« Silence... Silence obsédant dont l’éclat jaillit dans l’ombre de la nuit comme une seconde accusation. Blanc, couleur morose qui ne dit que l’absence, qui ne dit que l’attente et ne parle que d’oubli. Mémoire infidèle dont les doigts tâtonnent sur l’horizon immense d’un univers désormais insaisissable sans jamais en retrouver le chemin. »
« Le bruit régulier du tic-tac emprisonne son esprit. Il voudrait ne plus avoir à réfléchir, ne plus avoir à crier dans le silence de son angoisse, ne plus sentir la présence méfiante et farouche de ces feuilles qui toujours attendent quelque chose de plus grand. Il aimerait ne plus vivre ou vivre dans une sorte de néant qu’aucune voix ni aucun regard ne pourrait atteindre, vivre dans une mort prématurée qui lui livrerait le mystère de sa profondeur tout en le libérant de sa prison d’oubli. »
« Peut-être s’est-il égaré dans le labyrinthe d’une nuit à force de chercher en vain la seconde partie de lui-même. »
« Rues désertes, odeur étrange de la nuit, impression d’oubli qu’apportent les errances sans voyage. Ils ne parlent pas. Ils s’observent furtivement de temps à autre comme pour s’assurer de leur présence, liés par un accord tacite lancé dans leur silence. Gene sourit à l’enfant qu’il vient de retrouver. Un enfant qui s’était perdu et qu’un homme attentionné à adopté. Il s’occupe de lui, s’inquiète de lui et l’emmène loin de sa douleur... Il se complaît dans cette sensation grisant puis essaie brusquement de se révolter : "Tu deviens vulnérable, fragile..." »
« Il se laisse aller dans ses bras, réconforté par cette chaleur, enivré par cette tendresse. Une main se colle sur sa taille, un sourire lui parle, un regard l’écoute. Il donnerait n’importe quel mot pour que ce moment dure toute une vie. »
« L’eau lui gifle le corps. Rageusement, il frotte sa peau au gant de crin comme pour faire partir les traces du contact physique. Méthodiquement, énergiquement, il frotte, n’arrête plus de frotter mais les plaies provoquées par les caresses deviennent sans cesse plus douloureuses. Elles s’élargissent, s’agrandissent, s’étalent, son corps n’est plus qu’une immense blessure envahie de pus et de sang. Il sent encore les mains prestes de l’homme sur sa peau, il voudrait les chasser, les écraser et les détruire mais elles se sont blotties sous son derme et courent en tous sens ainsi qu’une fourmilière grouillante, insectes de sa mort qui peu à peu le rongent... Il tourne le robinet bleu, un jet d’eau glacée le suffoque mais qu’importe, il lui faut anéantir ce souvenir. De plus en plus furieux, il recommence à frotter en partant des pieds et en remontant jusqu’aux épaules. Il tremble tout en s’acharnant à se meurtrir davantage, pas un millimètre carré de sa peau ne lui échappe mais l’image de son corps imbriqué dans celui de l’homme est toujours là, devant ses yeux... Et il n’y a plus que cette image, cette unique image. Elle est partout ; sur le rebord du lavabo, sur la surface beige du gant de crin, sur l’émail de la baignoire, dans les gouttes d’eau coulant sur sa peau... Cette image, sur le plastique rouge du robinet... D’un geste nerveux, il le tourne et aussitôt un jet bouillant le frappe en plein visage, milliers d’aiguilles qui le défigurent... »
« Le bruit régulier du tic-tac emprisonne son esprit. Il voudrait ne plus avoir à réfléchir, ne plus avoir à crier dans le silence de son angoisse, ne plus sentir la présence méfiante et farouche de ces feuilles qui toujours attendent quelque chose de plus grand. Il aimerait ne plus vivre ou vivre dans une sorte de néant qu’aucune voix ni aucun regard ne pourrait atteindre, vivre dans une mort prématurée qui lui livrerait le mystère de sa profondeur tout en le libérant de sa prison d’oubli. »
