vendredi 23 septembre 2005

"CAUSE I FEEL LIKE I'M NOTHING IN THE WORLD..."

J’ai été sur les nerfs toute la semaine. Peut-être un peu la rentrée, peut-être un peu tous ces signes partout, peut-être un peu l’excitation de revenir à Montpellier, je ne supportais pas l’idée de rester en place. Alors j’ai fait du shopping. Évidemment. Et j’ai béni mon boulot de cet été. Qui m’a permis de remplir mes étagères de musique, lecture, film et fringues. J’ai aussi fumé plus de clopes que jamais et bu des litres de café de moins en moins serré. (Et c’est bien parti pour continuer.)

J’aurais voulu parler de la rentrée, même si c’est plus que cliché. Mais en fait. A part deux réunions, dont une à la fac de science où on a pu remarqué des différences notables avec la notre, deux cours de stat’ et quelques glandages dans l’herbe, il n’y a pas eu grand-chose. Juste un petit souvenir d’il y a un an, quand j’étais arrivée ici pour la première fois, que je découvrais tous ces bâtiments et les quelques hectares qui me semblaient tellement immenses que je me demandais comment j’allais m’y retrouver. Et aujourd’hui. Je m’y sens chez moi.

Sinon j’ai réalisé que j’avais deux ans de fac derrière moi, et je me suis sentie terriblement vieille, d’un coup. Encore bien plus qu’à l’idée de perdre ma dizaine dans un peu plus d’un mois.

J’ai regardé Thirteen – que je n’avais jamais vu avant – cinq fois en deux jours, et je n’arrive pas à me sortir de la tête que c’est ce que j’aurais voulu être, ce que j’aurais voulu vivre. Aurais, oui, parce qu’elles ont 13 ans, et que merde, j’en ai 20. ou presque. C’est l’adolescence que j’aurais voulu avoir. Remplie de folie sous toutes les formes. Une adolescence à 100 à l’heure où rien ne compte, où rien n’a d’importance, où on ne prend même pas le temps de réfléchir. Plutôt que celle que j’ai eu, à être effrayée pendant des jours à la seule idée d’une mauvaise note, celle passée à jouer le rôle parfait de la petite fille sage sans même m’en rendre compte,... J’ai gâché toutes ces années, celles qui nous sont offertes pour profiter de tout, de la vie et de tout ce qui est interdit. Je n’en ai pas profité, je n’en ai rien fait et elles ont défilées sans que je m’en aperçoive vraiment. Jusqu’à maintenant, où je regarde en arrière et les voit si loin. Maintenant il est trop tard et je peux que rester là avec ces regrets coincés dans la gorge. Merde, j’aurais voulu vivre, pendant toutes ces années.


[Et puis aussi. Non. Rien.]

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