lundi 30 octobre 2006

"BOYS WILL BE BOYS"


[...]

Un week-end d'octobre, le dernier. Un autre samedi matin à se lever tôt. Encore un train. Pour Lyon cette fois-ci, et Panic! at the disco, avec elle. Des places de concerts dans nos sacs, achetées quelques semaines avant. Une ville totalement inconnue, aucun plan de prévu, même pas pour la nuit. Juste l’envie de ne pas les rater, l’excitation de les voir, sans trop y croire encore. Ecouter l’album en boucle pendant le trajet. Arrivée là-bas en fin de matinée. Découvrir les rues. Moches. Grignoter quelques frites, deux feuilles de salade, et le métro direction Stade Gerland. Trouver la salle rapidement. Ninkasi Kao. Deux Tour Bus à côté. Et quelques gamines emos déjà devant les portes.

Et l’attente. Regarder les membres du staff qui s’affairent de tous côtés. Flasher sur un d’entre eux. Griffonner deux "Free Hugs" pour orner nos sacs. Sans succès aucun. Et puis son "Stef y’a Ryan". Me retourner, l’observer, fugacement, sans y croire. Son corps mince, son visage mal rasé, sa bouille de gamin. Il repassera, encore, quelques fois. On verra même Spencer, et les membres de The Sounds. Plus tard, encore, on entendra les répétitions. Les premières parties. Et puis eux. Les écouter, l’oreille collée sur la porte, pour entendre les "lalala" d’un Brendon qui se laisse aller dans les aigus.

Longtemps, bien longtemps avant l’ouverture des portes. Les fans qui s’agitent et se massent devant les grilles. Déjà. Alors s’y faire deux petites places, entre les groupies espagnoles, italiennes, américaines. Attente fastidieuse, pauses cafés et toilettes, organisation qui laisse à désirer, et surtout cette hystérie chez les plus jeunes. Dingue. Et enfin. On entre. Billet, sac, la routine. Et le deuxième rang avec elle. Entre Ryan et Brendon (si on n’est pas maso, avec ça...).

Public différent de mes concerts habituels. Nous sentir étrangères. Ados prépubères par centaines, copies conformes. Vans slip on, pantalons ultra serrés, ceintures cloutées, cheveux noirs, mèches longues, ... Et nous.

Et puis les premières parties. Fickle, d’abord, pour nous mettre dans le bain. Ambiance sympa, groupe jeune. Trop jeune peut-être. Prestation pas extraordinaire mais musique pas si mal en live. Seulement en live, finalement, après écoute des versions studios. Et The Sounds, ensuite. Tout de suite plus pros, plus habitués, plus rock’n’roll. Chanteuse déchaînée, public déconcerté, moi subjuguée. J’aime son attitude, sa voix, sa prestance, sa façon de vivre la scène et de la faire vivre.

Et enfin. Eux. Découverts tout au long de l’année. Dont je suis tombée amoureuse petit à petit. Forcément, avec Lying is the most fun a girl can have without taking her clothes off comme titre d’une chanson, je ne pouvais qu’accrocher. Alors si on y ajoute leurs gueules de gamins adorables, leur originalité tant dans les textes, la voix, la musique et l’univers, et leur fanatisme annoncé pour Blink-182, impossible de ne pas les aimer.

Et donc, quelques mois après ma première écoute. Les avoir en face de moi. Ces quatre gamins dont la moyenne d’âge me ramène quelques années en arrière. Et être totalement envoûtée par leur présence sur scène. En face de moi, non pas des ados, non pas des débutants, non pas des amateurs… Mais un groupe comme je n’en ai pas souvent vu. Un professionnalisme hallucinant pour leur âge et leur expérience. Comme s’ils avaient toujours fait ça, comme s’ils étaient fait pour ça.

Les yeux qui se baladent partout, voulant se fixer sur chacun. Spencer, étonnant derrière sa batterie, les yeux rouges. Jon, mon petit préféré, so sexy avec sa basse. Brendon, sa voix, ses fringues, sa façon de dominer la scène et le public. Ryan mal rasé et sa moue à croquer en face de nous.

On n’a cessé de chanter. Toutes les paroles. Toutes les chansons. Même, et surtout, pour Karma Police et Tonight tonight, le public silencieux, et nous deux émerveillées. Brendon tellement à l’aise. Ryan qui se plait tellement sur la reprise des Smash’ qu’il en sourit. Et ses yeux qui pétillent avec les nôtres.
La petite heure de show qui file bien vite. Mais une heure d’émotions. Une heure de claque dans la gueule. Je n’en espérais pas autant. Je n’en attendais pas autant. Devenir fan en l’espace de quelques chansons live. La révélation.