« Peut-être s’est-il égaré dans le labyrinthe d’une nuit à force de chercher en vain la seconde partie de lui-même. »
« Rues désertes, odeur étrange de la nuit, impression d’oubli qu’apportent les errances sans voyage. Ils ne parlent pas. Ils s’observent furtivement de temps à autre comme pour s’assurer de leur présence, liés par un accord tacite lancé dans leur silence. Gene sourit à l’enfant qu’il vient de retrouver. Un enfant qui s’était perdu et qu’un homme attentionné à adopté. Il s’occupe de lui, s’inquiète de lui et l’emmène loin de sa douleur... Il se complaît dans cette sensation grisant puis essaie brusquement de se révolter : "Tu deviens vulnérable, fragile..." »
« Il se laisse aller dans ses bras, réconforté par cette chaleur, enivré par cette tendresse. Une main se colle sur sa taille, un sourire lui parle, un regard l’écoute. Il donnerait n’importe quel mot pour que ce moment dure toute une vie. »
« L’eau lui gifle le corps. Rageusement, il frotte sa peau au gant de crin comme pour faire partir les traces du contact physique. Méthodiquement, énergiquement, il frotte, n’arrête plus de frotter mais les plaies provoquées par les caresses deviennent sans cesse plus douloureuses. Elles s’élargissent, s’agrandissent, s’étalent, son corps n’est plus qu’une immense blessure envahie de pus et de sang. Il sent encore les mains prestes de l’homme sur sa peau, il voudrait les chasser, les écraser et les détruire mais elles se sont blotties sous son derme et courent en tous sens ainsi qu’une fourmilière grouillante, insectes de sa mort qui peu à peu le rongent... Il tourne le robinet bleu, un jet d’eau glacée le suffoque mais qu’importe, il lui faut anéantir ce souvenir. De plus en plus furieux, il recommence à frotter en partant des pieds et en remontant jusqu’aux épaules. Il tremble tout en s’acharnant à se meurtrir davantage, pas un millimètre carré de sa peau ne lui échappe mais l’image de son corps imbriqué dans celui de l’homme est toujours là, devant ses yeux... Et il n’y a plus que cette image, cette unique image. Elle est partout ; sur le rebord du lavabo, sur la surface beige du gant de crin, sur l’émail de la baignoire, dans les gouttes d’eau coulant sur sa peau... Cette image, sur le plastique rouge du robinet... D’un geste nerveux, il le tourne et aussitôt un jet bouillant le frappe en plein visage, milliers d’aiguilles qui le défigurent... »
3 commentaires:
Ah tiens !
(J'ose pas lire, ce livre est dans ma liste "de à lire" mais en même temps peut-être peut-être que je devrais, découvrir un peu ce qui pourrais m'attendre. J'avais essayé de lire un autre d'elle il m'a tellement déçue que je n'ose même plus en ouvrir un :/).
Tu avais lu lequel ? Je ne connaissais que Le Pavillon des Enfants Fous, qui m'avait beaucoup touché... Et là du coup j'ai bien envie de lire Malika ou un jour comme tous les autres.
Elle a quelque chose de torturé et de passionnel dans son écriture, comme si elle donnait tout, son âme et ses tripes, et ça peut être parfois un peu déroutant mais c'est ce que j'aime au final.
J'ai commencé aussi les Pavillons des Enfants fous. Beaucoup aimé. Ensuite Malika ou un jour comme tous les autres que j'ai A-D-O-R-E :)). Un autre qui s'appelle Eléonore quelque chose comme ça me souvient pas vraiment du titre adoré aussi et le dernier en date celui dont je parlais plus haut c'est vera magnificia love au début c'était bien mais les autres nouvelles m'ont terriblement ennuyées j'ai même pas fini le bouquin (tellement rare qu'il faut le souligner ^^).
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