mercredi 9 décembre 2009

"SOMETIMES YOU’RE THE CROWD, SCREAMING TOO LOUD."

Et j’ai recommencé 3 jours plus tard, pas avec Steph cette fois, mais avec Caro qui m’a accueillie à Lille pour la toute dernière date française de la tournée.

Je suis arrivée là-haut à tout juste plus de midi, alors on a pris le temps de manger une gaufre et de parcourir la ville, avant de s’accorder une pause pour déposer mes affaires et goûter quelques Jelly Belly en buvant du Dr Pepper. Et puis l’après-midi avançant, on s’est dirigé vers l’Aéronef devant lequel on a croisé le nouveau tourbus allemand. On a essayé par tous les moyens de s’incruster au goûter-concert réservé aux enfants ; mais aucun gamin n’a voulu nous adopter, les mecs de la salle ont refusé de nous filer des places et Maman n’a répondu que trop tard à mes messages.

Du coup on est quand même resté dans le coin, pause toilette et bouffe au centre commercial d’à côté avant de revenir devant la salle où quelques fans arrivaient déjà. Évidemment au moment où on a dû sortir il s’est mis à pleuvoir, mais peu de temps après les mecs de la sécu ont eu la bonne idée de déplacer les files à l’abri. Et c’est une fois l’heure bien avancée que j’ai pu me rendre compte de la différence avec le Sud : à l’heure où on était à peine 8 à Nice, on était déjà plusieurs centaines à Lille. Ça s’explique par le fait que beaucoup de fans, majoritairement belges il m’a semblé, étaient présents, alors que chez nous, les fans étaient assez rares, et le public se composait surtout de simples connaisseurs et de vagues curieux.

Bref, toujours est-il qu’on a cavalé une fois les portes ouvertes et qu’on s’est retrouvé au premier rang entre Greg et John, comme on l’avait souhaité, parfait. Et heureusement qu’on avait la barrière juste devant nous, vu l’ambiance de folie qui a suivi pendant tout le concert. Ça a commencé pendant Soldout qui se sont vus chaleureusement accueillis par tout le public et tout spécialement par leurs fans déjà bien motivés ; les pogos n’ont pas tardé à envahir le milieu de la fosse et nos hanches ont bien vite frappé contre la barrière, donnant le ton pour ce qui allait suivre. Et pour une fois, je ne me sentais pas seule à me dandiner les fesses et à fredonner les paroles.

Le set est passé à une vitesse folle et au retour sur scène de Maman, j’ai sorti ma pancarte de groupie faite de mes petites mains la veille : pari gagné lorsqu’il a levé les yeux et est venu me baiser la main, sous les sifflements du public.

Les poussées de la foule se sont faites de plus en plus fortes et les cris entremêlés de « Ghinzu » de plus en plus intenses, et enfin ils sont arrivés, moustache comprise, sous une monstrueuse acclamation comme je n’en avais jamais entendu de la tournée. Le reste n’a été que folie furieuse dans la salle comme sur la scène, impossible d’y voir clair et pourtant je connaissais la setlist et les enchainements par cœur. Il y a eu mon corps qui a fini par ne faire qu’un avec la barrière, les pogos qui se faisaient sentir dans mon dos, les cris qui résonnaient dans mes tympans, des bras et des jambes qui voguaient à droite à et gauche. Il y a eu moi toute entière qui savourait chaque seconde, chaque mot, chaque image, chaque visage, chaque lumière, chaque son de cette dernière. Il y a eu tous leurs regards vers nous et leurs regards entre eux et leurs sourires qui montraient qu’ils n’en revenaient pas. Il y a eu le bordel sur scène avec John qui a câliné Jean et un soutif jeté et rangé dans le casier de Mika et John allongé par terre et Greg qui est venu s’asseoir sur lui et Antoine complètement déchaîné et John encore qui a demandé à Maman de nous apporter du whisky et les deux verres qui ont été distribués et puis Greg qui enchainait les clopes avant de s’allumer un joint qui a fini dans le public et encore et encore. Il y a eu les phrases qui ont marqué la soirée, des allusions à qui va tuer qui en premier du groupe ou du public, des « This is our last song... or maybe not ! » à répétition, des déclarations du genre « Lille, mon Amour, je n’ai jamais autant joué de toute ma vie » et « Je n’ai pas vu ça depuis 10 ans » et j’en oublie des tonnes. Il y a eu mes genoux frappant sans cesse sur le métal et mon t-shirt trempé et les perles de sueur sur mes cheveux et mes bras en l’air. Il y a eu Dracula Cowboy et Til You faint comme à Nice alors que j’étais en transe et ensuite il y a eu Sweet Love et moi qui n’en revenait pas et qui l’entendait pour la première fois et il y a encore eu Je t’attendrai et l’hystérie complète dans toute la salle. Et il y a eu Blow qui m’a achevé physiquement comme moralement car signature des tous derniers moments avec eux.

Et pourtant l’envie d’encore, l’envie de toujours. Alors on a trainé un peu, j’ai fait la bise à Maman, j’ai salué Charlotte et David en leur achetant deux sacs et j’ai échangé deux trois mots avec Emilie en récupérant une affiche pour Caro. On est sorti fumer une clope, petit à petit on s’est fait viré de la salle, mais on ne voulait pas en rester là, on a cherché la sortie des artistes et on s’est retrouvé dans l’ascenseur, on a guetté à travers les vitres et on a fini par rejoindre les backliners en bas, on les a regardé charger tout le matos empreint de nostalgie et on a suivi les péripéties du tourbus avec le chauffeur allemand, et puis enfin on a discuté un peu avec Maman dans la nuit noire, et tout s’est terminé sur ses trois merci...


Mother Allegra / Mirror Mirror / The Dream Maker / Cold Love / Take It Easy / Dragon / The Dragster Wave / 21st Century Crooners / Do You Read Me? / Twist & Shout / The End of the World / Chocolate Tube / Kill the surfers // This Light / This War is Silent / Mine // Dracula Cowboy / Til You Faint // Sweet Love / Je t’Attendrai // Blow.

Aucun commentaire: