samedi 28 mai 2005

"THERE'S NO TIME FOR RUNNING AWAY NOW..."

Je suis allée à la bibliothèque, hier après-midi. J’ai marché, sous le soleil brûlant. Le bus était presque vide, je le prends au deuxième arrêt. Je me suis assise dans le fond, et j’ai appuyé mes Docs sur le support des sièges de devant. Mon lecteur cd n’a plus qu’un écouteur qui fonctionne, j’ai mis le son plus fort que d’habitude. J’ai eu le temps d’écouter l’album en entier, avant de descendre, au terminus.

Je n’étais venue que pour rendre mes cd et en emprunter de nouveaux, mais je n’ai pas pu m’empêcher de faire un détour par les rayon livres. Je suis finalement repartie avec les Chroniques de San Francisco dans mon sac, alors que j’avais un Maupin à peine entamé qui m’attendait chez moi.

Et puis, la rue de la République, avec ses boutiques aux vitrines aseptisées. Je suis rentrée, dans une des seules qui ne me donnent pas envie de vomir. Cette boutique de vêtements de tous les styles, où il y a toujours un petit quelque chose à dénicher. Et j’ai trouvé. Sans même chercher vraiment. Du noir. Cette jupe, que j’attendais depuis des mois. Et puis ce débardeur, avec de la dentelle. Et cette robe, sublime, un peu chère, mais quand même. Elle va si bien avec mes Docs. Tout comme la jupe.

J’ai pris quelques photos, mais je n’en suis pas du tout satisfaite. Un seul bon cliché. A garder. Le reste. A jeter. D’un simple clic. Un peu le même que celui de quelques heures plus tôt.

Je me suis dépêchée de rentrer à la gare. Je n’avais qu’une dizaine de minutes pour avoir mon train.

Il y avait du monde, sur le quai. Le train s’est vite rempli. Les fenêtres étaient ouvertes et laissaient passer un peu d’air, mais la chaleur était trop étouffante, je n’avais qu’une envie, arriver, vite.

Bientôt on entendra les cigales, et l’été sera vraiment là. En attendant, ça sent bon, les vacances.

lundi 23 mai 2005

"COMME LA VIE EST SI BELLE..."

- Dimanche 22 mai, Toulouse, Printemps de l’INP -

Je pensais que j’allais avoir un pincement au cœur, en arrivant dans cette gare. Mais non. Chouette. Je crois que ça veut dire que j’y arrive.


Après-midi passé sur le site du Printemps, entre les stands et les gouttes de pluie. Café issu du commerce équitable. Dessine-moi un mouton. Danse africaine. Rock. Peinture. Continents et sirops aux goûts étranges.

Attente sous la pluie. Gouttes qui ruissellent sur les cheveux et tombent dans la nuque. Froid. Trempée. 18h. Enfin. Le chapiteau. Chaud. Sec.

On se faufile dans les premiers rangs. Sur la droite. Comme tous les concerts que je fais en dehors du Rockstore. J’ai remarqué ça.

Sur scène, batterie Pearl, guitare Gibson et ampli Marshall, basse Ibanez et ampli Tech21. AqME. C’est donc AqME qui va entamer la soirée. Le groupe pour lequel je suis là. Parce que jusqu’à maintenant j’ai raté trop d’occasions de les voir.

18h45. J’aperçois Ben à côté de la scène, dans le fond. Juste un instant. Et de longues secondes plus tard. Lumières. Entrée de Ben. Suivi de ETN. Et Charlotte. Droit vers leurs instruments. Du gros son dans les oreilles, du lourd dans les enceintes, sans perdre de temps. Et enfin. Koma.

S’ensuivent, dans le désordre. Pornographie, "Si" n’existe pas (sur laquelle Koma, comme à son habitude, nous fait hurler le « "Si" n’existe pas », juste après « Mais rien n’y fait... »), La théorie du poisson rouge (dont j’ai réussi à choper quelques secondes sur mon appareil), A chaque seconde, Le rouge et le noir, 3’38, Ce que tu es, La réponse, Etre & ne pas être.

Koma vient se coller à la barrière et chante dans le public. Il se lance même dans un slam. Géant. Il nous fait aussi le même coup qu’aux Eurock’ 2004, en nous les faisant hurler avant son « Je déteste... ».


Charlotte, juste en face de moi. Toute mimie. [Qu’est-ce que j’aimerais porter les mini-jupes aussi bien qu’elle.]


Et Ben. Et ETN. Géniaux eux aussi.




Putain. Koma. Je t’aime. Pas de façon groupie de 12 ans avec ses « Ooh il est beeaaauuu ! ». Non. Je suis tombée amoureuse de ce qu’il est en tant qu’artiste, chanteur, écrivain ; de ce qu’il est sur scène. Comme on tombe amoureux d’un groupe ou d’une chanson.

[...]

