lundi 22 décembre 2008

"SOUNDS OF LAUGHTER LIGHTNING SKIES..."


Toulouse, c’est plus comme avant. Bien sûr, y’a toujours les souvenirs du marché de Noël, des pizzas dans sa chambre devant Les Poupées Russes, de la galère pour trouver la salle des fêtes d’à côté, et des verres à l’Ancienne Belgique. Mais la symbolique a changé ; Toulouse n’est plus synonyme de cette nostalgie d’elle mais garde maintenant la trace de lui.


Cette fois, c’est en début d’après-midi que le train est parti. Assez rare pour le noter, surtout un jour de concert, mais il y avait le temps. Deux heures de Scarlett et IamX dans les oreilles, à regarder les paysages défiler et crever d’envie de tant de clichés, avant de se voir accueillir une fois de plus par le ciel gris et le froid de décembre. Puis le métro que je commence à connaître, et le reste de l’après-midi au chaud dans le grand appartement. A jouer sur la vieille Nintendo et à écouter Noir Désir, Joy Division & co, au milieu des affiches de cinéma.

Il était sans doute tout juste plus de 19h à notre sortie du métro. Long périple qui a suivi, entre la voie rapide, les pentes boueuses et la bifurcation ratée qui nous a perdu jusqu’aux péniches dans la pénombre. Tout ça pour arriver devant le Bikini désert et les portes encore fermées, permettant aux souvenirs d’un an avant de remonter. Y’avait toujours cette longue allée sous la pluie, vide de barrières cette fois, et puis le parking plus loin, et les petites lumières au sol, crachant de la condensation dans l’air. Quelques 15 minutes d’attente à se voir rejoindre d’une petite dizaine de personnes se serrant sous le porche, et les lourdes portes noires se sont enfin ouvertes. Quelques plaisanteries avec les videurs, nos billets déchirés en deux, aucune fouille, nos premiers pas dans le hall vitré, et le Bikini vide s’est offert à nous. De longues minutes seules dans cette grande salle où les émotions reviennent, nos dos appuyés sur la barrière, à quelques centimètres de la scène, avant que l’espace autour de nous se remplisse doucement.

C’est Narrow Terence qui a ouvert le bal, eux dont j’avais tant entendu parler, eux qui viennent de vers chez moi, eux que je découvrais sur scène et qui m’ont charmé de leur set. Le physique gracile de Kiki au violon et sa voix fluette, Antoine qui nous emporte et nous trouble avec son chant rauque, Nico qui s’occupe des cordes depuis son tabouret et nous offre parfois quelques phrases de sa douce voix, et Thomas qui apparait tout d’abord à la batterie avant d’échanger les instruments avec ses partenaires masculins. Accompagnés sur 3 morceaux par les membres d’EZ3kiel, ils ne manqueront pas de les remercier à travers la voix d’Antoine, avant de quitter la scène.

Place à EZ3kiel quelques minutes plus tard. La setlist, identique au reste de la tournée, n’a pourtant pas manqué de réserver quelques surprises à nous comme sur scène, nous offrant un concert flamboyant. Un spectacle haut en couleurs, une œuvre d’art musicale et picturale comme on en voit rarement, où le son et les images s’unissent dans un univers hypnotique. Des morceaux mélodiques et poétiques aux plus tranchants qui résonnent de la puissance de la basse et des batteries, les émotions naviguent. Ces vidéos, ces lumières, ces vibrations profondes et ces notes aiguës, je les connais maintenant presque par cœur, et pourtant à chaque fois j’en reste émerveillée. Ce soir, une énergie supérieure et un grain de folie supplémentaire semblaient les habiter, sans doute ″l’explosion de la dernière″.

A leur tour, les membres de Narrow Terrence ont rejoint la scène le temps de trois morceaux, dont un Spit on the Ashes poignant. La bulle sonore qui participe au mythe des concerts d’EZ3kiel s’est permise un tour plus long qu’à son habitude, sautillant de mains en mains dans la foule et distillant ses notes légères. Le générique de fin défilant sur l’écran est arrivé bien trop vite, mais il restait encore le rappel. Rappel très émouvant, avec les quelques mots de Joan et ses nombreux remerciements, avant qu’ils regagnent tous leurs instruments et nous offrent un Versus tonitruant. Le concert s’est achevé sur une version allongée de Wagma, improvisée à cause d’un souci de pédale de Stéphane, mais on aurait bien voulu qu’elle dure encore, et encore...


Adamantium / Via continum / Strange days / Volfoni / Leopoldine / The Wedding / Spit on the Ashes / Break or die / Jah’s hardcore / Lac des signes / Firedamp / Sûrement // Versus / Wagma.


[ photos ]

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