jeudi 22 avril 2010

"PLEASE TAKE ME SOMEWHERE WE CAN HIDE..."


C’est quand même dingue. De partir en vue d’un concert plus ou moins banal dans une salle un peu paumée, et d’en revenir avec des souvenirs qui surpassent tous les précédents ou presque.

Le 4 avril 2010. Des mois à en parler, quelques jours pour s’organiser, et 18 heures à Blois pour / avec Ghinzu, en condensé.

Paris Gare de Lyon, Austerlitz, hot-dog moutarde et Intercité direction Blois. Carte postale, centre-ville, Suis Jean !, marche interminable. McDo, silhouettes familières, non non non je ne rentre pas, fous rires. Formule 1, test Cosmo spécial enquiquineuses, boa et lunettes multicolores. Taxi, 17€, Chato’do, Mickaël et sa copine. Froid, 19h, billetterie, 1er rang côté Jean, Greg qui traverse la salle. 19h30, Porcelain, pantalon style 70’s et rhinocéros fumeur. 40 minutes, réglages guitares, setlists de Maman, This war is silent en final, Blow absente, set plutôt court. Antoine qui s’invite dans la fosse, Ta-gueule-quelle-vulgarité, pancarte offerte, sacs aux pieds des escaliers, Arghfeelittodefine, photo de Jean. GregMikaJohnJeanAntoine, Mother Allegra et le creux au fond du ventre mais pas de crise de larmes. Mirror Mirror et les mains qui frappent. Dream Maker et les chœurs de Jean. Cold Love et les voix qui montent dans les aigües. Take it Easy et John qui jarte la main d’une groupie. Dragon et le déhanché. Les retours de Jean à quelques centimètres et la prière de John. Dragster Wave et les yeux à demi-clos. 21st Century Crooners et les corps qui se défoulent. Do you read me et le public électrifié. The end of the world et Jean qui nous fait sauter. John qui improvise au piano et nous fait hurler toutes les deux. Chocolate Tube qui s’éternise et le clavier qui déconne. Mine qui nous rend fous et le t-shirt Fuck de Mika. Greg qui mange son micro et ses Take it from you d’une petite voix aigue. Rappel et le pincement au cœur. Ovation et retour pour Kill the Surfers. Greg poussé dans la fosse et John qui se casse la gueule. Clavier souffrant et John qui descend dans la foule. This war is silent et profiter de la dernière. Sortie de scène et moi qui m’écroule dessus. Réglages guitare et un espoir qui renait. Le public qui frappe des mains mais signe de fin. Cordes vocales qui explosent et la foule qui nous suit. Et les 5 belges qui nous reviennent. Twist & Shout balancée et salle survoltée. John au clavier et Blow qui me transperce le cœur. Plumes soufflées sur Jean et son sourire. Dernière forces puisées je-ne-sais-où et fierté au bord des yeux. Please take me somewhere we can hide, somewhere we can dance the boogie. Please give me something, please give me something. Fin, 22h25.

Et le reste. Une setlist récupérée pour Steph, des bouteilles d’eau offertes, des bières à 2€, Je vais leur demander de descendre, Alors il était bon le McDo ?, des gens qui défilent, un concours chaussures, Londres, New-York, les festivals, une surprise en allant aux toilettes, Inch’Allah, les clopes à l’intérieur, ne pas bouger et attendre, des bûcherons et Tiens-toi à Caro, des sourires, des hugs et des bises, MVSC et Las Vegas Parano, Quand vous êtes là ça fait chaud au cœur, 2 visages hallucinés, I feeel intensified, Vivement Montpellier again again and again, Le ski c’est pour les riches, un foulard, des lunettes et un boa, dabel Mac, Kanye West et Blanche-Neige, Mémé 68, un remix de Cold Love, le guitariste trop canon, un pantalon de mariage, C’était vachement bien, la salle de concert vide, les toilettes des mecs, une tentative d’échange de lunettes, des bises et des bonne nuit, les fauteuils rouges, de grands signes ignorés, et le froid extérieur à plus de 2h du mat’.

Après ça. Retour à l’hôtel difficile, un chauffeur de taxi plutôt sympa et les bras de Morphée. Un réveil atrocement cruel, nos jambes plus que douloureuses, nos voix cassées et les restes de bière dans nos estomacs. Taxi obligatoire, brouillard autour de la gare, petit déjeuner de Pâques, Tiens-toi à Caro tout seul et hop, au revoir Blois.


Mirror Mirror / Dream Maker / Cold Love / Take It Easy / Dragon / The Dragster Wave / 21st Century Crooners / Do You Read Me? / The End of the World / Chocolate Tube / Mine // Kill the Surfers / This War is Silent // Twist & Shout / Blow.

mardi 20 avril 2010

"POURQUOI 'COMME AU BRÉSIL' ?"


Changement radical de genre pour le concert suivant : Didier Super au Rockstore le jeudi 18 mars.

Premièrement, je ne parlerai pas de la setlist, c’est un peu mission impossible, entre les chansons avortées, les reprises, les remix, les morceaux de 10 secondes, les improvisations, les plantages, et j’en passe. Enfin comme d’habitude, Didier Super sur scène, que ce soit en solo ou en groupe, c’est avant tout un gros bordel. Et avec ses musiciens, y’a juste des guitares acérées et des litres de sueur en plus. Ouais, c’est ça, à peu près.

On a eu tous les tubes ou presque, et tout le monde en a pris pour son grade. Armé de ses lunettes et de son pull en lycra dévoilant son ventre bedonnant, rien ne peut arrêter Didier Super. Qu’il soit au micro, à la guitare, aux claviers, sur scène ou bien perché sur une chaise au beau milieu de la salle. Qu’il nous raconte de la merde, nous chantonne des airs paisibles ou nous balance du rock pur et dur. Qu’il fasse s’asseoir le Rockstore complet ou qu’il provoque un circle pit dont Jared serait jaloux. Qu’il s’éclate du prix du billet, qu’il demande des clopes ou qu’il garde un briquet dans sa poche. Qu’il s’attaque à ses cibles habituelles, aux punks devant lui, à la gamine du premier rang ou aux mecs du fond. Qu’il s’embrouille avec l’ingé lumière, l’ingé son ou les mecs du groupe. Qu’il reprenne Hallelujah, J’ai encore rêvé d’elle ou du Johnny Hallyday.

Avec tout ça, tu peux avoir une vague idée de ce à quoi ça pouvait ressembler. Et encore. Enfin de toute façon, on s’en fout, Didier Super ça ne se raconte pas.


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lundi 19 avril 2010

"THERE'S A FIRE INSIDE OF THIS HEART AND A RIOT ABOUT TO EXPLODE INTO FLAMES."


Il y a à peine plus de 3 ans, ils annonçaient leur première date française au Nouveau Casino. Le 5 mars 2010, ils se lançaient à l’assaut de Bercy.

C’est après avoir acheté un t-shirt blanc en vitesse sur le chemin de la gare pour la Night of the White Shadow et déposé mes affaires aux consignes de la Gare de Lyon que je rejoins Bercy à pieds. Sourire béat à peine la salle en vue, comme à chaque fois. Un ou deux coups de téléphone et me voilà au milieu des têtes connues dans la file pour les gradins, attendant l’heure dite pour partir à la recherche de JK, que je mettrais tout de même plus d’une demi-heure à trouver, lui-même étant un peu paumé. Je le rejoins dans un sourire, on échange quelques mots, il se souvient de moi de la veille et sort de son énorme carton une place toute brillante qu’il me tend enfin, accompagnée d’un « Enjoy the show ! ».