Moins d’une heure après. Ils sortent de scène. Les fortes lumières se rallument. Les techniciens s’affairent sur la scène. Jim Murple Memorial. Hum. Mouais. Euh, sympa ? Mais pas trop longtemps, alors. On en profite pour faire une pause à l’extérieur.
Juste le temps d’aller acheter un t-shirt. Avant de revenir sous le chapiteau et se caler dans un coin.

[...]

La Phaze, ensuite. Nouvelle pause, pour un sandwich, cette fois. Retour dans le même coin, sur le sol. Suivi du concert de là. La Phaze, donc. Pas mal. Même plutôt bien. Mais un peu long. Surtout quand on a l’impression que AqME est passé plus que vite, et qu’on attend Luke et Babylon Circus.

[...]

Luke, ensuite. On retrouve des places devant, tout près de la scène. Toujours sur la droite. Thomas, avec un t-shirt Famous Stars & Straps. Celui dont je rêve, en noir, depuis des années. Dans la set list, les trois singles (La sentinelle, Soledad, Le reste du monde), Zoé, et puis d’autres. Que je découvre. Il y en a même une qui m’a fait penser à du Saez. Une reprise de Deportivo, une de la Mano Negra.


Ils ont l’air de bien s’éclater, sur scène. Une vraie bande de potes.

Malgré les cris stridents des deux trois gamines hystériques derrière moi. J’ai bien aimé, Luke.

[...]

Enfin. Pour clore la soirée. Babylon Circus. J’avais entendu quelques chansons. Je ne connaissais que très peu, juste le style de musique qu’ils font. J’aimais bien, mais sans plus. Pas de là à acheter un album (ni même à l’acquérir de façon interdite par la loi), pas de là à aller les voir en concert tous seuls. Et là, hier soir... Je suis tombée amoureuse de Babylon Circus. De ce qu’ils sont et ont fait sur scène. Cet entrain, ces échanges avec le public, ce plaisir partagé, ces mises en scène, cette proximité, ces plaisanteries, cette joie permanente et communicative. Pour l’album, je ne sais pas encore, parce que je sais qu’il ne pourra pas être à la hauteur de ce que j’ai vu et ressenti hier soir. Mais s’ils passent près de chez moi, je serais une des premières à acheter ma place. Parce qu’une soirée avec eux, ça ne se refuse pas.

[Et puis, le bassiste. Hum.]

[...]

Il y a la musique qui parle des merdes du monde et de la vie [j’allais dire de ce putain de monde et de cette putain de vie, mais ça aurait fait beaucoup de putain, tout ça], et celle qui essaie de faire rêver. Alors une soirée qui mêle les deux, ça ne peut être qu’une putain de soirée. [Désolée, celui-là est sorti tout seul. Mais c’est vrai. Que c’était une putain de soirée.]

[...]

Tout le monde était vraiment, vraiment sympa. J., qui nous a beaucoup aidé et a tout organisé pour nous avoir les places avec les t-shirts, pour nous indiquer le transport, nous trouver un logement pour la nuit... Le mec du stand de t-shirt qui m’a complimenté sur celui que je portais. C. qui nous a accueillies chez elle pour la nuit, sans nous connaître et en ayant été prévenue à la dernière minute.

[...]

Courte nuit de 4-5h. Bus. Le Capitole. Récupération d’affiches du Printemps à l’arrêt de bus de la gare. Petit déjeuner. Train. Au revoir Toulouse. A… une prochaine fois !


Putain, vous savez quoi ? Vive la musique, et vive cette putain de musique en live !

[...]

Et puis tout à l’heure, à l’écoute de Tes mots me manquent, vide au fond du ventre et des poumons. Peut-être que je ne la verrais jamais en live. Jamais. Merde. J’aurai dû sécher ce putain de cours, pour les voir, à Avignon. Jamais, putain. Et La vie est belle. Merde. Et ce J’ai besoin de vivre autre chose pour me sentir libre. Et Vampire. Jamais. Jamais.

Se dire que si le train dans lequel on est déraillait, on s’en foutrait. Que si la voiture dans laquelle on est s’envoyait en l’air, on s’en foutrait. Et même que tant mieux.

Vouloir disparaître mais ne pas oser le geste. Vouloir oublier et être oublier. Qu’on nous foute la paix. Que ces putains de sentiments nous foutent la paix. Que cette putain de voix dans la tête ferme sa gueule une bonne fois pour toute. Que ces « putain mais regarde ce que tu fais, t’es trop conne ! » et ces « putain mais j’me hais ! » cessent enfin.

Cette envie de balle dans la cervelle et de sang et de chair sur le carrelage. Cette envie de s’exploser la tête contre le mur. Cette envie de lame tranchante dans le ventre.

vendredi 20 mai 2005

"NOW IT'S TIME TO SING ALONG..."

On a décidé de sortir, mercredi soir. Il fallait bien fêter la fin des exams.


On devait se retrouver à 21h30 ; on est toutes les quatre arrivées en retard.

