mercredi 23 décembre 2009

"STAY ON MY SIDE AND FLY ME TO THE VERY HIGH, HIGHEST GROUND I CAN..."


Vendredi 11, j’étais de nouveau en mission photo aux Passagers du Zinc. Mais cette fois, pour un groupe que je serais venue voir avec ou sans accréditation : Sharko.

Je les avais déjà ratés à Montpellier en 2006, faute à Indo à Bercy, et en octobre dernier, faute à mon compte en banque. Cette dernière date dans le Sud était donc enfin l’occasion de les découvrir sur scène et les photographier une double fierté personnelle.

Le mec de la sécu en bas m’a laissé passer les mains dans les poches sans même vérifier mon nom sur la liste, « c’est bon, je ne te reconnais maintenant », qu’il m’a dit en souriant, et au comptoir en haut, les mecs ont été une fois de plus adorables et je me suis sentie accueilli comme une habituée, alors qu’au fond ce n’était que la troisième fois que mon nom était coché au stylo.

La salle à mon arrivée s’est révélée bien plus peuplée que je ne l’aurais cru, mais je me suis vite rendue compte que beaucoup n’étaient là que pour le groupe de première partie, Flangers, dont les membres discutaient tour à tour avec leurs potes aux quatre coins de la pièce.

A presque 22h, ils cherchaient encore leur batteur, et c’est avec 2-3 minutes seulement de retard qu’ils sont montés sur la scène habillée de néons bleus. J’ai pris le temps d’apprécier le premier morceau et de m’imprégner de leur musique et de leurs lumières, et je me suis lancée seule au bord de l’estrade, objectif pointé en avant. Il y avait les mères qui prenaient des photos, les amis qui tentaient de remuer la foule, leurs regards presque gênés vers moi lorsqu’ils se sentaient visés, leurs jolies lumières qui me faisaient sourire, et leurs morceaux entraînants qui me poussaient à taper du pied. Tous les cinq semblaient un peu timides au début du set mais la musique et le public aidant, petit à petit ils ont pris possession de la scène et de leurs instruments pour nous offrir un très bon moment et récolter des acclamations bien méritées.

Une fois la scène débarrassée des néons et instruments de Flangers, ce sont Sharko eux-même qui sont apparus pour préparer leur espace. Assise sur le bord droit de la scène, j’ai aperçu David de l’autre côté et après avoir hésité, me suis lancée pour aller l’aborder timidement : 2 minutes plus tard, mon DVD belge avait reçu l’ultime dédicace.

23h, les lumières se sont enfin officiellement allumées sur les 3 musiciens à l’honneur ce soir, David a donné le signal au micro et les premières notes ont envahi l’espace. Je me suis retrouvée complètement happée en quelques secondes, yeux miroitants et sourire béat en prime, et ce jusqu’à la toute fin de la soirée. Personne dans le public n’a osé s’avancer de trop et l’espace devant la scène était tout le long rien qu’à moi, me permettant de me rapprocher à ma guise de Teuk, de Charlie ou de David, qu’il soit derrière la basse ou aux claviers. Les lumières m’ont paru être les meilleures que j’avais pu connaître ici, et le résultat de mes clichés l’a confirmé ensuite. Mais ne parlons pas que photo, c’était avant tout pour la musique que j’étais là.

Cette fois-ci c’est le public qui est resté timide pendant un petit moment, je murmurais seule les paroles de mes morceaux préférés, mais la magie Sharko a fini par gagner. Ca passe dans leurs sourires communicatifs, leurs regards complices, les pas de danse de David, des petits moments d’improvisation parfaitement maitrisée, les titres de pop douce qui alternent avec des morceaux au rock plus dur, leur énergie communicative, leur plaisir d’être sur scène qui se ressent dans les moindres détails, les petites taquineries de David adressées au public, ... Résultat, l’ambiance bien trop calme du début a petit à petit fait place à des acclamations plus chaleureuses au fil des morceaux, les mains se sont mises à frapper de plus en plus fort à chaque invitation du groupe et la salle entière s’est retrouvée fort motivée pour le dernier morceau, No contest, où David nous a défié de chanter plus fort que les marseillais jusque là champions de France. Je ne sais pas si le défi, brillamment relevé, a été réussi, mais une chose est sûre, ce concert de Sharko était encore meilleur que je ne l’avais imaginé pendant des années.