Un peu plus tard, nous voilà tous au premier rang des gradins du fond, histoire d’avoir une bonne vue générale et de pouvoir profiter sans être trop gênés. Mon tout premier Bercy que je ne fais pas en fosse. La scène m’apparait plus que lointaine, elle est pourtant avancée à son maximum, presque au milieu de la salle, la majeure partie des fauteuils de plastique rouge étant masquée par de grands rideaux noirs. Les publicités pour les concerts à venir s’enchainent sur les écrans au-dessus de nous et Indochine nous poursuit jusque là.

A mon grand étonnement, ce sont les Street Drum Corps qui ouvrent la soirée. La salle est encore bien vide lorsqu’ils arrivent sur scène, mais le public présent succombe vite, tout comme moi la veille ; j’ai d’ailleurs rarement pu voir une première partie soulever autant une foule. L’ambiance froide de Bercy se réchauffe en un rien de temps, ça jumpe, ça crie, ça pogote ici et délà, et des milliers de bras sont en l’air, acquis à leur cause. Je fredonne les quelques morceaux retenus de la veille et je frappe des mains en rythme, regrettant déjà de ne pouvoir être là en bas. Leur set se déroule à une vitesse phénoménale et c’est une foule ardente qui les remercie.

Vient donc ensuite le moment tant redouté : le set des Plasticines. Et au final, cela s’avère encore pire que ce que je croyais. Le son est mal réglé, beaucoup trop fort, rendant la musique et le chant encore plus insupportables qu’ils ne le sont déjà. Sans parler de l’attitude scénique de chacune des membres, digne d’une grosse blague. Côté public, cela semble partager mon avis. Je n’ai jamais vu un tel accueil pour une première partie : la fosse est tout simplement morte, inerte. Si une dizaine de bras sont levés, c’est bien un maximum. Leurs invitations à nous faire crier sont à chaque fois de cuisants échecs et les seuls mots que j’entends autour de moi sont encore pires que ceux qui me viennent en tête. Les SDC avaient chauffé Bercy, les Plasticines le rendent plus glacé que jamais.

