ACTE I.
3 juillet 2008. Steph débarquée de la veille. Une courte nuit terminée sur le canapé. Un café vite avalé. Les dernières affaires dans les sacs. Les piles par dizaine, le vieux téléphone portable, la brosse à dent. La peur d’oublier le plus important. Une gaufre de liège symbolique pour la route. 7h et la chaleur précoce du Sud. Les embouteillages matinaux et la gare qui se rapproche.
[...]
Nos affaires à portée de vue. Du bleu, du vert, du rouge. 5h de train. Les gosses agités qui vont à Disney. Ma traversée du wagon en chaussettes. Gare de Lyon Part-Dieu. Le joli brun aux lunettes de soleil. Tarzan et sa folle équipe. Marne-la-Vallée Chessy. L’Anglais. Roissy Charles-De-Gaulle. La petite conne aux chevaux. Arras. Le ciel gris. Le blond qui se révèle gay. Douai. La teinte brique des bâtiments. Les manches longues qui couvrent les bras. Lille Flandres. La tente verte sous le bras et nos dos trop chargés. Les bouches d’aération d’Euralille et les gens couchés dessus. Le journal gratuit du matin. Un arrêt rapide au Quick. La foule dense. Les gamins excités, les sacs encombrants, les hommes d’affaires pressés, les chaises de couleur, l’accent résistant partout autour. Quelques bouchées englouties rapidement, de longues lampées de Coca par-dessus. Lille Europe. 30 minutes de retard. Les journaux en néerlandais. Les bières qui peuplent le train. Le départ tardif. Le changement de réseau qui indique le passage de la frontière. La Belgique.
[…]
Bruxelles Midi. Les escalators qui descendent. Nath’ juste en bas. Le tram étroit et les cours de langue rapides. WERRRRTERR. Le sol humide de la pluie récente. Le bus après la pause clope au soleil. Le rond-point, la pharmacie, la demi-heure de marche, les petites maisons à l’anglaise, le champ de légumes, la voie rapide, les boîtes aux lettres diversifiées, les arbres fleuris, les rues calmes. La petite entrée, les escaliers, la chambre rouge. Nos affaires sur le sol. Autour de nous, des papillons, des Brian, des Boris, des Oli, et des visages plus ou moins connus. Girls in Hawaii en fond d’écran. La rencontre avec Jack et ses tonnes de poils, la terrasse ensoleillée, les discussions sur tout et rien, les clopes et les verres de Coca pour passer l’après-midi. Le rangement précis des télécommandes, les canapés clairs, le programme M6 pour la soirée et le chien du voisin qui tourne en rond. Les dizaines de dvd passées en revue, les films de filles, les séries tv, les "spécial déprime" et les films d’horreur. Le plateau repas devant Seven, les pancakes et le Nutella pour la suite. Du sirop d’érable ? Brad Pitt ? L’orage qui tonne et tombe dehors. Les yeux qui papillonnent, le matelas plus que confortable, et le sommeil qui assomme.
[...]
Placebo au réveil, la salle de bain noire et blanche, dernière douche chaude, et le grand miroir. A l’étage inférieur, un grand café pour affronter la longue journée et la radio qui parle de Werchter. Le meilleur festival du monde... Un dernier tour pour récupérer les affaires éparpillées, quelques photos souvenirs là-haut, et de nouveau les dos chargés. Un morceau du voyage en voiture, une petite gare, un bout de train avec elle. Une gaufre au passage, le quai bondé de sacs à dos et bottes de pluie, et des aux-revoirs jusque derrière les vitres fermées. Nous deux casées dans l’entrée, de l’anglais, du français et du néerlandais qui se mêlent autour, et les petits jeunes des toilettes. Le train qui file droit devant, les habitations qui s’estompent, la campagne qui s’étend, et la gare de Leuven. Quelques mètres vers le souterrain, la file immense, les longues minutes d’attente, la distribution de Coca et de chips au paprika. Les navettes qui se suivent, et enfin, nos deux places dans le fond. Dernière ligne droite.