Bon, à côté de ça, il y a aussi eu un commentaire inattendu, une conversation de près de 2h30, un ajout sur facebook surprenant, des remerciements qui font rougir, et une photo de profil qui fait plaisir, mais... chut.


Animal / Wake up / Rise up / Motels / Excellent / I went down / Yo heart / Regrets / Sweet protection / Sugar boy / Since / Trip / No contest.


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mercredi 16 décembre 2009

"TELL ME WHAT'S ON YOUR MIND..."


Deux semaines plus tard, quasiment jour pour jour, repartir pour Lille. Un train en soirée, après les cours, et un voyage passé à rêver à tous ceux déjà présents dans la fosse du Zénith. Après des heures de voyage, Steph m’a rejoint à Marne-la-Vallée, et un peu avant minuit, on retrouvait Caro sous les fines gouttes de pluie pour partir déguster notre première bière.

[...]

Le réveil a été dur le lendemain, faute à nos longues heures de discussion jusque tard dans la nuit, mais j’ai filé sous la douche en vitesse et un peu plus tard, après un café obligatoire et une brioche magique faite par Caro, on était en route pour le Zénith. S’en est suivi une journée marquée par le froid et les retrouvailles des têtes connues. Heureusement pour nous, le ciel est resté bleu toute la journée, mais les faibles températures lilloises ont failli avoir raison de nos oreilles et de nos orteils. Le café offert gracieusement par le Zénith était quelque peu dégueulasse mais il avait le mérite d’être chaud et sucré, le centre commercial du coin nous a valu une petite séance de lèche-vitrine et le salon de l’érotisme a même failli nous accueillir si l’entrée n’avait pas coûté 25€. J’ai eu droit à une part de tarte rapportée du Flunch du coin, mon paquet de Dragibus a fini dispersé dans les différentes files, nos visages congelés ont été immortalisé à de nombreuses reprises, j’ai retrouvé Alex qui a passé l’attente avec nous, notre boulet officiel nous a offert des flyers, j’ai rencontré certains belges du forum et on a parlé musique et festivals, elle était là aussi et heureusement que Steph m’avait prévenu en avance, j’ai grignoté des biscuits au chocolat venus de tous côtés, et au final, après un gros bordel au moment de l’ouverture des grilles, on s’est retrouvé au deuxième rang en face d’Oli, au milieu de l’énorme groupe du forum.

Il faut le dire, tout ce chemin jusqu’à Lille et toute cette journée devant le Zénith, ce n’était pas seulement pour Indochine. C’était même surtout et avant tout pour le groupe de première partie : MVSC. Avec Caro, fraîchement convertie, et Steph, nous avons même poussé le truc jusqu’à jouer les groupies de 15 ans en marquant nos paumes des 4 lettres, et les trois quart d’heures avant leur entrée sur scène nous ont paru interminables. Et puis Jean et ses acolytes sont arrivés et nous nous sommes d’abord senties un peu seules à les accueillir chaleureusement, avant que quelques personnes derrière ne nous aident à mettre un peu d’ambiance dans la fosse. Nos bras en l’air et nos mains siglées se sont vite fait repérer par Manu et Maxime tout sourires, mais c’est le visage halluciné de Jean nous reconnaissant dans la foule qui restera le plus culte. Le meilleur dans tout ça étant son doigt pointé vers nous et nos cris hystériques immortalisés sur une vidéo.

C’est après nous avoir offert la très attendu High Hesitation qu’ils nous ont quittés, et à ce moment-là, je n’avais même pas encore réalisé qu’on allait voir Indochine, j’avais juste un goût de trop peu dans la bouche.

Même les chansons d’entre deux guerres et l’installation du rideau blanc n’ont pas suffit à me plonger dans l’ambiance, tant la transition entre les belges et les suivants me paraissait absurde. Il a fallu attendre les sirènes accompagnant les visages des dictateurs, le dirigeable et le cavalier masqué pour m’y faire sauter à deux pieds, et encore.