Enfin le calvaire se termine et l’excitation remonte petit à petit. Un grand rideau est mis en place devant la scène, la salle se remplit un peu bien que l’arrière de la fosse reste bien vide, et des olas tentent de naître ici et là. 21h20, Bercy tout juste à moitié plein se plonge dans le noir. Les percussions d’Escape résonnent, les frissons me gagnent, la voix de Jared prend place et le rideau blanc tombe sur le puissant chœur de THIS IS WAR. L’effet sera pourtant moindre que la veille, la foule étant trop réduite et bien loin de nous pour que l’unique voix s’en dégageant ne remplisse l’espace. Tomo lève sa guitare du plus haut de son bras. Comme la veille et comme sur le reste de la tournée, la batterie Echelon de Shannon est placée sur la droite de la scène, et en hauteur ; ça fait du bien de le voir enfin mis à l’honneur, et de plus être obligé de chercher, caché derrière son frère. Jared a quant à lui monté sa crête pour l’évènement, et accroché un énorme attrape-rêve sur son pied de micro.
L’enchainement est rapide sur Night of the Hunter. Le groupe tout vêtu de blanc ne perd pas de temps pour puiser dans l’énergie qui les caractérise. Le début de la setlist est identique aux précédentes, les morceaux s’enchainent vigoureusement, et le public suit, gradins debout compris. Après A Beautiful Lie, premier changement par rapport à Lille : c’est Hurricane version électrique cette fois que le groupe nous envoie, et je trépigne de pouvoir entendre cette version, même si la voix de Kanye ne cesse de fredonner dans ma tête. On revient ensuite aux bonnes habitudes avec This is war, cette fois-ci avec les écrans, et le reste, dont L490 qui reste résolument un des moments les plus marquants du show. Vient ensuite le moment du set acoustique ; pour l’occasion, Jared, bien entouré de quelques membres protecteurs du staff, déménage au milieu des gradins de droite, douce attention. Le silence est quasi mystique dans Bercy, chacun retient son souffle lorsque sa voix et sa guitare nous entonnent ce que nous croyons d’abord être Some Other Sun, mais qui s’avère sans doute au final une version modifiée de The Believer. Dans tous les cas, les frissons sont présents, et le moment d’émotion complet. Jared papote un peu avec le public autour de lui, s’amuse de voir un homme de son âge et sa fille, nous remercie plus qu’il n’en faut comme il sait le faire, et bam, Revenge.
Il lui faut ensuite un bon moment pour rejoindre la scène, mais après cette longue attente, le public n’est que plus hystérique lorsqu’ils nous balancent The Kill. Malheureusement pas de Capricorn comme la veille, mais Closer to the Edge, qui est celle que j’aime le moins sur l’album, mais qui passe très bien en live. Search & Destroy nous indique que le set n’est pas loin de toucher à sa fin, mais on oublie tout ça dès le moment où ils nous annoncent Buddha for Mary. Mini Bercy hurle, la fosse est bouillante, le groupe est électrisé, assurément les morceaux du s/t DOIVENT être joués en live.
Shannon perd ses baguettes et c’est carrément avec ses mains qu’il martèle les futs pendant que Jared s’amuse à nous faire chantonner ses Woooooo oooh oooooh habituels. A mon tour de perdre quelque chose, ce sera ma voix, puisque Mr J nous invite à hurler les DO YOU LIVE ? DO YOU DIE ? DO YOU BLEED ? qui annoncent évidemment The Motherfuckin’ Fantasy. Mais peu importe, je plane et j’en profite dix fois plus vu comme elle m’avait manqué la veille. I imagine, I believe.
Reste encore une dernière étape, celle de faire monter un max de monde sur scène et de nous livrer Kings & Queens qui clôt parfaitement la soirée et résume simplement l’aventure 30 seconds to mars. We are the kings. We are the queens.

[...]

Et encore, il faudrait que je parle du mec du staff vêtu d’une blouse blanche, des nombreuses interventions de pipelette Jared, tantôt en français, tantôt en anglais, de son « weugarde Jareeeed » qui nous vaudra un fou-rire, de son « I wanna make love to each one of you... yes the guys too » qui fera bien évidemment hurler l’assistance, de ses « I will never forget this evening. I love you guys » et de toutes les flatteries qu’il gère parfaitement, de ses pattes de grenouille qui courent et sautent partout sur la grande scène de Bercy, des lumières rouges vertes bleues dans les yeux, des clips projetés sur les écrans, des Plasticines qui quittent la salle par la fosse en plein milieu du show, des bracelets fluos par centaines dans la salle, de leurs cris juste à côté de moi, des milliers de bras levés devant nous, de Tomo et ses cordes qui ne font qu’un, et de tous les petits détails qui me passent en tête lorsque je m’y replonge.

Il faudrait aussi que je dise que ce show n’était toutefois pas un des plus marquants, qu’on était bien trop loin et que Bercy même en configuration minimale c’est bien trop grand, que je préfère définitivement la fosse aux gradins, que je les déteste de ne pas nous avoir fait Stranger in a strange land alors que j’étais quasiment sûre qu’on l’aurait, que je regrette l’époque des petites salles, et tout plein d’autres choses encore.

Mais putain, ce que je voudrais surtout dire, c’est que je ne regrette pas le moins du monde d’avoir été à Bercy ce soir-là.

Merci JK.


Escape / Night of the Hunter / Attack / Vox Populi / From Yesterday / A Beautiful Lie / Hurricane / This Is War / 100 Suns / L490 / Set acoustique (Some Other Sun / The Believer ? + Revenge) // The Kill / Closer to the Edge / Search & Destroy / Buddha For Mary / The Fantasy // Kings & Queens.


[ photos ]