mercredi 2 décembre 2009

"I THINK IT'S TIME, COME AGAIN."


Et juste après ça, il a fallu enchaîner. Dès le lendemain, sans perdre de temps. Train direction Nice pour voir Ghinzu le soir-même. Il faut avouer qu’on a eu du mal à se motiver, et qu’on a même failli abandonner le Théâtre Lino Ventura pour le Nikaia où Indo passaient également (ben oui, tous les deux le même soir dans la même ville qui n’accueille jamais de concerts intéressants, évidemment) ; et finalement, une fois devant la salle, après avoir aperçu quelques têtes belges à l’intérieur, j’étais toute à eux.

20 minutes avant l’ouverture des portes, on était moins d’une dizaine, mais le trottoir s’est bien rempli ensuite. Pour autant, pas de précipitation pour passer les portes ni une fois dans la salle, le premier rang était tout à nous. C’est là qu’on s’est retourné pour observer la salle et qu’on a quelque peu déchanté : beaucoup, beaucoup de places assises, prises d’assaut de surcroit, et une mini-fosse improvisée entre la scène et le premier rang de sièges rouges, complètement désertée. Ca commençait mal et promettait une ambiance bien différente de l’épisode marseillais que l’on souhaitait reproduire ce soir-là. Heureusement, des courageux sont petit à petit venus nous rejoindre, et juste avant Ghinzu, la "fosse" comme la salle étaient combles.

Juste avant l’entrée en scène de Soldout, c’est un employé de la salle qui est venu nous introduire la soirée, et enfin, Charlotte et David sont apparus derrière leurs instruments, les vidéos stroboscopiques ont commencé à nous hypnotiser, et malgré l’immobilité générale du public, notre petit groupe n’a pas tardé à se déhancher sur leurs rythmes électro.

Après une petite demi-heure d’allers-retours de Maman & co, de préparation des bières et des serviettes de rigueur, et de tentation avec les pass qui nous passaient presque sous le nez, les lumières se sont baissées et les cris ont fusé. Ils sont entrés et se sont installés sous une faible lumière, Greg cheveux noués à ma gauche, John et ses chaussures noires juste à ma droite. La première partie du set s’est déroulée comme au Zénith : l’émotion de Mother Allegra, la puissance de Mirror Mirror, la rythmique de The Dream Maker, les lumières rougissantes et l’autiste excité de Cold Love, le John debout promenant son micro et les « lalala » de Take it Easy, l’orgasme et les déhanchés de Dragon, les frissons et les larmes de The Dragster Wave, les mains qui frappent de 21st Century Crooners... Et puis est arrivée Do You Read Me, les regards de John plantés dans mes yeux et son doigt pointé vers moi, la chaleur est encore montée d’un cran et les corps remuants à côté de nous n’étaient rien à côté des nôtres en pleine extase, et ça a redoublé d’énergie avec Twist & Shout qui me fout un putain de sourire à chaque fois, j’avais de la place autour de moi pour bouger autant que je le voulais et j’en ai bien profité. The End of the World cette fois ne m’a pas surprise et j’ai pu l’apprécier encore mieux, avec ce petit truc à l’intérieur qu’elle me fait autant en live qu’en studio. Puis est venu le moment de Chocolate Tube, encore une fois on était bien seules à connaitre les paroles, à connaitre le morceau tout court même, et on s’est retrouvé quasiment hystériques dès la petite intro au piano. On hurlait les refrains à pleins poumons, tellement que Greg a fini par nous tendre son micro sur la fin, et on a aussi eu droit à une petite remarque de John même si on n’a pas très bien entendu ce qu'il nous disait, en fait. Comme ce sont de grands malades après ça ils ont évidemment enchainé avec Kill the Surfers, John est monté sur son clavier juste devant nos yeux toujours ébahis même en voyant ça pour la millième fois, nous a offert quelques petits déhanchés de face puis de dos avant de revenir les pieds sur scène d’un saut qui m’a une nouvelle fois coupé le souffle.