C’est drôle de voir comment j’ai de plus en plus de mal à raconter les concerts d’Indochine. De plus en plus de mal à trouver les mots pour partager ça, de plus en plus de mal à savoir quoi dire et comment. Pas qu’il n’y ait rien à décrire, rien à faire ressentir : au contraire. Mais lister les faits et les chansons me semble rendre un résultat bien fade, et enchaîner les émotions ressenties risque de devenir répétitif.

Pourtant j’ai envie de parler de cette ambiance unique et du fait que j’ai reculé durant les premiers morceaux pour sauter en chœur avec le rang de derrière, beaucoup plus motivé que les voisins que j’avais laissés. J’ai envie de raconter les gentils pogos et le bordel qu’on a foutu côté Oli. J’ai envie de confier que J’ai demandé à la lune nous ennuie tous et Le Lac devrait être reprise par Nicola en version apéro. J’ai envie de montrer nos mains qui claquent ou qui balancent à l’unisson, les vidéos devant lesquelles nos yeux s’écarquillent et comment je suis subjuguée par Boris lorsqu’il s’attèle aux percussions. J’ai envie de faire ressentir les frissons devant la constellation de téléphones portables sur La Lettre de Métal et le cœur qui s’arrête lorsqu’Oli nous balance les accords de June 2. J’ai envie de décrire nos délires, nos fous rires et nos regards échangés, entre les plantages de Nico, son très attendu et devenu culte « allez, tous à la fanfare » et Oli qui se fout de ma gueule et de mes mains surtout. J’ai envie de dire que je me suis prise une rincée d’eau pendant un pogo et qu’elle était plus que bienvenue, qu’on a enchainé les morceaux de sucre mais qu’on ne voulait rien abandonner, et que j’ai poussé mes forces au maximum. J’ai envie de dévoiler nos corps suants et les bleus sur mon corps le lendemain et nos sourires béats et l’envie d’encore qui augmente à chaque fois. J’ai envie de rendre compte de pourquoi ils sont uniques et de pourquoi je les aime. De pourquoi c’est EUX et personne d’autre.


Ouverture Républika Meteor / Go Rimbaud Go / Marilyn / Republika / Little Dolls / Play Boy / Punker / Drugstar / Le Lac / Le Manoir / J’ai Demandé à la Lune / 3ème Sexe (piano voix) / La Lettre de Métal / Un Ange à ma Table / Alice & June / Popstitute / Club Meteor (You Spin Me Round + Canary Bay + Les Tzars + Des Fleurs pour Salinger + Adora + Mao Boy) // June 2 / 3 Nuits Par Semaine / Junior Song / Bye Bye Valentine // L’Aventurier / Le Dernier Jour // Union War (acoustique) / Kao Bang (acoustique) / L World / Electrastar.


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mercredi 9 décembre 2009

"SOMETIMES YOU’RE THE CROWD, SCREAMING TOO LOUD."

Et j’ai recommencé 3 jours plus tard, pas avec Steph cette fois, mais avec Caro qui m’a accueillie à Lille pour la toute dernière date française de la tournée.

Je suis arrivée là-haut à tout juste plus de midi, alors on a pris le temps de manger une gaufre et de parcourir la ville, avant de s’accorder une pause pour déposer mes affaires et goûter quelques Jelly Belly en buvant du Dr Pepper. Et puis l’après-midi avançant, on s’est dirigé vers l’Aéronef devant lequel on a croisé le nouveau tourbus allemand. On a essayé par tous les moyens de s’incruster au goûter-concert réservé aux enfants ; mais aucun gamin n’a voulu nous adopter, les mecs de la salle ont refusé de nous filer des places et Maman n’a répondu que trop tard à mes messages.

