleil, la piscine, et les canards.

Retour en ville, les rejoindre. La Prairie des Filtres. Pauline dans mes bras. Photos. Les arbres, l'eau, les rochers. Polaroïds. L'air frais. Les rues toulousaines. Les laisser rentrer pour mieux les retrouver plus tard. Un café au chaud. La nuit tombé, le froid, errance aux doigts gelés. Totom et la crêperie. Et leur retour. Rires et photographies. Bonheur instantané immortalisé. De nouveau la nuit, les rues et le froid. Et l'Ancienne Belgique, qui résonnent à nos oreilles indochinoises et doublement aux miennes. Goût de cerise. Dédicaces improvisées sur sous-verres personnalisés. Puis se quitter, pressés du lendemain. Retour chez lui, l'escalier de bois qui craque et la chambre de geek. Le coucher que l'on retarde mais le sommeil qui nous gagne.

Réveil difficile. Gagner la salle de bain en laissant leurs yeux fermés. Douche qui réveille doucement. Les rejoindre dans la pénombre et profiter encore un peu du lit. Et puis ses doigts sur les touches blanches et le réveil en musique. La hâte du soir-même aux notes du Troisième sexe. Petit-déjeuner au chocolat, peinture sur porcelaine et souvenirs du Japon.

Ramonville. Camille croisée sur la route. Le Bikini. 10h30. Eux trois et les dizaines de personnes déjà là. Le ciel rempli de nuages. Les fines gouttes d'eau qui tombent par moment.

Et une nouvelle journée d'attente. Retrouver nos habitudes et cette ambiance particulière, unique. Les visages connus, les remontées de la file, les Dragibus, les photos, les chansons, les souvenirs échangés, les coups de téléphone, les rires, les moments tous ensemble.

Nos hommes chargés du shopping. Reviennent les bras chargés de nourriture et des dvd trésors du jour. Le plastique arraché, l'autocollant conservé, et le bout des doigts qui se promène sur le carton. Indochine. Alice & June Tour. Le cercle qui rayonne de son rouge. Découvrir délicatement le boitier intérieur. Feuilleter le livret avec une précieuse légèreté. Un gamin au matin de Noël. J'en suis tombée amoureuse sans même l'avoir encore visionné.

Retour à la réalité. Les allers-retours à la voiture fleurie. L'appareil photo de rêve de Camille. L'attente derrière le grillage. Le passage à l'hôtel et les affaires empilées dans le sac. Jeff les bras nus. Les dizaines de minutes et les discussions passionnées avec Alain. Les chaussures pleines de boue pour les apercevoir derrière les lointaines vitres. Notre groupe qui s'agrandit au fil des heures. Les bracelets phosphorescents de Bercy. Son apparition surprise et le thermos de café. Les mains qui se réchauffent autour des gobelets. Le liquide brûlant et sucré au fond de la gorge. Notre harcèlement pour qu'il se joigne à nous. L'Aventurier nouvelle version et Sirka au téléphone. Le panneau publicitaire Echelon que je suis, emporté par Thirty qui sort de son portable. Deux voix de plus sorties de la foule, pour nous accompagner sur une ou deux chansons.

19h30 et la tension entre les rangs serrés. Entrée en petits groupes. Avancée dans le calme, pas de poussée. Notre tour. La place fétiche déchirée en deux, un coup d'oeil aux nouveaux produits promis, et la salle. Notre groupe en cercle sur le sol. Retour rapide aux merchandising pour le t-shirt spécial de ces cinq étapes. Les ballons colorés qui volent. La musique de fond différente. CSS. Et puis les notes qui résonnent en nos têtes comme le signal de tout. Les mains qui tapent. Impatience latente. On y est.

Belle et Sebastiane qui nous accueillent. Ceremonia qui suit et remplit la salle. L'univers des deux jeunes filles qui s'égrenne en musique. Les frissons sur la peau aux mêmes passages. Les phrases-clefs qui tournent la serrure du coeur. Les notes qui chatouillent le fond du ventre. Le plaisir toujours là pour certaines. Les quelques-unes qui manquaient depuis Montpellier. Les trop-entendues mais qui font ausi la magie de tout ça. Les jeux de lumières qui font sourire les yeux de fierté. Les couleurs qui flottent au-dessus de nos adorés.

Quitter le monde d'Alice & June le temps du Club Paramount. Garder le cap les doigts en l'air en accompagnant les Trois nuits par semaine. La surprise totale en montant Sur les toits du monde. Les cris de joie aux sons de Rock'n'Roll Queen et Spin me round. Et une fois de plus Talulla qui sonne la fin. La pression sur mon dos. A droite. A gauche. La barrière qui s'approche. Mes yeux vers la scène. Capter les dernières secondes. Jeff aux côtés d'Oli et nos cris pour lui. Une seconde plus tard, la tension qui redescent à mesure que la lumière blanche nous entoure. Les dernières notes vibrent encore dans nos oreilles, souvenirs irréels. Scène vide. Piano esseulé. C'est fini.

L'air frais à l'arrière de la salle. Nos visages derrière le grillage. L'agitation sur le parking. Tuer le temps et garder en mémoire. Photos. Vidéos. Des coups d'oeils vers l'intérieur. Lumières et mouvements incessants. Espoir. Les courageux dans le froid de moins en moins nombreux. Le portail et nos yeux qui s'ouvrent et se ferment à chaque passage. Nicola qui passe trop rapidement. Le code en cadeau. Le froid qui nous gagne. Une tentative échouée. Quelques silhouettes à l'étage.

Et les voilà. Une heure du matin, ou peut-être deux. Autour de la voiture. A quelques mètres. Oser entrer et nous approcher. Accueil souriant. Oli, Marco, Shoes, Boris, Matu. Juste pour nous. Trésor inespéré. Au bout de la dixième. Plus de quatre ans après le premier espoir. Entrer dans le rêve.

[...]

La voiture qui regagne l'hotel. Ma main sur son épaule. Nos sanglots liés. Dans mon sac, le polaroïd miraculeux qui cotoie le MERCI en lettres capitales, signé de leurs mains.


[ PHOTOS ]