Un peu d’eau glacée, des photos et du papotage avec Fickle, et nous voilà à l’air frais. Et puis l’annonce d’une séance d’autographes. Quelques photos, gribouillages sur ma place, un petit mot à chacun, et aller se poser dans le bar d’à côté avec quelques filles. Et un coup de cœur pour Zach. Les fans qui s’éclipsent, petit à petit… Nos 4 petits chouchous de la soirée dans le bus aux vitres teintées. Qui osent une sortie de temps en temps. Décider de dormir quelques heures, puisque l’opportunité se présente. Et finalement. Changer d’avis. Ne pas vouloir "les" quitter. Ne pas vouloir laisser la soirée se terminer là. Ne pas vouloir mettre le point final. Pas encore. Alors, rester toutes les deux, seules, près du bus. Spencer qui sort téléphoner. Mais ne pas oser. Attendre. Quelques heures. Des coucous sans savoir ce qu’ils voient vraiment. Imaginer et rire de notre attitude ridicule. Mais la tête encore dans les nuages, le sang encore plein d’adrénaline.

Et le bus qui finit par démarrer. Et s’en aller. Vagabondage dans les rues de Lyon, pour finir par s’assoupir par coups de 30 secondes devant l’entrée du métro. Le temps qui passe lentement. Le froid glacé. Les marches en pierre.

Le jour qui se lève, la grille qui s’ouvre, la chaleur du métro, la douceur des fauteuils. La gare, changement de billets, attende, dodo sur les sièges, train en retard, les marches, train bondé et bruyant, sommeil perturbé, Montpellier, le soleil dans les yeux, le tram, au revoir, chez moi, mon lit.

[...]

mardi 24 octobre 2006

"IT'S BEEN A WHILE..."

Le 14 octobre dernier. Une nuit agitée, trop peu d’heures de sommeil, et le réveil qui se déclenche un samedi à 6h10 sur une voix féminine. Une heure et demi et un brushing plus tard. Ramasser le lecteur mp3, les piles chargées, un bouquin, l’appareil photo, le portefeuille, le poster pour elle, une veste, une écharpe, quelques badges, les clefs, et fermer la porte. Quelques euros dans la poche, guichet automatique, achat de 2 billets, aller-retour dans la journée, et le train de 8h45. Première classe, siège voisin libre, musique dans les oreilles, j’essaie de continuer ma nuit. Presque midi, une dernière touche de noir sur les yeux, et j’affronte l’air parisien.

Escaliers, me mettre dans la file, un ticket jeune pour la journée, zones 1 à 3 s’il vous plait, et le métro 1 direction La Défense. Charles de Gaulle Etoile, la lumière vive dans les yeux, l’Arc de Triomphe, chercher du regard.

Un texto quelques minutes plus tard et eux deux à quelques mètres seulement. Le grand Raph’-Prayers et la toute jolie Isabelle-Marilyn. Le presque-aussi-grand Monsieur Nouth’ aux yeux bleus, un peu plus tard. Un tour au Virgin, les immenses rayons pop-rock, rock français, vinyles, dvd musicaux, … qui font rêver. Les yeux qui se baladent et s’arrêtent un peu partout avec envie. Dur de résister à tous ces bijoux. Retour au point de rendez-vous, et la petite dernière qui nous rejoint. Les estomacs vides, un repas McDo, et la retrouver elle un peu plus tard. Remonter les Champs, à la recherche de la bonne adresse.

Artcurial. Les escaliers. Demander. Nicola Sirkis. Et la toile rose aux fins traits noirs. Vue quelques jours plus tôt en photo. Sa phrase. Enfin, la vie est belle. Faire le tour des salles. M’attarder sur quelques-unes des 99 autres toiles. De chouettes idées, de jolis coups de pinceaux, une touche de poésie parfois. Le silence respectueux et le sol qui craque. Les voix étouffées. Feuilleter le livre, faute de pouvoir l’acheter. Refaire le tour. Puis retrouver le soleil.

Un peu de marche, chercher où se poser. La Tour Eiffel, finalement. Un coin d’herbe à l’ombre. Nous six en cercle, leurs blagues, les lancers d’herbe, les discussions sur le forum, la musique, et le reste. La ressemblance de dingue, lui et leur amitié, ça me saute tellement aux yeux que c’en est tout juste croyable.

Le temps qui passe trop vite, l’heure de se quitter qui arrive. Retrouver les Champs, quelques photos avant le métro, des aux revoirs et des câlins rapides. Encore un peu de temps à tuer avant le retour. Prendre le temps de discuter avec elle sur un banc de la gare, en grignotant deux trois trucs pour se remplir un peu l’estomac. L’heure qui tourne, composter le billet, lui dire au revoir. Train quasiment vide, compartiment calme au possible, des images plein la tête, retrouver la même sensation qu’après les anciens rendez-vous kikidonkiens. Fermer les yeux, musique sur les oreilles, me laisser bercer. Avant de retrouver Montpellier.

[...]


Et puis : Langue piercée depuis quelques heures.
Ca promet pour demain matin.