Du coup on est quand même resté dans le coin, pause toilette et bouffe au centre commercial d’à côté avant de revenir devant la salle où quelques fans arrivaient déjà. Évidemment au moment où on a dû sortir il s’est mis à pleuvoir, mais peu de temps après les mecs de la sécu ont eu la bonne idée de déplacer les files à l’abri. Et c’est une fois l’heure bien avancée que j’ai pu me rendre compte de la différence avec le Sud : à l’heure où on était à peine 8 à Nice, on était déjà plusieurs centaines à Lille. Ça s’explique par le fait que beaucoup de fans, majoritairement belges il m’a semblé, étaient présents, alors que chez nous, les fans étaient assez rares, et le public se composait surtout de simples connaisseurs et de vagues curieux.

Bref, toujours est-il qu’on a cavalé une fois les portes ouvertes et qu’on s’est retrouvé au premier rang entre Greg et John, comme on l’avait souhaité, parfait. Et heureusement qu’on avait la barrière juste devant nous, vu l’ambiance de folie qui a suivi pendant tout le concert. Ça a commencé pendant Soldout qui se sont vus chaleureusement accueillis par tout le public et tout spécialement par leurs fans déjà bien motivés ; les pogos n’ont pas tardé à envahir le milieu de la fosse et nos hanches ont bien vite frappé contre la barrière, donnant le ton pour ce qui allait suivre. Et pour une fois, je ne me sentais pas seule à me dandiner les fesses et à fredonner les paroles.

Le set est passé à une vitesse folle et au retour sur scène de Maman, j’ai sorti ma pancarte de groupie faite de mes petites mains la veille : pari gagné lorsqu’il a levé les yeux et est venu me baiser la main, sous les sifflements du public.

Les poussées de la foule se sont faites de plus en plus fortes et les cris entremêlés de « Ghinzu » de plus en plus intenses, et enfin ils sont arrivés, moustache comprise, sous une monstrueuse acclamation comme je n’en avais jamais entendu de la tournée. Le reste n’a été que folie furieuse dans la salle comme sur la scène, impossible d’y voir clair et pourtant je connaissais la setlist et les enchainements par cœur. Il y a eu mon corps qui a fini par ne faire qu’un avec la barrière, les pogos qui se faisaient sentir dans mon dos, les cris qui résonnaient dans mes tympans, des bras et des jambes qui voguaient à droite à et gauche. Il y a eu moi toute entière qui savourait chaque seconde, chaque mot, chaque image, chaque visage, chaque lumière, chaque son de cette dernière. Il y a eu tous leurs regards vers nous et leurs regards entre eux et leurs sourires qui montraient qu’ils n’en revenaient pas. Il y a eu le bordel sur scène avec John qui a câliné Jean et un soutif jeté et rangé dans le casier de Mika et John allongé par terre et Greg qui est venu s’asseoir sur lui et Antoine complètement déchaîné et John encore qui a demandé à Maman de nous apporter du whisky et les deux verres qui ont été distribués et puis Greg qui enchainait les clopes avant de s’allumer un joint qui a fini dans le public et encore et encore. Il y a eu les phrases qui ont marqué la soirée, des allusions à qui va tuer qui en premier du groupe ou du public, des « This is our last song... or maybe not ! » à répétition, des déclarations du genre « Lille, mon Amour, je n’ai jamais autant joué de toute ma vie » et « Je n’ai pas vu ça depuis 10 ans » et j’en oublie des tonnes. Il y a eu mes genoux frappant sans cesse sur le métal et mon t-shirt trempé et les perles de sueur sur mes cheveux et mes bras en l’air. Il y a eu Dracula Cowboy et Til You faint comme à Nice alors que j’étais en transe et ensuite il y a eu Sweet Love et moi qui n’en revenait pas et qui l’entendait pour la première fois et il y a encore eu Je t’attendrai et l’hystérie complète dans toute la salle. Et il y a eu Blow qui m’a achevé physiquement comme moralement car signature des tous derniers moments avec eux.

Et pourtant l’envie d’encore, l’envie de toujours. Alors on a trainé un peu, j’ai fait la bise à Maman, j’ai salué Charlotte et David en leur achetant deux sacs et j’ai échangé deux trois mots avec Emilie en récupérant une affiche pour Caro. On est sorti fumer une clope, petit à petit on s’est fait viré de la salle, mais on ne voulait pas en rester là, on a cherché la sortie des artistes et on s’est retrouvé dans l’ascenseur, on a guetté à travers les vitres et on a fini par rejoindre les backliners en bas, on les a regardé charger tout le matos empreint de nostalgie et on a suivi les péripéties du tourbus avec le chauffeur allemand, et puis enfin on a discuté un peu avec Maman dans la nuit noire, et tout s’est terminé sur ses trois merci...