Une fois échappés dans les coulisses, le public des gradins m’a joyeusement surpris, acclamations phénoménales et rappel d’une intensité forte, alors qu’ils n’avaient été que simples spectateurs inactifs jusque là. A leur retour les gars ont lancé sans surprise la poignante This Light dont je raffole du final surtout en live, puis This War is Silent et enfin Mine et son gros bordel final, pour laquelle j’ai tout spécialement agité mon boa.

Et la grosse surprise est arrivée : John est revenu, lunettes de soleil de nouveau sur le nez et serviette sur la tête, nous a lancé un ou deux compliments et nous a annoncé... Dracula Cowboy. Je le revois encore à ma gauche derrière le micro de Greg en train de nous balancer ça, et Steph en est témoin, j’ai hurlé et sauté de joie les yeux tout illuminés, comme jamais ça ne m’est arrivé à un concert. J’y croyais tout juste, qu’ils la jouent et surtout ce soir, et c’était juste orgasmique, bordel. Et comme si ça ne suffisait pas, après ça John nous a demandé de choisir entre Til You Faint et Blow, je n’ai même pas su quoi répondre sur le coup mais le public l’a fait pour moi, c’est Til You Faint qui l’a emporté, hop avalanche d’adrénaline, j’ai tout donné jusqu’à en faiblir.

Une nouvelle fois ils sont sortis de scène sous les ovations de la salle entière, on ne savait pas trop si on allait avoir droit à un autre rappel ou pas, et finalement, ils sont revenus une dernière fois nous offrir Blow, comme un final indispensable pour ponctuer cette soirée hallucinante.

Maman m’a gentiment offert une énième setlist et est retourné chercher une baguette pour Clem, puis on est descendu faire un petit tour au bar pour une désaltération obligée, un mec a voulu m'échanger la serviette de John qu'il avait réceptionné contre ma setlist mais j'ai refusé, et on a posé nos fesses le temps de laisser la salle se vider. Après on s’est bougé difficilement ces mêmes fesses vers le merchandising, dans un sourire Emilie nous a distribué les nouvelles affiches de la tournée d’automne, Jean s’est exclamé en me voyant et est venu me faire la bise puis on a parlé de MVSC et de l’album introuvable, Clem et moi avons bavé devant les sacs Soldout, Charlotte m’a dédicacé mon billet de concert et nous a filé des autocollants, Maman a voulu me signer un autographe aussi en me traitant de groupie, Emilie m’a défendu, Steph et Clem se sont fait tatouer les bras au marqueur, on a discuté de la tournée et de Lille et de l’Angleterre et de trains, et à plus de minuit, le merch’ était tout remballé et les pizzas refroidissaient alors on leur a dit au revoir. Mais ce n’était pas encore tout à fait fini, on s’est retrouvé devant le Théâtre sans aucun moyen pour rentrer, l’option "stop" était zappée puisque tout le public était parti depuis bien longtemps, on a commencé à parler avec les mecs de la sécu alors qu’on hésitait entre appeler un taxi quite à bien taxer au final ou bien chercher et attendre le noctambus dans la nuit noire, et finalement un des vigiles s’est proposé pour nous ramener, normal.


Mother Allegra / Mirror Mirror / The Dream Maker / Cold Love / Take It Easy / Dragon / The Dragster Wave / 21st Century Crooners / Do You Read Me? / Twist & Shout / The End of the World / Chocolate Tube / Kill the surfers // This Light / This War is Silent / Mine // Dracula Cowboy / Til You Faint // Blow.


[ photos ]

2 commentaires:

Anonyme a dit…

merci pour ce compte rendu, qui rappelle des souvenirs ! je suis une fan de ghinzu, super contente d'avoir lu tes articles les concernant, et ravie de voir que je ne suis pas la seule à les suivre en tournée française! à+

Zys. a dit…

Merci à toi, et au plaisir de se croiser sur les routes !