3 juillet 2008. Steph débarquée de la veille. Une courte nuit terminée sur le canapé. Un café vite avalé. Les dernières affaires dans les sacs. Les piles par dizaine, le vieux téléphone portable, la brosse à dent. La peur d’oublier le plus important. Une gaufre de liège symbolique pour la route. 7h et la chaleur précoce du Sud. Les embouteillages matinaux et la gare qui se rapproche.
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Nos affaires à portée de vue. Du bleu, du vert, du rouge. 5h de train. Les gosses agités qui vont à Disney. Ma traversée du wagon en chaussettes. Gare de Lyon Part-Dieu. Le joli brun aux lunettes de soleil. Tarzan et sa folle équipe. Marne-la-Vallée Chessy. L’Anglais. Roissy Charles-De-Gaulle. La petite conne aux chevaux. Arras. Le ciel gris. Le blond qui se révèle gay. Douai. La teinte brique des bâtiments. Les manches longues qui couvrent les bras. Lille Flandres. La tente verte sous le bras et nos dos trop chargés. Les bouches d’aération d’Euralille et les gens couchés dessus. Le journal gratuit du matin. Un arrêt rapide au Quick. La foule dense. Les gamins excités, les sacs encombrants, les hommes d’affaires pressés, les chaises de couleur, l’accent résistant partout autour. Quelques bouchées englouties rapidement, de longues lampées de Coca par-dessus. Lille Europe. 30 minutes de retard. Les journaux en néerlandais. Les bières qui peuplent le train. Le départ tardif. Le changement de réseau qui indique le passage de la frontière. La Belgique.
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Bruxelles Midi. Les escalators qui descendent. Nath’ juste en bas. Le tram étroit et les cours de langue rapides. WERRRRTERR. Le sol humide de la pluie récente. Le bus après la pause clope au soleil. Le rond-point, la pharmacie, la demi-heure de marche, les petites maisons à l’anglaise, le champ de légumes, la voie rapide, les boîtes aux lettres diversifiées, les arbres fleuris, les rues calmes. La petite entrée, les escaliers, la chambre rouge. Nos affaires sur le sol. Autour de nous, des papillons, des Brian, des Boris, des Oli, et des visages plus ou moins connus. Girls in Hawaii en fond d’écran. La rencontre avec Jack et ses tonnes de poils, la terrasse ensoleillée, les discussions sur tout et rien, les clopes et les verres de Coca pour passer l’après-midi. Le rangement précis des télécommandes, les canapés clairs, le programme M6 pour la soirée et le chien du voisin qui tourne en rond. Les dizaines de dvd passées en revue, les films de filles, les séries tv, les "spécial déprime" et les films d’horreur. Le plateau repas devant Seven, les pancakes et le Nutella pour la suite. Du sirop d’érable ? Brad Pitt ? L’orage qui tonne et tombe dehors. Les yeux qui papillonnent, le matelas plus que confortable, et le sommeil qui assomme.
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Placebo au réveil, la salle de bain noire et blanche, dernière douche chaude, et le grand miroir. A l’étage inférieur, un grand café pour affronter la longue journée et la radio qui parle de Werchter. Le meilleur festival du monde... Un dernier tour pour récupérer les affaires éparpillées, quelques photos souvenirs là-haut, et de nouveau les dos chargés. Un morceau du voyage en voiture, une petite gare, un bout de train avec elle. Une gaufre au passage, le quai bondé de sacs à dos et bottes de pluie, et des aux-revoirs jusque derrière les vitres fermées. Nous deux casées dans l’entrée, de l’anglais, du français et du néerlandais qui se mêlent autour, et les petits jeunes des toilettes. Le train qui file droit devant, les habitations qui s’estompent, la campagne qui s’étend, et la gare de Leuven. Quelques mètres vers le souterrain, la file immense, les longues minutes d’attente, la distribution de Coca et de chips au paprika. Les navettes qui se suivent, et enfin, nos deux places dans le fond. Dernière ligne droite.
2 commentaires:
La suiiiiteuh!
Super chouette la bannière :) !
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