Mother Allegra / Mirror Mirror / The Dream Maker / Cold Love / Take It Easy / Dragon / The Dragster Wave / 21st Century Crooners / Do You Read Me? / Twist & Shout / The End of the World / Chocolate Tube / Kill the surfers // This Light / This War is Silent / Mine // Dracula Cowboy / Til You Faint // Sweet Love / Je t’Attendrai // Blow.

mercredi 2 décembre 2009

"I THINK IT'S TIME, COME AGAIN."


Et juste après ça, il a fallu enchaîner. Dès le lendemain, sans perdre de temps. Train direction Nice pour voir Ghinzu le soir-même. Il faut avouer qu’on a eu du mal à se motiver, et qu’on a même failli abandonner le Théâtre Lino Ventura pour le Nikaia où Indo passaient également (ben oui, tous les deux le même soir dans la même ville qui n’accueille jamais de concerts intéressants, évidemment) ; et finalement, une fois devant la salle, après avoir aperçu quelques têtes belges à l’intérieur, j’étais toute à eux.

20 minutes avant l’ouverture des portes, on était moins d’une dizaine, mais le trottoir s’est bien rempli ensuite. Pour autant, pas de précipitation pour passer les portes ni une fois dans la salle, le premier rang était tout à nous. C’est là qu’on s’est retourné pour observer la salle et qu’on a quelque peu déchanté : beaucoup, beaucoup de places assises, prises d’assaut de surcroit, et une mini-fosse improvisée entre la scène et le premier rang de sièges rouges, complètement désertée. Ca commençait mal et promettait une ambiance bien différente de l’épisode marseillais que l’on souhaitait reproduire ce soir-là. Heureusement, des courageux sont petit à petit venus nous rejoindre, et juste avant Ghinzu, la "fosse" comme la salle étaient combles.

Juste avant l’entrée en scène de Soldout, c’est un employé de la salle qui est venu nous introduire la soirée, et enfin, Charlotte et David sont apparus derrière leurs instruments, les vidéos stroboscopiques ont commencé à nous hypnotiser, et malgré l’immobilité générale du public, notre petit groupe n’a pas tardé à se déhancher sur leurs rythmes électro.

Après une petite demi-heure d’allers-retours de Maman & co, de préparation des bières et des serviettes de rigueur, et de tentation avec les pass qui nous passaient presque sous le nez, les lumières se sont baissées et les cris ont fusé. Ils sont entrés et se sont installés sous une faible lumière, Greg cheveux noués à ma gauche, John et ses chaussures noires juste à ma droite. La première partie du set s’est déroulée comme au Zénith : l’émotion de Mother Allegra, la puissance de Mirror Mirror, la rythmique de The Dream Maker, les lumières rougissantes et l’autiste excité de Cold Love, le John debout promenant son micro et les « lalala » de Take it Easy, l’orgasme et les déhanchés de Dragon, les frissons et les larmes de The Dragster Wave, les mains qui frappent de 21st Century Crooners... Et puis est arrivée Do You Read Me, les regards de John plantés dans mes yeux et son doigt pointé vers moi, la chaleur est encore montée d’un cran et les corps remuants à côté de nous n’étaient rien à côté des nôtres en pleine extase, et ça a redoublé d’énergie avec Twist & Shout qui me fout un putain de sourire à chaque fois, j’avais de la place autour de moi pour bouger autant que je le voulais et j’en ai bien profité. The End of the World cette fois ne m’a pas surprise et j’ai pu l’apprécier encore mieux, avec ce petit truc à l’intérieur qu’elle me fait autant en live qu’en studio. Puis est venu le moment de Chocolate Tube, encore une fois on était bien seules à connaitre les paroles, à connaitre le morceau tout court même, et on s’est retrouvé quasiment hystériques dès la petite intro au piano. On hurlait les refrains à pleins poumons, tellement que Greg a fini par nous tendre son micro sur la fin, et on a aussi eu droit à une petite remarque de John même si on n’a pas très bien entendu ce qu'il nous disait, en fait. Comme ce sont de grands malades après ça ils ont évidemment enchainé avec Kill the Surfers, John est monté sur son clavier juste devant nos yeux toujours ébahis même en voyant ça pour la millième fois, nous a offert quelques petits déhanchés de face puis de dos avant de revenir les pieds sur scène d’un saut qui m’a une nouvelle fois coupé le souffle.