La soirée a commencé au Charlie’s. Bise au patron, fauteuils de train et banc en bois. On a pris des photos, Fox jouait la paparazzi, et on a joué à « Qui est la plus.../Qui va... » avec la touillette pailletée. Les deux garçons de la table d’à côté se sont joint à nous. Jalouses de leurs cacahuètes, mais on en a eu nous aussi, après. Les premières notes de « New York, New York », il était déjà 1h, fermeture.

Suite de la soirée au Rockstore, tous les six. Il y avait un énorme bus, garé devant. « C’était qui, le concert, ce soir ? ». « Kyo ». Petits rires. Dans la salle, je leur ai montré l’accès aux loges, là où j’étais passée pour The Servant. Des jolis souvenirs, de cette soirée.

On a dansé, un peu. Nos oreilles ont reçu du Ghinzu, du Gorillaz par deux fois, du Franz Ferdinand, du Jet, ...

On a aperçu les membres de Kyo, revenus dans la salle. C. a tenté un petit mot sympathique au chanteur, elle n’a eu pour réponse qu’un regard hautain. Pfff. Quel(s) con(s). On a plaisanté sur leur taille. Plus petits que nous quatre. J’ai été chargé du rôle de Blanche-neige, pour les accompagner.

F. et R., les deux garçons du Charlie’s, nous ont laissées, et nous sommes reparties danser. Sur Song for a jedi. Ah, (mes) Dionysos ! Et sur Lithium. Sur Lithium !!


En sortant, un peu après 3h, on a croisé le chanteur de Kyo, dans l’entrée. Vraiment petit. C’en est impressionnant. Je me suis contentée de l’ignorer, mais C. a avoué avoir eu envie de le bousculer. On a encore bien rigolé, en se foutant d'eux.

On a marché jusqu’au parking, dans la fraîcheur nocturne. On a ri de voir Fox tenter pendant dix bonne minutes de prendre une photo de nous quatre, l’appareil photo posé sur le toit de la voiture.

On a roulé jusque chez moi. Je me sentais bien. Je leur ai lancé un « Bonne nuit, à demain ! » avant de claquer la portière.


Ça m’a fait tout drôle, de traverser le parc désert et endormi de la cité U. J’ai été tenté de m’arrêter pour en profiter.


Mes mains sentaient la cigarette, et le clip de Do you read me est passé alors que je m’allongeais sur mon lit.

dimanche 15 mai 2005

Je n’arrive à rien ordonner, ni à rien développer, alors aujourd’hui ce sera des petits morceaux de tout et de rien. Un éventail de tout ce qui peut me passer par la tête, en vrac. Parce qu’après tout c’est souvent comme ça.

J’alterne entre des périodes où j’ai besoin de me mélanger à la foule, et d’autres où la simple pensée de croiser des gens dans la rue me donne la nausée. La semaine dernière en ville j’ai entendu quelqu’un crier « Ça pue l’humain ici », et j’ai souri.

Coiffeur, et shopping, aujourd’hui. Journée typique de fille. Hum. Sans commentaire. Mais ça fait du bien, quelques fois, des futilités dans le genre.

Envie de Ghinzu à l’Olympia, envie des Eurockéennes, envie des Solidays. Si jamais quelqu’un est tenté. Pour m’accompagner/m’héberger/le partager avec moi/etc. Un petit signe.

Envie de Raphaël au Rockstore, aussi. Mais ça c’est pour plus tard.

jeudi 12 mai 2005

"HOW AM I NOT MYSELF ?"

Y’a un putain de décalage. Entre ce que je suis et ce que je pourrais être. Entre moi et les autres qui pourraient être moi. Ou les autres que je pourrais être.

Je vois des couples, des projets, des aménagements, des vacances à deux. Et moi. Là. Avec mes histoires de merde. Avec ce chiffre rond lorsque je compte mes vraies relations sérieuses. Non, même pas besoin de compter, en fait.


Et ces envies. Soirées, endroits glauques, cigarettes, alcool, fumée, drogues, inconnus, nuits dans des bars et des bras, sexe, et puis on recommence. Cette envie de sale, cette envie de mal. Dans la beauté du sale. Dans la beauté du mal. De toutes les façons possibles, m’envoyer en l’air. De toutes les façons possibles, me foutre en l’air.

Me laisser aller à tout ça. Tout ça qui n’est pas moi. Et pourtant.


Putain. J’arrive même pas à exprimer tous ces trucs-là. Tous ces trucs qui me rongent de l’intérieur. Ces rêves et ces envies contradictoires. Ces rêves de vie, ces envies de vie. De se sentir vivre, de n’importe quelle façon que ce soit. Juste sentir quelque chose. Que ça soit là, au plus profond. Quitte à en pleurer. Merde.



[Et le titre, ça n’a aucun rapport. Enfin, si, après coup, ça en a un. Mais c’est même pas fait exprès. ]


C’est vraiment n’importe quoi, tout ça.