lundi 18 juillet 2005

"TODAY WE ESCAPE, WE ESCAPE..."

La séance était à 12h, et il n’y avait pas de bus après 10h, je me suis donc retrouvée en ville avec pas mal de temps devant moi. Je suis passée acheter ma place pour Raphaël, ce n’était pas prévu avant un moment, mais à la vitesse où elles partent, j’ai préféré ne pas courir de risque. Même si mon compte en banque n’était plutôt pas d’accord avec moi. J’ai essayé de marcher lentement, entre la rue principale et le cinéma, mais je n’y arrive pas, je n’y arrive jamais, surtout quand je suis seule. Je me suis assise sur le petit muret, sous les dizaines de pancartes du festival. Les jambes en tailleur, le livre posé sur les genoux, mon visage caché derrière une barrière de cheveux tombant, j’ai passé une heure les yeux plongés dans le cinquième tome des aventures de Barbary Lane. Une place pour Charlie, s’il vous plait. Les pièces de monnaie ont tinté sur le comptoir en bois foncé. Salle 2. Que j’aime ces petites salles, quand elles sont presque désertes. Je me suis installée dans la rangée du milieu, en face du centre de l’écran. La meilleure place. Le temps de tourner deux trois pages, la salle se plongeait dans l’obscurité, et l’écran nous projetait la bande-annonce des Corpse Bride, qui promet un nouveau chef d’œuvre Burtonnien. Puis, le logo de la Warner Bros enneigé, et de nouveau le voyage chocolaté.

Après le cinéma, une pause déjeuner dans le parc et un café à l’O’Neill’s, j’ai décidé de me balader un peu, plutôt que de rentrer tout de suite en bus. J’ai donc marché, sous la pluie qui recommençait à tomber, accompagnée par Ghinzu, comme souvent depuis des mois. The way you move, the way you breathe, The way you look at me..., me lançait John aux creux de l’oreille, alors que des gouttes de plus en plus grosses s’écrasaient sur mon pantalon, en fonçant la couleur par endroit. L’eau ruisselait sur mes bras nus et retombait par le bout de mes doigts.

A force de marcher, en longeant les remparts, j’ai fini par arriver à la structure métallique ‘artistique’. Celle que je voulais prendre en photo depuis un moment. Je me suis d’abord mise à l’abri, au creux de la pierre des murs chauds. Un peu pour sécher mes cheveux et essuyer mes mains sur la toile recouvrant mes jambes ; un peu pour attendre que ça se calme, toute cette eau, et pouvoir aller faire ces fichus clichés. J’ai dû en prendre une bonne dizaine, peut-être plus. De tous les côtés, je tournais autour, cherchant le meilleur angle. Il y en a quelques-unes d’à peu près présentables, dans le lot, malgré la mauvaise lumière, le sol détrempé qui m’a empêché de m’y asseoir ou même de m’accroupir pour prendre les photos comme je l’aurais voulu – mais j’y retournerais, quand il y aura un grand soleil dans le ciel. Et aussi malgré le trafic incessant sur la route située à quelques mètres, et qui s’est glissé sur quelques clichés.

Une heure plus tard, j’étais dans un de ces magasins que je pourrais presque qualifier de paradisiaques, tant il y a ce dont je rêve à profusion. Je me suis dirigée, bien décidée, vers le fond de l’allée, là où je pourrais passer des heures et des heures. Je n’ai pas réussi à résister, en le voyant sur le présentoir qui lui était exclusivement réservé. J’ai tendu mes mains vers la couverture bleue recouverte de feu et au titre inscrit en langue originale, et me suis glissée dans le canapé bleu lui aussi, un peu le même, en face d’un joli garçon plongé dans une bande dessinée. En un peu plus d’une demi-heure, je n’ai lu qu’une dizaine de pages, même pas la totalité du premier chapitre. J’ai pourtant refermé le livre avec une certaine fierté, faible et honteuse car idiote, parce que j’ai quand même compris toutes ces pages lues, alors que je ne m’attendais qu’à un déchiffrage difficile abandonné au bout de quelques lignes. Mais se pose un autre problème, maintenant que je sais que je peux le lire et plus ou moins bien le comprendre en anglais : le découvrir en version originale, ou attendre la version française qui n’arrive pas avant deux mois et demi ?



Wow. Waw. La réaction à chaud. Je viens tout juste d’aller voir les concerts montpelliérains de la rentrée. Je passe de page en page, vois les intéressants déjà notés, et d’un coup, tombe sur deux mots qui m’accrochent le regard : Sigur Rós ! L’euphorie complète, les yeux qui s’écarquillent, la bouche qui laisse échapper un « Haaaaaaan ! », l’envie de sauter partout dans la pièce, les mains qui tremblotent en essayant d’attraper le portable en toute vitesse et de taper un message pour Steph afin de partager la nouvelle. Sigur Rós à Montpellier, non mais Sigur Rós à Montpellier !

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