Une fois échappés dans les coulisses, le public des gradins m’a joyeusement surpris, acclamations phénoménales et rappel d’une intensité forte, alors qu’ils n’avaient été que simples spectateurs inactifs jusque là. A leur retour les gars ont lancé sans surprise la poignante This Light dont je raffole du final surtout en live, puis This War is Silent et enfin Mine et son gros bordel final, pour laquelle j’ai tout spécialement agité mon boa.

Et la grosse surprise est arrivée : John est revenu, lunettes de soleil de nouveau sur le nez et serviette sur la tête, nous a lancé un ou deux compliments et nous a annoncé... Dracula Cowboy. Je le revois encore à ma gauche derrière le micro de Greg en train de nous balancer ça, et Steph en est témoin, j’ai hurlé et sauté de joie les yeux tout illuminés, comme jamais ça ne m’est arrivé à un concert. J’y croyais tout juste, qu’ils la jouent et surtout ce soir, et c’était juste orgasmique, bordel. Et comme si ça ne suffisait pas, après ça John nous a demandé de choisir entre Til You Faint et Blow, je n’ai même pas su quoi répondre sur le coup mais le public l’a fait pour moi, c’est Til You Faint qui l’a emporté, hop avalanche d’adrénaline, j’ai tout donné jusqu’à en faiblir.

Une nouvelle fois ils sont sortis de scène sous les ovations de la salle entière, on ne savait pas trop si on allait avoir droit à un autre rappel ou pas, et finalement, ils sont revenus une dernière fois nous offrir Blow, comme un final indispensable pour ponctuer cette soirée hallucinante.

Maman m’a gentiment offert une énième setlist et est retourné chercher une baguette pour Clem, puis on est descendu faire un petit tour au bar pour une désaltération obligée, un mec a voulu m'échanger la serviette de John qu'il avait réceptionné contre ma setlist mais j'ai refusé, et on a posé nos fesses le temps de laisser la salle se vider. Après on s’est bougé difficilement ces mêmes fesses vers le merchandising, dans un sourire Emilie nous a distribué les nouvelles affiches de la tournée d’automne, Jean s’est exclamé en me voyant et est venu me faire la bise puis on a parlé de MVSC et de l’album introuvable, Clem et moi avons bavé devant les sacs Soldout, Charlotte m’a dédicacé mon billet de concert et nous a filé des autocollants, Maman a voulu me signer un autographe aussi en me traitant de groupie, Emilie m’a défendu, Steph et Clem se sont fait tatouer les bras au marqueur, on a discuté de la tournée et de Lille et de l’Angleterre et de trains, et à plus de minuit, le merch’ était tout remballé et les pizzas refroidissaient alors on leur a dit au revoir. Mais ce n’était pas encore tout à fait fini, on s’est retrouvé devant le Théâtre sans aucun moyen pour rentrer, l’option "stop" était zappée puisque tout le public était parti depuis bien longtemps, on a commencé à parler avec les mecs de la sécu alors qu’on hésitait entre appeler un taxi quite à bien taxer au final ou bien chercher et attendre le noctambus dans la nuit noire, et finalement un des vigiles s’est proposé pour nous ramener, normal.


Mother Allegra / Mirror Mirror / The Dream Maker / Cold Love / Take It Easy / Dragon / The Dragster Wave / 21st Century Crooners / Do You Read Me? / Twist & Shout / The End of the World / Chocolate Tube / Kill the surfers // This Light / This War is Silent / Mine // Dracula Cowboy / Til You Faint // Blow.


[ photos ]